Listening Valley de DE Stevenson

La maison d'édition américaine Sourcebooks Landemark continue de rééditer les romans de DE Stevenson. Après la série des Miss Buncle, The Young Clementina et The Four Graces, c'est au tour de Listening Valley :

Citation :

A charming tale of leaving home, and finding it again, from bestselling author D.E. Stevenson. Growing up in rural Scotland, Tonia and her sister Lou rely on each other for everything. But when Lou leaves home at age 18 to get married, Tonia finds herself facing the world on her own for the first time. Accepting a marriage proposal from a kindly older man finally gives Tonia the independence she craves, and soon she's off to London with her new husband. But with the onset of WWII, the city is suddenly filled with chaos. Tonia finds herself in the midst of a war and filled with a sense of purpose she never had before.

Décidément, on est gâtés!! La sortie est prévue pour quand?

Ah oui, j'avais oublié de le préciser ! Il sort le 1er janvier 2015.
C'est vrai qu'ils nous gâtent avec ces rééditions. Je crois qu'en plus ce roman est considéré comme l'un de ses meilleurs.

Sinon, je viens de voir que The Four Graces est sorti en début de mois !

Ah chouette!  

Oui, ils nous gâtent, c'est super!

J'ai acheté The four graces; il sera dans mes prochaines lectures.

J'ai lu - ou plutôt devrais-je dire dévoré - ce roman il y a quelques jours et j'ai été une fois encore séduite par la prose de D.E. Stevenson. Cet auteur ne m'a jamais déçue jusqu'ici et je compte bien découvrir ses autres romans. Je vais avoir fort à faire parce qu'elle en a écrit plusieurs dizaines !
Listening Valley n'est pas considéré comme l'un de ses meilleurs livres et pourtant, j'y ai retrouvé ce qui fait pour moi tout le charme de cet écrivain : un style élégant et délicat, des héros attachants, et surtout de la sensibilité dénuée de toute mièvrerie.
Listening Valley est un roman qui appartient plus à sa veine mélancolique, un peu comme The Young Clementina, en beaucoup moins triste et grave néanmoins.

L'héroïne s'appelle Tonia. Mais lorsqu'on ouvre le roman et qu'on en lit les premières lignes, on a l'impression que ce sera Lou, sa grande sœur, qui en sera l'héroïne. Et pour cause, elle semble bien plus charismatique et aventureuse que sa cadette...
Tonia a vécu toute son enfance au cœur de la campagne écossaise et ne s'imagine pas une seconde vivre ailleurs, contrairement à Lou, qui se mariera jeune et s'installera à des milliers de kilomètres de là. Tonia est casanière et d'un tempérament plus réservé et surtout plus rêveur. Il faut dire que ce n'est pas facile pour elle de s'affirmer et de s''épanouir auprès d'un père négligeant et d'une mère égoïste.
Mais après le départ soudain de sa sœur bien aimée, elle commence à comprendre que la vie peut lui réserver bien d'autres choses et qu'elle a tout intérêt à élargir son horizon. Sa rencontre avec Robert Norman, un puissant homme d'affaires, vieil ami de son père, et donc bien plus âgé qu'elle, changera sa vie et la fera reprendre confiance en elle. En effet, comment un homme aussi brillant peut-il s'intéresser à une si timide et insignifiante jeune fille, se demande-t-elle ...
Fraîchement installée à Londres, elle s'adapte peu à peu à sa nouvelle vie de femme mariée. Elle doit aussi faire face aux prémices de la guerre et aux premiers bombardements. Mais une tragédie vient bientôt troubler sa vie désormais bien remplie et la voilà obligée de recommencer à zéro. Elle s'installe alors dans le petit village de Ryddelton, dans la jolie maison que lui a léguée sa Nanny. Tonia redevient indépendante et est entourée de chers amis, ses voisins tout d'abord (un couple absolument délicieux ^^), la famille noble de la région mais aussi des aviateurs de la RAF, dont Bay Coates, un ami d'enfance qu'elle n'a pas oublié - et nous non plus (et pour cause, il apparaît dans un chapitre absolument mémorable qui figure au tout début du récit). La présence de tous ces jeunes hommes auprès d'elle déplaira fortement à sa belle famille mais Tonia apprendra à faire fi de leurs réprimandes !
Listening Valley nous offre un portrait saisissant d'une jeune femme vulnérable qui peu à peu prend position, s'affirme, brille par sa détermination et se bat pour son indépendance. Le roman n'est pas engagé à proprement parler mais a tout de même quelque chose de féministe. Le roman se lit presque comme une sorte de conte moderne, avec un goût légèrement doux-amer en plus.
J'ai beaucoup apprécié le charme de ses descriptions et son côté légèrement contemplatif. J'ai aussi admiré la sensibilité et l'intelligence dont D.E. Stevenson fait preuve pour décrire les relations humaines, lesquelles restent une fois de plus au cœur de ses intrigues.

