Les Oiseaux (la nouvelle, et le film).

Daphné Du Maurier a écrit quelques nouvelles. L'une des plus connue s'intitule Les Oiseaux. Vous la connaissez sûrement grâce au fameux film d'Alfred Hitchcock.

La nouvelle a été publié en 1952 dans le journal, Apple Tree. Elle raconte l'histoire de Nat, un fermier de Cornouailles, obligé de se barricader chez lui avec toute sa famille à cause d'étranges attaques d'oiseaux. L'atmosphère de ce court récit est particulièrement oppressante. Les attaques apparaissent comme sauvages et inexpliquées. Du Maurier parvient a créer un univers oppressant.



En 1963 Hitchcock s'intéresse à The Birds. Il a déjà adapté deux autres textes de Daphné Du Marier : Rebecca et L'Auberge de la Jamaïque. Le défi est de taille : il faut réécrire le scénario, et apprivoiser un nombre conséquent de volatiles pour les scènes d'horreur. L'histoire est déplacée aux États-Unis, en Californie. Mélanie Daniels rencontre l'avocat Mitch Brenner chez un marchand d'oiseaux. Il désire offrir des inséparables à sa sœur. L'histoire commence comme une comédie romantique puis sombre dans l'épouvante. Ce film est aujourd'hui considéré comme l'un des chefs-d'œuvres du réalisateur.

Je n'ai pas encore vu le film. Peut-être le connaissez-vous ? En tout cas je vous recommande la nouvelle. Je l'ai trouvée très réussie.

Ni lu le livre, ni vu le film, mais comme je suis dans ma période Daphné du Maurier en ce moment...

J'ai trouvé un recueil de nouvelles de Du Maurier chez mes grands parents. Je me suis dit "pourquoi pas ?". Je lis pas mal de nouvelles ne ce moment, pour avoir des idées de lectures courtes à proposer aux élèves. Je n'ai pas regretté. Évidement ce n'est pas l'œuvre du siècle, mais c'est très angoissant, et très prenant. Du coup j'ai bien envie de compléter avec le film.

J'adore ce film, un chef d'oeuvre pour moi. L'atmosphère y est vraiment oppressante malgré très peu de scènes véritablement explicites. A cela s'ajoute qu'on ne sait pas pourquoi les oiseaux ont un tel comportement ni quel est l'élément déclencheur. En plus, je trouve que le film n'a pas mal vieilli alors qu'on pourrait dire qu'à côté des nouveaux effets spéciaux, les attaques des oiseaux pourraient paraitre ridicule et bien pas du tout.

J'ai la nouvelle dans ma PàL mais je n'ai pas encore pris le temps de la lire.

resmiranda a écrit:

A cela s'ajoute qu'on ne sait pas pourquoi les oiseaux ont un tel comportement ni quel est l'élément déclencheur.

C'est également le cas dans la nouvelle. C'est effectivement ce qui accentue la peur. On ne comprend pas ce qu'il se passe, et c'est incompréhension qui provoque l'angoisse.

Je suis d'accord Damien! J'en ai d'ailleurs parlé dans un de mes derniers billets

http://alombredemoncannelier.blogspot.com/2012/01/les-oiseaux-nouvelle-de-les-oiseaux.html

Je viens de lire la nouvelle. Quelle atmosphère inquiétante et oppressante! Mis à part cette folie et cette rage qui gagnent les oiseaux, l'histoire est très différente de celle du film mais toutes les deux présentent la même graduation de l'angoisse. J'ai tout de même trouvé une petite ressemblance entre Nat (de la nouvelle) et Mitch (du film) qui ont tous deux un rôle protecteur.
J'ai lu que Daphné Du Maurier aurait écrit cette histoire après avoir observé un fermier dans ses champs, entouré de mouettes. Elle se serait alors demandé ce qui arriverait si les oiseaux devenaient agressifs.
L'attaque des oiseaux fait bien sûr penser à la guerre et à la vulnérabilité des habitants face à de telles agressions.
Malgré la qualité de la nouvelle, je crois bien que je garde une préférence pour le film d'Hitchcock.

Si vous êtes fan des oiseaux, cette poupée est pour vous!

La poupée, c'est trop fort ^^
Merci pour la source d'inspiration de Daphne Du Maurier!

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle dont le gros point fort est incontestablement l'atmosphère : Daphné du Maurier excelle vraiment dans les ambiances inquiétantes et désolées, elle sait très bien installer tout cela en quelques phrases.
La nouvelle est courte et on la lit à toute vitesse tant on se sent happé par l'histoire aux côtés du héros. Je regrette juste que le dénouement vienne si vite, d'autant qu'il m'a laissée assez frustrée : j'aurais bien aimé savoir pourquoi les oiseaux réagissaient ainsi et si Nat et sa famille parvenaient à survivre.

