Février 1791. La gendarmerie vient tout juste d'être créée. Le jeune Victor Dauterive, protégé de La Fayette, est chargé par celui-ci d'arrêter Marat.
De l'autre côté de la ville, des cadavres sont retrouvés dans la Seine sans tête.
Les deux affaires vont se retrouver liées par l'intermédiaire d'hommes qui ont participé à la prise de la Bastille.
C'est assez rare de trouver un policier historique qui se déroule pendant la Révolution et encore plus rare d'en trouver un bon.
J'ai beaucoup aimé celui-ci pour plusieurs raisons.
Tout d'abord l'arrière-plan historique. Le plus difficile dans un roman sur la Révolution est de rendre toute la complexité et la diversité de l'époque sans perdre ses lecteurs. C'est le cas ici. Jean-Christophe Portes nous fait voyager dans le Paris révolutionnaire en montrant l'effervescence intellectuelle et politique de la ville sans jamais nous égarer. De même, les personnages sont extrêmement nombreux, Victor croisant de multiples acteurs de la Révolution. J'ai beaucoup aimé la façon dont ils nous sont présentés : Portes donne une de leurs caractéristiques comme l'avocat d'Arras (facile) ou bien le conservateur du musée du Louvre (je ne savais pas) avant de nous livrer le nom du personnage ce qui permet de créer un petit jeu où l'on peut essayer de retrouver qui est évoqué.
Au début du livre, Victor est un fervent royaliste, mais ses aventures vont lui permettre d'être parfois séduit par les propos de certains révolutionnaires, mais aussi dégoûté par les faux-semblants de certains.
L'enquête policière a d'ailleurs plus pour but d'évoquer les complots d'une époque où l'on peut difficilement faire confiance à quelqu'un. On sait des le départ qui sont les responsables des meurtres, reste à comprendre pourquoi.
Il y a tout de même quelques petites facilités.Victor survit à mille morts, alors qu'à l'inverse le nombre de protagonistes qui décèdent est digne d'un épisode de Game of Thrones. Il rencontre à peu près tous les personnages les plus importants de l'époque et assiste à certains événements importants, mais ce sont de petits éléments qui n'ont rien enlevé au plaisir de ma lecture.
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