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 Rachel Cusk

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MessageSujet: Rachel Cusk   Rachel Cusk Icon_minitimeMer 25 Avr - 21:23

Rachel Cusk est le 2deuxième des quatre enfants d'une famille anglaise; elle vit une partie de son enfance à Los Angeles où la famille s'est installée avant de retourner en Angleterre quand Rachel à neuf ans. Dans ce pays, elle poursuit sa scolarité dans un pensionnat à Cambridge, puis étudie la langue anglaise au New College de l'Université d'Oxford. Après l'obtention de son diplôme, elle travaille chez un agent littéraire londonien.

En 1993, elle publie son premier roman, Saving Agnes pour lequel elle reçoit le Whitbread First Novel Award.

En 2001, son essai sur l'expérience de la maternité, A Life's Work: On Becoming a Mother, est accueilli par un flot de critiques. Dans The Lucky Ones, elle utilise une série de cinq histoires, vaguement reliées par l'expérience parentale, pour écrire les transformations de la vie, ce qui nous sépare de ceux que nous aimons et ce qui nous attache à ceux que nous ne comprenons plus.

En 2003, le magazine Granta (en) la désigne parmi les vingt Meilleurs jeunes romanciers britanniques.

Les Éditions de l'Olivier ont publié en français, au mois d'août 2007, le roman, Arlington Park.
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MessageSujet: Les variations Bradshaw   Rachel Cusk Icon_minitimeMer 25 Avr - 21:24

Telle une oeuvre musicale construite sur le mode concentrique, ce roman commence et finit presque de la même manière : le début d'une journée de travail et de vie à la maison chez les Bradshaw. Au début, c'est Thomas qui a choisi de quitter son travail et de rester à la maison pour se consacrer à sa fille Alexa et au piano, et Tonie qui a décidé de prendre plus de responsabilités à l'université ; à la fin c'est l'inverse. Et l'on pourrait presque dire que les choses semblent rentrées dans l'ordre, se sont apaisées. Entre-temps, la forme "Variations" aura joué à plein : car Thomas et Tonie ne sont pas les seuls à jouer cette partition de la vie conjugale, de l'amour, ses espoirs et ses désillusions. Il y a aussi les frères de Thomas, l'aîné Howard, qui sait faire des affaires, et sa femme Claudia, une artiste ratée, le benjamin Leo, qui n'a jamais su trouver sa place, et sa femme Susie, qui conjugue régime végétarien et alcool. Leurs enfants à tous trois interviennent dans la représentation ainsi que les parents de Thomas et Tonie. Il y a même une scène d'opéra entre Howard et Claudia, et des morceaux de musique symphonique, des scènes allant crescendo jusqu'à la crise ultime, "une symphonie sauvage et discordante".

Mais tout se termine par le silence. Celui qui précède les applaudissements à la fin d'un concert ? Pour ma part, oui, car j'ai dévoré ce livre dont j'ai admiré la construction éblouissante, l'intelligence et la finesse du propos, l'étude psychologique fouillée et originale. C'est ma première rencontre avec Rachel Cusk et j'espère encore souvent croiser sa route à l'avenir !

J'ai aimé les décors, la maison étroite de Montague Street où vivent Thomas, Tonie et Alexa, la grande maison et les rapports complexes et farfelus d'Howard et Claudia, les bâtiments et bureaux gris de l'université de seconde zone où enseigne Tonie, le souci de conformisme qui noie la violence ordinaire des grands-parents. J'ai été sidérée par toutes ces fausses notes d'incompréhension, d'absences, de "mal-amour". J'ai été frappée par l'opposition très marquée entre structure et vide, qui relève aussi du vocabulaire musical, et qui révèle surtout ces velléités des personnages à vouloir maîtriser leur vie et leurs proches, qui débouchent souvent sur du vide et de la déception.

C'est souvent cruel, féroce sous les dehors tranquilles de la vie de tous les jours. Il ne se passe pas grand chose (et cela pourrait freiner certains lecteurs) mais cette peinture de caractères, cette observation de la vie ordinaire est jubilatoire à mon goût ! Même si les personnages n'en ressortent pas du tout grandis, surtout les hommes peut-être... tout le livre traduit une grande finesse et un sens des autres aigu. Le tout dans une langue (et une traduction, je pense) très belle. Du travail de virtuose !


