Courrier des tranchées de Stefan Brijs

Voilà un roman historique qui m'a l'air intéressant !

Citation :

Londres, 1914. Alors que l'Angleterre vient d'entrer en guerre, le gouvernement fait pression sur les citoyens : ceux qui s'engagent sont élevés au rang de héros, les autres sont des traîtres. John, dix-neuf ans, refuse de s'enrôler, à l'inverse de son meilleur ami Martin, fervent patriote. Bercé par Keats et Thackeray, ce fils de facteur préfère se consacrer à la littérature, loin de la violence du conflit. Mais a-t-on vraiment le choix?

Fresque d'une période où les notions de courage et de lâcheté paraissent soudain floues, Courrier des tranchées raconte le gouffre entre l'exaltation de la guerre et son effroyable réalité.

Le roman vient de sortir en poche chez Folio (cf photo ci-dessus - j'adore la couverture). Il était sorti en grand format chez Héloïse d'Ormesson.

Je suis très intéressée par ce livre, le résumé me plait beaucoup.

Citation :

ceux qui s'engagent sont élevés au rang de héros, les autres sont des traîtres.

Après avoir lu A l'Ouest rien de nouveau d'Erich Maria Remarque et Goodbye to all that de Robert Graves, cela confirme l'état d'esprit de l'époque.
Robert Graves notamment raconte à quel point la pression était forte, et qu'il fallait non seulement s'engager pour la guerre, mais surtout le plus vite possible.
C'est aussi visible dans le roman de Remarque.

Merci pour la découverte Emjy. Je ne l'ai pas vu passé du tout avant de lire ton message pourtant il semble très intéressant. Je note!

Je suis d'accord avec toi, Diana, le sujet a l'air très intéressant.

J'ai acheté le livre aujourd'hui, j'espère le lire bientôt. 

Merci Emjy ! Voilà un titre qui va vite rejoindre ma PAL.

bookish love a écrit:

Merci Emjy ! Voilà un titre qui va vite rejoindre ma PAL.

Chouette 

Je l'avais lu à sa sortie et beaucoup aimé, notamment la première partie.

MIMI23 a écrit:

Je l'avais lu à sa sortie et beaucoup aimé, notamment la première partie.

Hâte de le lire

Quelle déception que ce roman... J'en avais entendu dire tellement de bien, mais je n'ai vraiment pas été impressionnée par ce livre.

D'abord j'ai trouvé qu'il manquait terriblement de profondeur. Des thème graves et potentiellement intéressants sont touchés, mais jamais explorés. C'est comme si on restait toujours en surface, avec pour résultat que les personnages et leurs intrigues restent plats, sans dimensions, et ne paraissent pas totalement crédibles. C'est aussi assez cliché, plein de lieux-communs et d'éléments qui ont été tellement vus et revus (et re-revus...) dans la fiction autour de la première guerre mondiale, qu'on a de la peine à y croire et à avoir réellement de l'empathie pour les personnages (qui au final n'ont l'air que d'être des archétypes, et pas des personnes avec une psychologie développée).

Ce qui m'amène au deuxième défaut : l'écriture. Parce qu'on pourrait se dire que c'est un parti-pris de l'auteur de ne pas pénétrer explicitement dans la matière de son roman, de laisser le lecteur lire entre les lignes et plonger lui-même dans les profondeurs psychologiques ou thématique des personnages et de l'intrigue. Sauf qu'en fait ça n'a absolument pas l'air d'être le cas, Stefan Brijs raconte très platement et conventionnellement ce qui se passe, ce que pense son personnage principal, sans que rien ne mène jamais le lecteur à poursuivre une réflexion ou interpréter ce qui est évoqué. Il ne fait pas dans le subtil, il dit, c'est tout. Même quand il arrive qu'on déduise quelque chose d'un personnage par une parole, une action ou un autre détail, l'auteur s'empresse ensuite de bien l'expliciter, comme pour être sûr que ce soit bien clair... Et c'est un rien agaçant, d'être pris par la main comme ça tout le temps en tant que lecteur. Il n'a pas l'air de faire confiance à ses lecteurs, comme s'il devait tout leur expliquer. Ce qui à mes yeux, appauvrit terriblement le texte.

Ce qui m'a aussi déplu dans ce livre, c'est le personnage principal (ce qui est plutôt gênant dans un roman à la première personne...). En fait, ce qui me pose problème avec lui est directement lié à mes deux premiers arguments. D'abord il manque de consistance, de profondeur, de réalisme. C'est très difficile d'avoir de l'empathie pour lui, tout simplement parce que je ne croyais pas en lui. Il n'existe que sur le papier. Stefan Brijs ne réussit pas à créer ce lien entre ses personnages et son lecteur, ce sentiment fort qu'on peut avoir en lisant un livre qu'on "connaît" les personnages comme des personnes vivantes. Non, rien de cela ici. Et puis, à travers l'écriture convenue de l'auteur, rien ne jaillit, rien ne se révèle de ce personnage qui reste, décidément, en deux dimensions. Du coup, rien de ce qu'il vit n'a fait s'éveiller chez moi d'émotions vives et prenantes.

Et puis bon, traiter aussi platement un thème comme celui de la première guerre mondiale, je trouve cela bien dommage. Il y a quelque chose de très lisse, dans ce livre. Après, j'en ai lu déjà pas mal sur le thème, et il faut dire qu'après un Erich Maria Remarque, par exemple, celui-ci fait vraiment très pâle figure...

Je suis peut-être trop sévère. Ce livre a reçu pas mal d'avis élogieux (si on lit ceux sur GoodReads, par exemple), donc si ce livre vous tentait avant, ne vous laissez pas détourner par mon opinion! Essayez, et je serai ravie de pouvoir comparer ce que j'en ai pensé avec vous

Une dernière remarque : Stefan Brijs est un auteur belge, il aurait donc sa place dans le sous-forum littérature belge

Je ne me souvenais pas que je n'étais pas venue ici pour dire que je l'avais abandonné au bout d'une bonne centaine de pages. J'en ai gardé que très peu de souvenirs, mais je sais que le trouvais ennuyeux.

@LilyBart
Merci pour ton avis détaillé

Citation :

Même quand il arrive qu'on déduise quelque chose d'un personnage par une parole, une action ou un autre détail, l'auteur s'empresse ensuite de bien l'expliciter, comme pour être sûr que ce soit bien clair... Et c'est un rien agaçant, d'être pris par la main comme ça tout le temps en tant que lecteur. Il n'a pas l'air de faire confiance à ses lecteurs, comme s'il devait tout leur expliquer. Ce qui à mes yeux, appauvrit terriblement le texte.

Je n'apprécie pas cela non plus dans mes lectures...