Le Portrait de Dorian Gray, adaptation théâtrale

Je suis allée voir l'adaptation du roman d'Oscar Wilde au théâtre et j'ai été un peu déçue...
L'adaptation et la mise en scène sont de Thomas Le Douarec, qui s'est réservé le rôle de lord Henry, le cynique.
Quatre acteurs sur scène, ce soir était la 500 ème, et donc plusieurs acteurs pour les mêmes rôles.
Une actrice, qui interprète Sybille Vane, la duchesse et une fille de mauvaise vie.
L'acteur qui joue Basile le peintre, est également le frère de Sybille.

J'attendais certainement trop de cette adaptation, d'autant que les critiques étaient élogieuses, mais je l'ai trouvée inégale. Le personnage de Harry (Henry) représente Oscar Wilde tel que vu par le public, donc hâbleur, sortant un aphorisme à la minute, au point que j'ai eu l'impression qu'il cherchait à caser toutes les citations les plus célèbres (on a eu droit deux fois à celle sur la tentation et le meilleur moyen d'y résister !) Un peu trop de cabotinage de sa part, même si je pense que Wilde devait être comme ça en public...
Le peintre Basile est vêtu d'un kilt, je ne sais pour quelle étrange raison. Dorian Gray (Arnaud Denis ce soir) n'est plus très jeune (34 ans) et a des faux airs de Dracula... Quant à la comédienne, j'ai trouvé qu'elle jouait plutôt mal, si bien qu'au moment où elle doit mal jouer, car l'amour lui enlève son art, on voit à peine la différence. Par contre elle chante très bien...

Les premières scènes sont plutôt fidèles au roman ( entretien entre Henry et Basile, arrivée de Dorian Gray, discours de Harry à Dorian...) puis les scènes suivantes sont comme des morceaux de puzzles, le départ du frère de Sybille,  la passion pour Sybille, qui n'existe plus quand elle n'est plus la comédienne mais la femme, la mort de Sybille, puis le temps a passé et nous nous retrouvons 20 ans plus tard.
Afin de montrer la marque du temps sur les deux autres personnages masculins, Basile et Harry se passent du blanc sur la barbe et les cheveux, pendant que Dorian Gray reste le même.

La fin est rapide, presque bâclée...

Je ne dirais pas que la pièce est ratée, elle a le mérite d'exister et de continuer à faire tourner l'oeuvre de Wilde, mais j'ai trouvé certains passages "too much" et je me suis ennuyée un peu dans la deuxième partie... Je ne regrette cependant pas de l'avoir vue, car la démarche est intéressante...

J'aime beaucoup ce roman et d'après ce que tu en dis, cela ne doit pas être si facile que ça de l'adapter au théâtre
Comment est représenté la fameux tableau?

Citation :

Le personnage de Harry (Henry) représente Oscar Wilde tel que vu par le public, donc hâbleur, sortant un aphorisme à la minute, au point que j'ai eu l'impression qu'il cherchait à caser toutes les citations les plus célèbres

Cela doit effectivement être un peu lassant à force.

Diana a écrit:

J'aime beaucoup ce roman et d'après ce que tu en dis, cela ne doit pas être si facile que ça de l'adapter au théâtre
Comment est représenté la fameux tableau?

Citation :

Le personnage de Harry (Henry) représente Oscar Wilde tel que vu par le public, donc hâbleur, sortant un aphorisme à la minute, au point que j'ai eu l'impression qu'il cherchait à caser toutes les citations les plus célèbres

Cela doit effectivement être un peu lassant à force.

Et bien on ne voit jamais le tableau, il est posé sur un chevalet dos au public, sur le devant de la scène, dans le coin côté jardin. Il a plus la taille d'un portrait que d'un tableau en "pied" (comme représenté dans le film de 1945). Il est recouvert d'un rideau rouge, qui coulisse sur une tringle, mais à aucun moment le public ne voit ce qui est représenté (rien j'imagine).
Ceci dit ça me convient tout à fait, car je pense que l'imagination du spectateur (pour ceux qui en ont) est plus forte que ce que pourrait représenter un peintre...

sinon j'ai trouvé une vidéo qui donne une idée de la mise en scène, on voit un peu le tableau vers la fin

Merci pour la vidéo
Le kilt me paraît incongru par contre

J'ai adoré ce roman, mais je n'ai jamais regardé une adaptation, que ce soit au ciné ou au théâtre, trop peur d'être déçue.