"Certaines choses sont artificielles, d’autres sont authentiques. Les premières sont faciles à repérer. Les secondes, beaucoup moins. Le matin, il écoute du Bach ou du Schumann. Il se tient dans la cuisine en robe de chambre. Il attend que sa femme et sa fille viennent le rejoindre. Il a quarante et un an, l’âge où une vie s’extrait de son passé comme une sculpture d’un moule ; soit elle est solide, en un seul morceau, soit elle échoue à garder sa forme et se désintègre. La désintégration n’est pas difficile à imaginer. En revanche, la solidité, la forme concrète laissent perplexe. Et si la désintégration rend caduque la question de l’authenticité, elle se doit d’être posée face à une forme solidement établie." (p.9)

"Dans le train, Tonie pense au sexe. Il est comme un vieil ami qu'elle n'a pas vu depuis des années et qu'elle rencontre par hasard sur le quai. Elle effectue le trajet avec lui, son vieil ami le sexe avec qui elle a perdu tout contact plus ou moins depuis la naissance d'Alexa, durant cette période où l'amour ressemblait à une problème mathématique auquel elle avait soudain trouvé la solution." (p. 18)


Ces deux extraits donnent le ton dès le début !
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MessageSujet: Arlington Park   Rachel Cusk Icon_minitimeMer 25 Avr - 21:26

Quatrième de couverture :
Les femmes d'Arlington Park - une banlieue résidentielle en Angleterre - ont tout pour être heureuses : mari, enfants, maison, ami(e)s. Une existence confortable. Mais il n'en est rien. Derrière cette façade complètement artificielle, frustrations, jalousies, déceptions règnent sans partage. Juliet Randall, Maisie Carrington, Amanda Clapp, Solly Keir-Leigh : chacune a le sentiment d'être passée à côté de sa vie. Chacune tente de se révolter, de résister à la banalité, au passage du temps qui émousse le désir, fane la beauté et affaiblit les êtres. Rachel Cusk raconte vingt-quatre heures de la vie de ces femmes : on entre dans leur cuisine, on les suit au supermarché, dans des cabines d'essayage ; on pénètre aussi dans leur conscience et leurs pensées.



Après Les variations Bradshaw, c'est ma deuxième lecture de Rachel Cusk, pour son premier roman traduit en français. Et j'ai une fois de plus été époustouflée par la maîtrise, le sens de la construction et de la narration, en un mot l'intelligence de cet écrivain. Si Les variations parcouraient une année, ici l'action est resserrée sur une journée, et encore une fois le début et la fin se rejoignent : le matin, Juliet Randall émerge d'une nuit de cauchemar, un lendemain de soirée trop arrosée, et la soirée s'achève chez Christine Lanham, complètement bourrée après une journée "difficile".

Le roman pourrait presque être une suite de nouvelles, puisque chaque moment de la journée correspond à un univers féminin bien particulier, à un type de frustration, souvent lié au mariage, aux maternités, à l'incommunicabilité profonde entre els êtres, aux jalousies, aux rêves brisés, ou à l'impossibilité de retrouver en soi ses rêves, ses désirs d'enfant. Certaines frôlent ou s'enfoncent sans le savoir dans la dépression, voire même la folie, certaines parviennent à survivre grâce à un détachement, une forme d'absence aux autres, ou en se glissant dans la vie d'une autre qui occupe la chambre d'amis.

Mais ces femmes sont liées par cette banlieue de Londres qu'elles connaissent depuis toujours, ou qu'elles ont choisi pour horizon de leurs velléités de bonheur. En arpentant jour après jour les rues de la ville, les cours d'école, le parc et le centre commercial, elles prennent la mesure du vide, elles extirpent les racines de leur mal-être pour mieux les enfouir et se réengloutir dans un quotidien noyé de pluie. Car la pluie ne cesse de tomber sur Arlington Park tout au long de cette journée, comme un symbole de gris et de boue sur ces destins perdus. Autre élément récurrent : les cuisines familiales, dont le décor reflète les ambitions ou les défections des unes et des autres.

"Toute la nuit, la pluie tomba sur Arlington Park.

Les nuages arrivèrent de l'ouest : des nuages pareils à de sombres cathédrales, des nuages pareils à des machines, des nuages pareils à des bourgeons noirs fleurissant dans le ciel aride illuminé d'étoiles. Ils arrivèrent sur la campagne anglaise, plongée dans son sommeil agité. Ils arrivèrent sur les collines basses et populeuses où des éparpillements de lumières palpitaient dans l'obscurité. A minuit, ils atteignirent la ville qui scintillait vaillamment dans son bassin provincial. Discrètement, ils s'épanouirent telle une seconde ville aérienne, s'étendant, dressant leurs monuments sauvages, leurs tours, leurs monstrueux palais de nuages inhabités." (début du roman)

"Derrière les vitres, un amoncellement de nuages tuméfiés fondit sur la prairie grise du parking, éteignant les lances de lumière qui partout gisaient en diagonales désordonnées tels des éclairs défectueux mis au rebut. Le restaurant s'obscurcit. Un violent déluge s'abattit brutalement sur le paysage sans défense." (
p. 133)

Sans défense contre elles-mêmes, toutes ces femmes d'Arlington Park le sont sans doute. Elles m'ont fait penser parfois aux héroïnes des Heures de Michael Cunningham ou à la Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Mais elles m'ont un peu flanqué le cafard, je dois bien l'avouer ! Si le roman est aussi passionnant dans son intelligence, je garderai peut-être une petite préférence pour Les variations Bradshaw, parce que c'était ma première rencontre avec Rachel Cusk !
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MessageSujet: Re: Rachel Cusk   Rachel Cusk Icon_minitime

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