Merci pour ton avis sandie. Cela fait longtemps que j'ai envie de lire cette nouvelle. Ce que tu dis sur le dénouement me fait penser à la fin du film d'Hitchcock qui m'avait un peu frustrée.

@Miss Virginia : je ne souviens plus trop de la fin du film car je l'ai vu il y a très longtemps, mais il me semble que c'est un peu pareil, on ne sait pas non plus ce qui passé ?

Oui c'est ça on ne sait pas pourquoi les oiseaux sont si agressifs.

Ton avis, Sandie, me fait souvenir que j'ai lu cette nouvelle cet hiver dans le cadre du challenge Daphné du Maurier, ainsi que deux autres, Le Pommier et Une seconde d'éternité. J'avais choisi cette édition :



J'ai bien aimé les trois textes ; leur tonalité est très sombre, mais l'écriture est très maîtrisée.

A mon sens, dans Les Oiseaux, l'absence d'explication concernant l'agressivité des oiseaux n'est pas gênante ; bien au contraire, le mystère est entretenu, ce qui permet aux oiseaux de conserver leur dimension symbolique. C'est une nouvelle qui date de 1952, et je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle (un peu facile, j'en conviens, car il n'épuise pas tous les sens qu'on peut donner à ce texte) avec le contexte de la guerre froide.

Le Pommier est une nouvelle très effrayante, qui relate la transformation d'un pommier en une présence effrayante aux yeux du narrateur - ce dernier voit en lui une résurgence de sa femme décédée.

Une seconde d'éternité plonge une Anglaise très conventionnelle dans le futur, dans un monde où plus personne ne la reconnaît...

Je n'ai jamais vu le film d'Hitchcock, mais je me suis laissé dire qu'à la fin, tout revenait à la normale.

Popila a écrit:

Je n'ai jamais vu le film Hitchcock, mais je me suis laissé dire qu'à la fin, tout revenait à la normale.

En fait non, c'est juste que

Spoiler:

Je n'ai vu que le film donc difficile de comparer à la nouvelle : j'imagine qu'il prend pas mal de libertés, mais il est très impressionnant (ma mère en est encore traumatisée plus de trente ans après l'avoir vu...   ), et puis on y retrouve les obsessions hitchcockiennes qui rendent son style si caractéristique, et je l'avais bien aimé.

Popila a écrit:

Ton avis, Sandie, me fait souvenir que j'ai lu cette nouvelle cet hiver dans le cadre du challenge Daphné du Maurier, ainsi que deux autres, Le Pommier et Une seconde d'éternité.

Je l'ai lu dans cette édition et il y a également les deux nouvelles que tu cites, plus quatre autres :



J'ai beaucoup aimé Le Pommier, là aussi on a une atmosphère très inquiétante et sombre et la description de l'emprise que prend petit à petit l'arbre sur le narrateur est géniale. En revanche, je n'ai pas trop accrochée à Une seconde d'éternité...
Les autres nouvelles de cette éditions sont :
- Le Vieux : le narrateur parle d'une famille qui vivait dans le voisinage et notamment de la relation qu'ils avaient avec leur fils aîné. Je crois que c'est la plus courte du recueil, elle ne m'a pas emballée plus que ça à la lecture mais le twist final est assez surprenant.
- Le Petit photographe : une marquise en vacances dans le Sud de la France s'ennuie (elle est jeune et belle, les autres femmes de son milieu sont plus âgées et ennuyeuses à son goût). Elle fait un jour la connaissance d'un jeune photographe et entame une relation avec lui. Une nouvelle plus tournée sur le thriller et à laquelle j'ai bien accroché.
- Encore un baiser : le narrateur tombe amoureux d'une ouvreuse de cinéma mais cette dernière a un comportement assez curieux. Le lendemain, elle lui fait faux bond et le narrateur apprend une nouvelle qui jette un voile complètement nouveau sur les événements de la veille. J'ai trouvé cette nouvelle très intéressante car pendant toute la lecture, je me suis fait une idée sur l'identité de la jeune femme et je me suis complètement trompée !
- Mobile inconnu : une jeune femme d'un milieu aisée se suicide alors qu'elle était enceinte, heureuse en mariage et que tout le monde l'adorait. Son mari engage un détective privé pour trouver les raisons qui l'ont poussé à l'acte. C'est la nouvelle que j'ai préféré, on est clairement dans le registre du policier et la nouvelle est vraiment bien écrite et l'histoire tragique. Le dénouement final est assez saisissant.

@sandie: ce recueil de nouvelles me tente beaucoup!

Miss Virginia a écrit:

@sandie: ce recueil de nouvelles me tente beaucoup!

