Robin McKinley

Robin McKinley est une auteur américaine née en 1952. Elle écrit de la fantasy et des livres pour enfants. Son premier roman, Beauty, a retelling of the story of Beauty and the Beast, parait en 1978 et est salué par la critique de littérature pour enfants.
Elle continue dans la même veine avec
The Door in the hedge, qui rassemble plusieurs contes de fées
The outlaw of Sherwood, qui raconte l'histoire de Robin des bois
Deerskin, une adaptation très sombre de Peau d'Ane
Rose Daughter, une seconde adaptation de la Belle et la Bête
Spindle's End : une adaptation de La Belle au Bois dormant,

Elle écrit également des romans de fantasy, : The blue sword, et sa préquelle, The hero and the crown, Dragonhaven, Chalice ; de bitlit Sunshine.

Son dernier roman, Pegasus, a commencé à paraître en 2010. La suite sortira en 2012.

Je viens de lire son premier roman, Beauty. Beauty raconte une histoire qu'on connait tous, celle de la Belle et la Bête. Le traitement n'est pas particulièrement original : on retrouve l'histoire dans ses détails, sans même vouloir actualiser. Tout se passe dans l'espèce de Moyen-Âge ou Renaissance typique des contes de fées. Le style n'est pas particulièrement recherché non plus.
Mais j'ai quand même pris un immense plaisir à lire ce livre. Bien qu'il soit écrit dans une langue et un style moderne, on y retrouve ce quelque chose d'intemporel des contes de fées que j'adore.Que ce soit la ville où vit Beauty et sa famille, ou le village où ils déménagent après leur ruine, comme le château de Beast, j'ai cru les voir avec des yeux d'enfant. Je ne sais pas comment l'exprimer d'une autre manière.

Ca m'a tellement plu que je me suis commandée un second de cet auteur illico (Deerskin).

C'est assez tentant. J'aimerais lire plus de ré-écriture de la belle et la bête cette année donc je note

Je compte en lire quelques une cette année. Ca sera sympa de partager nos impressions

Je viens ajouter mon avis enthousiaste sur Beauty à celui d'Akina. Robin McKinley propose une relecture du conte de La Belle et la Bête sans prendre trop de distance avec le texte original. Le style est certes plus moderne et accessible au lecteur contemporain mais l'histoire en elle-même reste très proche de ce qu'on connaissait déjà. Le récit ne fait pas preuve d'audace à proprement parler mais je me suis laissée prendre au jeu très rapidement. L'auteur est une très bonne conteuse et réussit parfaitement à restituer l'atmosphère d'étrangeté et de magie du conte original et son côté enchanteur. J'ai aussi eu l'impression que son approche rendait les personnages plus accessibles. Ils ne se limitent pas ici à être de simples archétypes comme dans la plupart des contes de fées. Je pense notamment à Belle et à sa famille. La Bête, elle, reste assez froide et mystérieuse.

L'un de mes passages préférés reste celui où Belle découvre l'immense bibliothèque de la Bête (Robin McKinley s'est elle inspirée de la version Disney ? ), laquelle comprend des ouvrages pas encore publiés à son époque (le Moyen Age) tels que les récits de Kipling, les Sherlock Holmes ou encore la poésie de Browning, ce qui bien sûr la déconcerte au plus haut point !

Je conseillerais ce roman à tous ceux qui ont aimé le film de Cocteau et à qui la lecture d'un conte (légèrement) revisité ne répugne pas. Par contre, si vous cherchez quelque chose de plus "libre" et moderne, vous pouvez peut-être passer votre chemin.

Emjy a écrit:

L'un de mes passages préférés reste celui où Belle découvre l'immense bibliothèque de la Bête (Robin McKinley s'est elle inspirée de la version Disney ? ), laquelle comprend des ouvrages pas encore publiés à son époque (le Moyen Age) tels que les récits de Kipling, les Sherlock Holmes ou encore la poésie de Browning, ce qui bien sûr la déconcerte au plus haut point !

Oh oui ! J'ai adoré ce passage !! Ca m'a presque fait penser à du Jasper Fforde .
Je suis très contente que tu aies aimé ce roman, et je suis complètement d'accord avec tes remarques.

Vous m'avez convaincu je tente!

Je viens de finir Deerskin, que j'ai encore plus aimé. Deerskin est une réécriture de Peau d'Âne : Lissar est une jeune princesse, fille d'un roi à la belle prestance et de la plus belle femme des Sept Royaumes. A la mort de la reine, celle-ci fait promettre au roi de ne se remarier qu'avec une femme aussi belle qu'elle.
Hélas pour Lissar qui en est le portrait craché et que son père décide d'épouser.

