Rachel Ray d'Anthony Trollope

Petit scoop (enfin, si je puis dire ) : un autre roman d'Anthony Trollope, intitulé Rachel Ray, sera publié chez les éditions Autrement très prochainement, à savoir le 31 mai.
Je trouve que c'est une excellente nouvelle, on ne peut pas dire qu'on trouve facilement des romans de cet auteur encore édités

Je vous poste le synopsis en français dès que possible !

ça c'est une excellente nouvelle Merci Emjy

Merci pour cette nouvelle Emjy!! Je n'avais pas entendu parler de ce roman en plus!!

Comme promis, je vous poste le court synopsis de ce roman :

Citation :

Publié en 1863, ce roman met en scène avec humour et tendresse deux jeunes gens qui, tombant amoureux, veulent se faire une place au sein d'un petit monde provincial où sévissent cupidité et bigoterie.

Je ne sais pas vous mais moi, ça me donne très très envie !

Je suis d'accord Emjy!!

Pour en savoir plus sur la traduction de Rachel Ray à paraître le mois prochain chez Autrement (photo de la couverture + résumé de l'intrigue), vous pouvez aller voir

www.autrement.com/userfiles/presse/lit_programme%20litterature%20mars-avril-mai.pdf.pdf?PHPSESSID=18609e397d6a8b12f86b9780482e4ded

Rachel Ray, dont la traduction sortira le 18 mai, est un roman de la même longueur que Miss Mackenzie : autrement dit, c'est un roman "court" par rapport à beaucoup d'autres Trollope. C'est avant tout une histoire d'amour, mais il y est aussi question de religion, puisque l'héroïne est brimée par sa très puritaine soeur et un peu par sa mère qui n'ose pas aller à l'encontre de l'avis du pasteur. Il y a aussi un peu de politique, avec une campagne électorale dans le village où se situe l'intrigue. Et en plus de l'idylle entre le héros et l'héroïne, il y a en parallèle une autre histoire entre la "méchante soeur" et un horrible pasteur.
Avis aux amateurs de Trollope...

Merci pour l'info, Zebedee !

Je le lirai, c'est sûr et certain

La couverture du "Rachel Ray" qui sort dans quinze jours a comme illustration "Sylvia" de Frank Dicksee (1853-1928), pré-raphaélite tardif... Le rapport avec l'univers de Trollope n'est pas évident, mais c'est un très joli portrait de femme qui donnera peut-être envie aux gens d'acheter le livre !

Je l'ai acheté, j'ai lu la 4ème de couverture et quelques passages par ci par là, qu'est ce que ça a l'air bien ! j'ai hâte de m'y mettre !

On sent ton enthousiasme Emjy, c'est peu de le dire!

Je vous poste la 4ème de couverture que je trouve très belle :

Très jolie couverture en effet. J'attendrai sans doute la version poche

Voici le texte de la 4e de couverture. Cet extrait, on croirait presque du Jane Austen, avec cette scène de bal (crinolines exceptées)...

"Elle avait été si troublée par les lumières, par la foule, par la nouveauté de tout ce qui se passait autour d'elle, qu'elle n'avait pu encore tourner ses pensées vers le seul objet qui avait occupé son esprit toute la semaine précédente. Elle n'avait pas encore cherché des yeux Luke Rowan. [...] La musique commença. Rachel, tout émue, fut réclamée par son danseur et conduite par lui en avant, se résignant tacitement à son sort; les paroles lui manquaient pour faire comprendre à Mr Cornbury qu'elle eût mille fois préféré rester cachée derrière le mur des crinolines".

Rachel vit avec sa mère, Mrs Ray, et sa soeur aînée, Mrs Prime, toutes deux veuves, dans un cottage près de Baslehurst. Lors d'une promenade, Rachel fait la connaissance de Luke Rowan, héritier d'une part de la brasserie Bungall & Tappitt. Mrs Ray et la très prude Mrs PRime imaginent aussitôt Rachel en perdition! Pis, Rachel est bientôt invitée à un bal chez les Tappitt, où elle retrouve Luke Rowan, dont elle tombe amoureuse. Dans ce petit monde provincial où sévissent cupidité et bigoterie, comment les deux jeunes gens pourraient-ils se faire une place?

