Dans les angles morts de Elizabeth Brundage

Dans les angles morts de Elizabeth Brundage a été publié en janvier 2018 aux éditions Quai Voltaire et il vient de sortir en format poche.


Voilà ce qu'en dit l'éditeur :

Citation :

En rentrant chez lui un soir de tempête de neige, George Clare trouve sa femme assassinée, et leur fille de trois ans seule dans sa chambre - depuis combien de temps?
Huit mois plus tôt, engagé à l'université de Chosen, il avait acheté pour une bouchée de pain une ancienne ferme laitière, et emménagé avec sa famille dans cette petite ville étriquée et appauvrie, en passe d'être repeuplée par de riches New-Yorkais. Ce qu'il a omis de dire à sa femme, c'est que les anciens propriétaires, acculés par les dettes, s y étaient suicidés, en laissant trois orphelins, Eddy, Wade et Cole. Dans les angles morts est aussi l'histoire des frères Hale, et celle de la maison de leur enfance. Pour le shérif Travis Lawton, George est le premier suspect. Mais les secrets sont tenaces dans cette enquête où la culpabilité règne en maître.

La prose haletante d'Elizabeth Brundage explore les défaillances enfouies en chacun de nous, susceptibles de nous mener à l'impensable.

J'ai ce livre dans ma PAL depuis plusieurs mois et sa sortie en poche me permet de vous proposer une lecture commune de ce roman. Je vous propose de commencer notre lecture début mars. Est-ce que vous seriez partant(e)s pour m'accompagner dans cette lecture ?

ça me laisse le temps d'acheter le bouquin, c'est parfait...

Oui je suis d'accord !!!

Bon encore mieux il est dispo à la médiathèque... je vais tâcher de le récupérer demain

Je vous suis avec plaisir
Ce roman me fait de l'œil depuis sa sortie !

Le mois de mars est arrivé, il est donc tant de reparler de notre lecture commune !!! Je pense commencer le roman ce week-end. Je vous laisse bien entendu tout le mois de mars pour lire le roman.

N'hésitez pas à venir donner vos impressions sur ce topic !

Il faut que je le commence !! je l'ai ressorti de ma PAL..

Je suis dans un Stephen King en ce moment, puis je vais lire le dernier Ron Rash pour la rencontre de mars. Mais ensuite, c'est bon pour moi.

Je vais voir s'il est disponible à ma bibliothèque pour participer au challenge.

J'ai commencé et pour l'instant j'aime beaucoup, mais l'histoire est tellement terrible que je ne peux pas la lire le soir, de crainte de faire des cauchemars..
J'ai été un peu surprise par l'écriture au départ, notamment le fait que les dialogues ne sont absolument pas marqués par des signes de ponctuations (tirets ou guillemets), mais on s'y fait rapidement...

Je n'ai pas encore commencé, je pourrai m'y mettre d'ici une semaine j'espère.

J'ai terminé le livre hier et j'ai adoré ! Je trouve la construction totalement maîtrisée, Elizabeth Brundage nous fait passer d'un personnage à un autre sans que l'on soit perdu. Chaque personnage est fouillé, tous sont véritablement incarnés. Elle voyage également dans la temporalité de l’histoire avec une grande facilité, l'ensemble est parfaitement fluide.

"Dans les angles morts" n'est as vraiment un thriller mais le suspense est assez fort pour nous tenir en haleine jusqu'à la dernière page. L'histoire comporte des rebondissements glaçants (non, je ne dis rien pour ne pas vous spoiler !) auxquels on ne s'attend pas au départ. Je trouve que la maison elle-même est source de suspense, d'inquiétude, elle dégage quelque chose de très très sombre. Elle semble être un personnage à part entière du roman.

J'espère que vous allez apprécier cette lecture autant que moi et j'ai hâte de lire vos avis !

J'ai beaucoup aimé aussi. Je posterai mon avis après.

Je suis d'accord avec toi sur l'importance de la maison.
As-tu remarqué une référence aux Hauts de Hurlevent ?

C'est le côté fantôme et le fait qu'elle s'appelle Cathy qui t'a fait penser aux Hauts de Hurlevent ?

Oui et que ce passage se passe près d'une fenêtre où il entend un bruit et qu'il l'appelle.

Difficile de parler de ce roman sans trop en révéler en effet. Difficile de faire rentrer cet ouvrage dans une case. Ce n'est pas un roman policier, bien que le récit commence par un meurtre et que tout au long  nous allons tenter de comprendre qui l'a commis et comment le meurtrier en est arrivé là. Ce n'est pas non plus un récit fantastique, bien que plane l'ombre des occupants précédents, morts également dans cette même pièce. Roman psychologique et de société, très certainement.

