La mer terrible selon Monet de Jean-Baptiste Gauvin

Ce titre qui a l'air très intéressant sort le 25 janvier dans la collection Le roman d'un chef-d'oeuvre des éditions des ateliers Henry Dougier :

Citation :

A l'automne 1886, Claude Monet est à Belle-Ile-en-Mer où il est confronté à l'océan Atlantique, à ses tempêtes et à un soleil qui s'attarde plus longtemps que sur le continent, donnant à la nature environnante un éclat particulier. Dans cette solitude insulaire, le peintre fait de belles rencontres, notamment celle de Poly, un pêcheur de homards qui devient son porteur et dont il fait le portrait.

Oh oui, effectivement !

Je viens de le terminer et j'ai trouvé ce texte très beau - peut-être mon préféré de la collection parmi ceux que j'ai lus jusqu'ici. Jean-Baptiste Gauvin écrit avec autant de modestie que de poésie et rend un hommage tendre et bouleversant à Monet, aux paysages rudes et sauvages de Belle-Île-en-Mer et aux amitiés qu'il y a forgées, à commencer par le marin Poly, dont il a fait le portrait et qui semble personnifier à lui seul la beauté et le caractère de l'île.
Un merveilleux moment de lecture qui nous fait voyager dans certaines des plus belles contrées de Bretagne

Je ne pensais pas le lire à la base, mais ton retour me fait changer d'avis Emjy

Je te conseille de foncer, Sandie. J'espère que ce texte te touchera autant qu'il m'a touchée 

Le sujet me tente beaucoup et ton retour me confirme qu'il faut que je me le procure !

Merci Emjy d'avoir présenté ce roman car il ne me tentait pas spécialement de base, ton avis m'a fait changé d'idée et heureusement car j'ai beaucoup aimé ce roman, très contemplatif et apaisant !

J'ai adoré les descriptions des paysages bretons, de la mer et de ses différentes phases, de la faune et de la flore de ces environs marins... Tout cela est très beau à lire, très réaliste (on a l'impression de respirer l'air iodé et de sentir le sel sur ses lèvres à la lecture) et surtout très relaxant. Ce roman est vraiment une invitation à profiter d'une pause, à ne penser à rien d'autre qu'à ces paysages marins, à leur côté sauvage et apaisant en même temps et à réfléchir aux côtés du peintre à la petitesse et la brièveté de l'homme face à la nature. Ajoutez à cela les très belles et poétiques descriptions employées par l'auteur pour planter son décor et nous faire imaginer ce que Monet a sous les yeux et l'effet dépaysant de ce roman est total.
La Mer terrible nous raconte également la jolie et touchante relation entre deux êtres que tout oppose : Monet, le peintre impressionniste célèbre et admiré, et Poly, le pêcheur breton un peu rustaud. C'est très émouvant de voir leur amitié naître et se développer peu à peu, voir Poly découvrir la peinture et un monde qui lui est complètement inconnu représenté par Monet mais aussi voir ce dernier apprécier et chercher la compagnie du pêcheur alors qu'il avait prévu au départ de vivre en ermite sur l'île. La fin (où Monet peint un portrait de Poly, que l'on peut voir dans les rabats intérieurs du livre) apporte une conclusion tendre et jolie à ce petit roman.

Moi qui ne connaissait pas grand chose de Monet de ses oeuvres, ce roman m'a donné envie d'en savoir plus

Contente de te voir séduite toi aussi. J'ai vraiment trouvé que ce texte était une petite parenthèse enchantée.

J'en profite pour partager mon avis :

Alors qu’il est au sommet de son art, Monet décide tout à coup de délaisser Giverny et les plages normandes si chères à son cœur et de mettre le cap sur Belle-Ile-en Mer pour trouver une autre forme d’inspiration. En septembre 1886, il s’y installe alors qu’il n’y connaît personne. L’île est encore épargnée par le tourisme et le peintre est attiré par le charme de sa beauté sauvage et changeante. Malgré un climat difficile et la solitude qui l’étreint parfois, il s’éprend rapidement des milles facettes de ce petit coin de Bretagne et y séjournera pas moins de deux mois.
C’est à cet épisode - présenté comme l’une des nombreuses apogées de l’artiste - qu’est consacré ce court ouvrage. J’ai beaucoup, beaucoup aimé ce texte, à tel point qu’il figurera sans aucun doute parmi mes préférés de la collection. Jean-Baptiste Gauvin écrit avec autant de modestie que de poésie et rend un hommage tendre et bouleversant à Monet, aux paysages rudes et impétueux de Belle-Île-en-Mer et aux amitiés qu’il y a forgées, à commencer par le pêcheur Poly, dont il a fait le portrait et qui semble personnifier à lui seul la beauté et le caractère de l’île.
Sous la plume de l’écrivain, Monet nous est montré comme un peintre très proche de la nature, prêt à braver vents et marées (littéralement) pour capturer un instant d’éternité. « La mer terrible » est bien un roman, avec une part importante de fiction mais on sent que l’auteur s’est considérablement documenté pour construire son récit. Il a sans doute puisé son inspiration dans plusieurs correspondances, des articles de journaux et témoignages et le résultat brille par sa justesse, son émotion et son authenticité.
Un merveilleux moment de lecture qui nous fait voyager dans certaines des plus belles contrées de Bretagne et installe une proximité assez poignante avec le peintre impressionniste. Je me suis délectée de ce court séjour en son compagnie.

Le portrait de Poly :

Vous me donnez très envie de le lire !