Anthony Trollope, l'un des plus grands romanciers victoriens, signe avec Rachel Ray une tendre histoire d'amour et une comédie délicieusement pince-sans-rire.[

Je viens de terminer Rachel Ray. Même s'il ne sera pas mon préféré de cet auteur, je l'ai bien aimé.
Avant de lire ce roman, il vaut mieux être prévenu. Quelqu'un qui n'a pas l'habitude de lire des classiques risquerait de s'ennuyer ou encore de trouver le style ou l'intrigue un peu daté. Les préoccupations de l'héroïne, qui donne son nom au roman, la jeune et jolie Rachel Ray, semblent être bien éloignées des nôtres. La jeune femme vit dans un cottage, dans un petit village anglais, auprès de sa mère, douce mais un peu faible et de sa soeur aînée, la veuve Mrs Prime, austère et moralisatrice. Lorsqu'au retour d'une promenade, cette dernière surprend Rachel, sans chaperon, en grande conversation avec Luke Rowan, un jeune homme nouvellement arrivé en ville, elle crie au scandale et s'évertuera à faire comprendre à sa mère à quel point Rachel est sur la mauvaise pente. Selon elle, il faut lui interdire à tout prix de revoir Mr Rowan au risque qu'elle devienne une femme perdue ! Mrs Prime n'est pas la seule à compromettre le bonheur de Rachel. Autour des 2 jeunes amoureux, gravite toute une galerie de personnages qui n'auront de cesse de leur mettre des bâtons dans les roues, que ce soit par jalousie, rancune, ou snobisme et presque toujours pour protéger leurs intérêts personnels.
Rachel Ray, avant d'être un roman d'amour, est une satire pleine d'ironie qui dénonce les méfaits de la bigoterie et de la cupidité. Les pasteurs, notamment, en prennent plein leur grade. Il n'est pas surprenant que la parution du roman ait causé un véritable scandale à l'époque.
Même si le roman se lit agréablement, je lui préfère Miss Mackenzie et surtout He Knew he was right, que je trouve plus prenants et touchants. En outre, les considérations de l'auteur sur le mariage ou encore l'image de la femme m'ont quelque peu déconcertée. Comme il use beaucoup d'ironie, il est difficile de se faire une vision nette de son opinion sur la question ... Surtout que Trollope reste un formidable peintre de l'âme féminine et que les deux romans que j'ai lus de lui précèdemment à celui-ci ne m'ont jamais laissée aussi dubitative ...
J'espère que quelqu'un parmi vous a l'intention de lire ce livre, j'aimerais pouvoir en discuter !

Emjy a écrit:

J'espère que quelqu'un parmi vous a l'intention de lire ce livre, j'aimerais pouvoir en discuter !

Il est dans ma PàL depuis peu, j'aimerais le lire bientôt . Je n'ai pas lu He knew he was right, j'ai seulement vu son adaptation. Par contre j'ai beaucoup aimé Miss Mackenzie. J'espère aimer celui-ci également mais comme tu dis qu'il y a beaucoup d'ironie ça devrait me plaire.

Voici mon impression sur le roman que j'ai bien aimé même si j'ai trouvé que l'histoire passait souvent à la trappe au détriment de la critique et de l'ironie...néanmoins j'ai passé un excellent moment.

Le village de Baslehurst n'est pas vraiment une partie de plaisir. Les gens sont souvent mesquins, pingres et enclins à regarder ce que font les autres de leur vie. Pire que tout, la bigoterie règne dans le village. Ainsi, une jeune fille qui parle à un jeune homme est tout de suite une fille perdue. C'est du moins ce que pensent Mrs Ray et Mrs Prime, toutes deux veuves et bigotes et qui ont oublié qu'avant d'être une femme mariée ou une veuve, il faut passer par la case, jeune fille courtisée.
Mrs Ray est horripilante par son côté girouette et indécis, mais le pire c'est Mrs Prime, je l'aurais foutu à l'eau bien gentiment. Pour elle, une fille est perdue si elle fait autre chose que 1) rester chez elle et recevoir des "calls" de femmes honorables, 2) aller à la messe 3) aller aux réunions de charité. C'est un peu restreint non? Danser? C'est être de mauvaise vie. Parler à un autre homme que le pasteur? La prostitution la guette...bref, une bigote sèche et rigide que Trollope décrit à merveille!
A côté de Mrs Prime et Mrs Ray nous avons Rachel, jeune fille saine et gentille qui veut plaire à sa mère. Trollope nous dit qu'elle a des germes de rébellion en elle, ce que je trouve un peu abusé...Rachel Ray est quand même très souple. Si j'avais été à sa place, il y a longtemps que Mrs Prime aurait eu ce qu'elle mérite.
Même si j'ai bien aimé Rachel, le fait que ce soit une gentille fille, je la trouve quand même sacrément nunuche avec ses interrogations: "il m'a appelé par mon prénom, que dois-je en déduire? Il me plait ou pas? Si maman me dit non je lui dis non..."Elle a des accents de tête à claque par moment.