J'ai beaucoup aimé que l'auteur nous présente l'histoire par petites touches, mêlant le passé et le présent, les différents points de vue, voire les mêmes scènes du points de vues des différents personnages.

Pour ma part, j'ai quelques fois pensé à Rebecca pour le côté manipulateur et imposteur du personnage. Et la maison qui joue aussi un rôle sur le ressenti des personnages.
ET pour une fois j'ai bien aimé qu'on retrouve ce que sont devenus les personnages vingt ans après, même si la fin reste ouverte. Malgré tout on se dit

Spoiler:

Je n'aurais jamais lu ce livre sans cette lecture commune et je suis donc ravie d'avoir découvert, même si je pense que l'histoire me hantera longtemps...

A mon tour de venir donner mon ressenti sur ce roman, dont je suis ravie qu'il n'ait pas passé des mois dans les profondeurs de ma liseuse.

"La maison attendait, souriante."

À Chosen, dans l'État de New-York, à la fin des années 1970, la vie est dure pour les fermiers, qui peinent à garder leurs terres et leurs bêtes. Dans l'une de ses familles, les Hale, la faillite pousse le père à commettre l'irréparable, le suicide, en emmenant sa femme avec lui. Leurs trois fils sont alors confiés à leur oncle, qui vit à quelques kilomètres de là. Le couple de New-Yorkais qui s'installe ensuite avec leur fille de 2 ou 3 ans, les Clare, a acheté la ferme aux enchères pour une bouchée de pain. Quelques mois plus tard, Catherine Clare est assassinée dans cette maison.
L'histoire qui nous est racontée là est celle des Clare avant la mort de Cathy, mais également celle des trois frères Hale après la mort de leurs parents, de Willis, une jeune fille de bonne famille ayant rejeté la fortune familiale pour devenir serveuse, de Bram et Justine, un couple d'amis des Clare.
Tous ces personnages se croisent, se mêlent et influent sur la destinée les uns des autres. Le portrait de George Clare qui se détache de ces multiples points de vue est complexe et terrifiant à la fois.
J'ai tout aimé dans ce roman : les personnages, le cadre, l'écriture, l'atmosphère ésotérique. Les personnages de Cole et Eddy, qui recèlent une richesse qui ne transparaît pas à leur première apparition, m'ont beaucoup touchée.
J'ai aussi particulièrement apprécié la réflexion sur Emanuel Swedenborg, un philosophe suédois "qui se prétendait extralucide". Sa présence dans les discussions et réflexions des personnages apporte le lien avec le côté mystique du roman, les impressions fantomatiques émanant de la maison. Celle-ci devient une sorte d'entité humanisée, mais, étrangement, pas effrayante à mes yeux.
L'écriture d'Elizabeth Brundage est à la fois poétique et foisonnante, sa narration est totalement maîtrisée et je me suis laissée bercer par sa plume de la première à la dernière page...
C'est dommage que ce roman soit le seul d'elle traduit en français.

L'une de mes meilleures lectures de l'année 2018 !
Je suis contente que la sortie poche ait permis à beaucoup d'entre vous de découvrir ce formidable roman, qui m'a laissé un souvenir très fort.

Merci de m 'avoir fait découvrir ce roman. Un suspense tout au long du livre et je passe les détails pour ne pas dévoiler l'intrigue.
J'ai aimé la construction du roman qui commence par le meurtre et les flasbacks concernant les personnages principaux.
Ca faisait longtemps qu'un roman me tient en haleine comme ça car j'imaginais différents scenarios.

I

Contente que tu aies aimé aussi ! Cette lecture commune décalée a été un véritable succès !

Mon avis est tout aussi enthousiaste que les vôtres, les filles. J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce roman

Dans les angles morts est un roman d’une très grande puissance et richesse narratives. Thriller psychologique, roman social, à suspens, il brasse les époques avec une incroyable maitrise et dresse des portraits plus vrais que nature. Le récit d’Elizabeth Brundage fait écho à une certaine tradition de la grande littérature américaine (Steinbeck notamment) et flirte aussi avec le gothique et le roman noir. Il repose sur une efficacité narrative impitoyable mais aussi sur une écriture « à petites touches », presque impressionniste, où chaque détail à son importance. Avec adresse et minutie, l’auteur insuffle profondeur et pesanteur à un récit qui, je pense, me hantera pour un moment. Un grand roman, sombre, ténébreux et haletant