Voici un bout de l'incipit :

Citation :

“Most people, looking back at their childhood, see it as a misty country half-forgotten or only to be remembered through an evocative sound or scent, but some episodes of those short years remain clear and brightly coloured like a landscape seen through the wrong end of a telescope.”

J'ai maintenant très envie de lire Celia's House qui apparemment peut-être considéré comme un "companion book" de celui-ci.

Merci pour ton avis Emjy! J'avais déjà l'intention de le lire mais là tu m'as convaincue de le faire plus vite que prévu!

Hâte d'avoir ton avis, Miss Virginia !
Mon prochain sera sûrement The Four Graces ou Celia's House.

Emjy a écrit:

Listening Valley n'est pas considéré comme l'un de ses meilleurs livres et pourtant, j'y ai retrouvé ce qui fait pour moi tout le charme de cet écrivain : un style élégant et délicat, des héros attachants, et surtout de la sensibilité dénuée de toute mièvrerie.

Emjy, tu décris ici très bien le livre. J'ai adoré cette lecture, et surtout ses personnages, si naturellement dépeints. J'y ai retrouvé tout ce que j'aime de cette auteure.

Et pourtant, j'y ai trouvé beaucoup de « coupures ». Elle aurait pu facilement en faire un roman plus long ou en faire trois livres : un de la jeunesse de Lou et d'Antonia, un de son mariage avec Mr Norman et de la guerre qui sévit et un dernier où elle apprend à vivre seule, pleine de ses expériences et de sa nouvelle maîtrise en ses capacités. Ainsi, il y aurait eu de meilleures transitions. Par exemple, Lou semble indissociable d'Antonia au début, et pourtant, à un moment elle n'est plus mentionnée. De plus, je trouve que la partie où Antonia se marie et prend confiance en elle n'est pas assez développée et fait donc une coupure entre le moment où elle n'avait pas confiance en elle, et celui où elle se fait facilement de nouveaux amis, qui plus est, rencontrés comme cela dans la forêt (c'est surtout ce passage qui m'a étonné).

Mais ce ne sont pas des points qui ont gâchés ma lecture, au contraire, ils me font seulement regretter que le roman ne soit pas plus long. Peu importe l'expérience de lecture, je trouve qu'il occupe une place importante dans sa bibliographie, de par les thèmes touchés et aussi de par ses personnages si attachants.  

J'ai hâte maintenant de découvrir Celia's House, pour passer un peu plus de temps à Ryddelton.

Contente que tu continues à autant apprécier cet auteur, Maribel. Pour l'instant, elle ne m'a pas déçue non plus.
Sinon, je suis d'accord avec toi, le roman aurait gagné à être un peu plus étoffé. L'héroïne est tellement charmante qu'on a envie de rester plus longtemps en sa compagnie.

Tu donnes effectivement très très très envie !

Ce n'est pas son meilleur d'après ce que j'ai pu lire mais l'histoire est très prenante et l'héroïne émouvante, je le conseille. On a peu de chances d'être déçu quand on aime DE Stevenson !