A côté, Luke Rowan est un personnage attachant. Il est jeune, volontaire, il veut améliorer la fabrique de bière et épouser Rachel, mais tout le monde lui met des bâtons dans les roues. J'ai aimé son côté droit et sûr de lui, il est charmeur et emballe facilement le lecteur de son côté. Ce n'est pas très difficile d'un autre côté. Mr Tappitt est borné et idiot (la loi n'est pas de son côté mais il s'entête) tandis que Mrs Tappitt, jalouse qu'il ait choisi Rachel au lieu d'une de ses filles (Augusta est à claquer), répand des rumeurs sur Rachel que la mère de Rowan s'empresse de croire.

Heureusement, parmi tout ce petit monde il reste quelques personnes intelligentes à commencer par le pasteur (pas l'horrible Mr Prong hein). Il autorise Rachel à aller au bal, après tout elle a un chaperon, c'est raisonnable et puis si les garçons et les filles ne se parlent pas comment ils pourraient se marier? Là je suis tombée à genoux, enfin une personne normale! La fille du pasteur est un chaperon sympa aussi, tout à fait normale: Mais oui Rachel valser c'est permis, mais oui Rachel refusez ce monsieur il est moche! HOURRA!
Cherry Tappitt est aussi un bon personnage. Amie de Rachel, c'est une jeune fille vive et sans malice aucune.

Trollope décrit les travers de la société provinciale de l'Angleterre victorienne avec une verve sans pareil. La bigoterie, la pingrerie, la jalousie aucun travers n'est laissé de côté et chaque personnage représente une facette obscure du tableau. J'ai beaucoup aimé le rendez-vous entre

Spoiler:

. Il y a beaucoup d'humour dans Rachel Ray. L'auteur se moque des gens avec délice. Malgré tout, je n'ai pas accroché au personnage de Rachel. Elle n'a pas le relief d'une héroïne de Dickens, de Jane Austen ou d'Elizabeth Gaskell. Le côté nunuche était horripilant.
Le second problème était qu'arrivé à la moitié du roman toute l'intrigue est déjà en place et on se demande bien ce qu'il va pouvoir se passer ensuite. Finalement la seconde moitié de l'histoire est plus une suite de rebondissement pour achever une histoire qu'une continuation cohérente de la critique amorcée par Trollope. Je pense que Rachel Ray avait pour but de dénoncer des travers et que l'histoire était plutôt au second plan. Néanmoins l'écriture de Trollope est savoureuse et je la recommande chaudement. Pour ma part je pense poursuivre avec Miss Mackenzie et le téléfilm de la BBC He knew he was right (non non pas QUE pour David Tennant :p)

Pour répondre à ta question Emjy, honnêtement je ne sais pas quoi te dire...il y a de très bons personnages féminins, très censés comme la fille du pasteur et Cherry et d'autres affreux mais en même temps les hommes aussi en prennent pour leur grade donc...je suis aussi dubitative!

Merci pour ton avis, Persephone !

Je n'ai qu'un seul livre d'Anthony Trollope à mon actif, pour le moment.

D'après ce que tu dis, Rachel Ray a l'air d'être un bon livre, même si l'héroïne a l'air un peu "tête à baffes" !

Ce n'est pas qu'elle est "tête à baffes" c'est que comparée à d'autres héroïnes de l'époque, je trouve Rachel beaucoup plus effacée et moins sûre d'elle.
Dans Jane Austen par exemple, je trouve qu'on arrive à "supporter" le personnage de Jane Bennett parce qu'il y a Lizzie. Imagine Orgeuil et Préjugé sans Lizzie et Darcy...j'ai beau aimer Jane et Bingley ça serait plus fade. C'est un peu ça pour Rachel à mon avis. (si je suis assez claire)

Perséphone a écrit:

(si je suis assez claire)

Oui, oui, très !

Mais des héroïnes ayant un caractère aussi fort que Lizzie sont finalement assez rares dans les livres de cette époque.

Sans parler de quelqu'un d'aussi fort que Lizzie, tu as Elinor Dashwood ^^ qui sans être une maîtresse femme, finalement elle reste ferme dans ses choix et ne se laisse influencer que par son bon sens et pas par les gens autour d'elle.

Le roman est réédité avec un nouveau visuel le 27 octobre :