Amos Oz - Israël

Une histoire d'amour et de ténébres

Une longue et douloureuse confession, qui a du mal à accoucher d’elle-même…
Une mère disparue, suicidée.

Pour un écrivain mûr qui relit sa vie par flashs. Par images. Comme des photographies de situations, de portraits aussi vivants que s’ils étaient actuels.

S’y ajoutent : l’histoire d’Israël, la naissance d’une vocation d'écrivain et les prises de conscience de l’enfant devenant homme.

Une œuvre magistrale, émouvante et d’une telle richesse linguistique et culturelle qu’elle est à considérer comme un classique.

J'ai fini ce livre il y a quelques jours.

J'en suis encore très touchée.

C'est un exercice de virtuosité, certes, mais avec quelque chose de plus profond : la conviction qu'il n'a écrit que pour se libérer (enfin tenter...) de cet abandon maternel.

Le livre se referme sur la mort de la mère.

Evoquée très épisodiquement, derrière de brillantes analyses idéologiques, politiques, etc, comme si tout cela (le savoir et la pensée) l'aidaient à vivre et à ne pas regarder sa réalité : celle d'un enfant qui se sentit trahi, blessé du départ volontaire de sa protectrice.

Amoz dit lui-même qu'il n'a presque jamais parlé de cette tragédie, ni avec son père, sa famille ou ses enfants actuels.

Je pense qu'il a eu besoin, à 60 ans, de plus de 800 pages, pour lancer cet appel d'amour désespéré à l'absente, celle qu'on ne peut pas juger, qui n'arrivait pas à vivre dans ce monde.

Le grand écrivain voile l'enfant délaissé, qui a encore du mal aujourd'hui à mettre un nom sur ses sentiments (culpabilité, tristesse...)

J'en mettrais un à sa place : douleur.

J'ajoute que ce livre est une mine d'informations pour les amoureux des livres, car Oz sort d'un milieu très érudit et nous cite une pléthore de références littéraires, notamment hébraïques, à ne pas manquer.

Une famille qui voue un culte à Dosto et à Tolstoï ne peut qu'être hautement fréquentable !

J'ai été autant touchée que toi par ce livre de Amoz Oz.
C'est un livre magistral, une autobiogaphie très prenante.
J'aime beaucoup la relation qu'il a / a eu avec ses deux parents. Ce qui m'avait surtout touché, c'est son enfance qui me paraît très solitaire.
Ses parents étaient de toute evidence des personnes instruites, mais j'ai bien l'impression qu'ils n'ont jamais acheté un jouet leur fils unique
Le recit de son enfance m'a beaucoup emue car elle n'a pas l'air bien joyeuse..

Maintenant que tu le dis, ça me saute aux yeux, c'est vrai, pas de jouets. Mais des livres et des histoires à profusion. J'aurais vraiment aimé entendre celles de sa mère, avec une certaine dimension fantastique.

Maintenant, me reste à lire tous les écrivains qu'il a cités.

La figure de l'oncle Yosef est aussi très impressionnante. Les affres de la pensée.


Savoir que Monsieur Oz fait toujours partie de ce monde me fait rêver : le voir et l'embrasser.

Le manque de jouet m'a vraiment sauté aux yeux. J'ai remarqué que même si ses parents étaient aimants, ils ne se mettaient pas au même niveau que leur fils quand il était petit.
Je me rappelle surtout du petit Amos jouant avec des coton tiges en guise de jouets.
Ce topic est juste sur le grand Amos Oz, ou on peut parler d'autres ecrivains israeliens?

Je ne suis pas qualifiée pour décider !
Mais c'est une riche idée.

Tina ta présentation donne envie de découvrir ce roman. Je garde la référence sous le coude si jamais je le croise en librairie.

tina a écrit:

Je ne suis pas qualifiée pour décider !
Mais c'est une riche idée.

Eh bien, comme c'est toi qui a crée le topic, c'est à toi de décider

Pas de pb, sauf qu'en ce moment, je n'ai pas le temps.

Mais gardons ce fil pour tous les auteurs d'Israël...