   Ce recueil a l'air très intéressant!

@ WithinMyDreamingSide : Merci pour la précision.

sandie a écrit:

J'ai beaucoup aimé Le Pommier, là aussi on a une atmosphère très inquiétante et sombre et la description de l'emprise que prend petit à petit l'arbre sur le narrateur est géniale. En revanche, je n'ai pas trop accrochée à Une seconde d'éternité...

Je partage le même ressenti ; j'ai bien accroché à la nouvelle intitulée Le Pommier, que j'ai trouvée assez effrayante ; en revanche, j'ai eu du mal à terminer Une seconde d'éternité ; je crois qu'on devine assez vite la vérité, et du coup, on s'ennuie...

Je viens de lire un recueil intitulé The Birds and Other Stories, lequel contenait certaines des nouvelles discutées ici. C'est pour moi une découverte de Daphné du Maurier, que j'avais envie de lire depuis un moment. Ces nouvelles, un peu effrayantes et à l'ambiance un peu sombre, forment une parfaite lecture automnale

The Birds : cette nouvelle m'a fait plus peur que je ne m'y attendais! La tension qui monte de plus en plus est admirablement bien construite, en partant du banal au complètement surréaliste. Je n'ai pas vu le film, mais je savais de quoi ça parlait. Je ne m'attendais cependant pas à être autant prise par l'escalade des événements et à trembler avec la famille du héro. Les prémices sont simples (que se passerait-il si les oiseaux se tournaient contre les hommes?) et pourtant ça fait froid dans le dos! Une nouvelle très efficace, je trouve.

Monte Verità : cette nouvelle parle de deux amis, amateurs d'alpinisme, dont l'un se marie, est fou amoureux de son épouse, pour finalement être abandonné par elle et en être anéanti. Elle le quitte littéralement lors d'une expédition en Espagne, pendant laquelle elle disparaît au sommet du Mont 'Verità'. Les habitants de la région semblent craindre le sommet et n'osent pas y aller : il s'y passe des choses mystérieuses, et nombre de femmes y disparaissent inexplicablement. Le narrateur de la nouvelle, l'ami de celui qui a perdu sa femme, tente de retracer ce qui s'est passé, essaye de comprendre qui était l'épouse de son ami et même de la retrouver. C'est une nouvelle très prenante car pleine d'éléments mystérieux que l'on veut comprendre.

The Apple Tree : j'ai beaucoup aimé cette nouvelle dans laquelle un homme malheureux en mariage croit pouvoir enfin commencer à vivre à la mort de sa femme, pour se rendre compte qu'elle continue de le hanter sous la forme d'un pommier dans son jardin. Et ça lui pourrit littéralement la vie! J'ai trouvé l'idée originale et bien menée.

The Little Photographer : c'est sans doute celle qui m'a le moins plu du recueil. Une riche et belle marquise s'ennuie en vacances, et rencontre un jeune photographe qui s'éprend d'elle, jusqu'à ce qu'un malheur survienne. Il n'y a pas d'élément surnaturel ici, rien non plus qui fasse peur. J'avais un peu de mal à m'intéresser à ce qui arrivait à l'héroïne.

Kiss Me Again, Stranger : ici comme dans la plupart de ces nouvelles, on est tenu en haleine par une aura de mystère. Le héro tombe amoureux d'une ouvreuse de cinéma, mais ne sait absolument rien d'elle et est interloqué par son comportement un peu étrange. Ce qu'il découvre le lendemain fait froid dans le dos.

The Old Man : cette nouvelle ne m'a pas plus emballée que ça, si ce n'est que la chute est étonnante. Je n'ai pas vraiment accroché au développement, ne pouvant vraiment trouver de l'intérêt dans les personnages, mais la fin vaut la peine.

Je n'aime pas trop les nouvelles mais ce recueil est une très bonne surprise. J'avoue avoir acheté Les oiseaux s'en savoir que c'était un recueil de nouvelles.

Je trouve qu'e règle générale l'exercice de la nouvelle est assez "casse-gueuke". C'est un format ou il faut savoir doser entre le descriptif des personnages et l'histoire. Il ne faut ni trop en dire pour ne pas tomber dans le roman, ni pas assez pour ne pas que le lecteur soit frustré ou ennuyé. Daphné Du Maurier réussit très bien cet exercice. Les 7 nouvelles sont toutes réussies même si je ne les ai pas toutes aimées de la même manière On trouve différentes ambiances : policier, psychologique, angoissante. J'ai particulièrement aimé Les oiseaux, Mobile inconnu et Le vieux rien que pour le twist final qui donne tout l'intérêt à la nouvelle.

Grâce à ce recueil j'ai envie de relire Du Daphné Du Maurier et c'est une lecture parfaite pour la saison