Spoiler:

Elle s'enfuit dans la montagne, accompagnée de sa chienne, qui lui a été offerte par le jeune prince d'un autre royaume, à la mort de sa mère. Pendant de longues années, elle panse ses plaies et apprend à vivre avec et à ne plus se sentir coupable.

Comme dans Beauty, le style m'a envoutée. L'écriture de McKinley est hypnotique et je n'ai pas pu lâcher ce livre. Je le lisais partout, dans le bus, au petit déj, en marchant dans la rue. C'est très très bien écrit, avec un style simple et juste.
Et le thème est douloureux et touchant. Lissar a eu sa vie gâchée par ses parents, d'abord trop beaux, trop connus, trop parfaits ; puis par l'inceste. Elle apprend à se dégager de leur étreinte et à vivre sa propre vie, et ce n'est pas facile. La lecture de son traumatisme, de la manière dont elle enferme sa souffrance dans sa mémoire et s'y interdit d'y avoir accès, m'a émue.

Ce que j'ai aussi beaucoup aimé, c'est le lien entre le conte de Peau d'Âne et ce que vit Lissar, et une autre figure mythique qui apparait dans le roman, la fameuse Moonwoman. C'est très bien amené.

Moonwoman?
En tout cas ça donne vraiment envie de se plonger dans ses réécritures!

Perséphone a écrit:

Moonwoman?

Je n'en ai jamais entendu parler. Est-ce un mythe que j'ignore ? Ou l'a-t-elle inventé dans le cadre de ce roman ? En tout cas, la légende est très jolie.

Faut-il un bon niveau d'Anglais pour apprécier les livres de Robin Kingley?

Ce n'est pas un anglais difficile (ce n'est ni Henri James, ni Virginia Woolf), il n'y a pas beaucoup d'argot ni un vocabulaire très étendu, mais c'est quand même un style assez littéraire, et les livres sont assez volumineux.
Donc si tu as déjà lu en anglais,va z'y sans hésiter. Mais je ne le conseillerais pas pour une première tentative.

Merci Akina pour ton avis ; oui, j'ai l'habitude de lire en Anglais, mais il y a des livres que je n'essaierai même pas de lire en V.O (je pense à Terry Pratchett, Jasper Fforde, etc.)

J'avais beaucoup apprécié ma lecture de Beauty et ce que tu dis de Deerskin, Akina, promet un roman fascinant. Je me laisserai peut-être tenter. Cette figure de Moonwoman, que je ne connais pas du tout non plus, m'intrigue beaucoup également ...

Si tu as aimé Beauty, tu ne peux qu'aimer celui là. Ce qui faisait le charme de Beauty est là, avec en plus une thématique plus adulte, plus sombre.
Le seul défaut de ce livre est qu'il tourne beaucoup autour des chiens, de l'amour de Lissar pour sa chienne, etc. ... et que je ne suis pas très "canidés". Je préfère les chats !

J'ai terminé "Beauty" et je dois dire que c'était un délice .

Comme vous l'avez dit avant moi le style est moderne sans l'être vraiment car on a l'impression d'être immergé dans un conte sans que cela soit vraiment un. C'est difficile à expliquer mais c'est le genre de livre qui peut être lu à voix haute au coin du feu. Idéal pour cette période de l'année je trouve.

Je me suis laissée séduire par les descriptions du chateau et de ses jardins, de la forêt et du village. Et bien sur de la découverte de la bibliothèque J'ai bien aimé la façon de décrire les tiraillements de Beauty entre son amour pour sa famille et ses sentiments pour the beast. Elle ne sait pas vraiment comment leur en parler, et j'ai trouvé son questionnement et ses doutes très bien écrits. Les personnages ont une vraie psychologie, c'est souvent ce qui manque à ce genre d'histoire et qui distingue ce roman du conte classique.

On ne s'écarte par vraiment de l'histoire originale, il n'y a aucune prise de risque dans la ré-écriture de l'histoire mais ce n'est vraiment pas important. Parce que même si je connaissais l'histoire par coeur, je me suis laissée séduire par ce texte et je me suis vraiment sentie immergée dans le récit grâce au style de Robin McKinley.

J'ai peut-être trouvé la fin un peu abrupte mais c'est sans doute simplement parce que je n'avais pas envie d'en avoir déjà terminé .

Je lirais sans hésiter un autre roman de Robin McKinley.

Je suis contente que tu aies aimé. Je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis sur la psychologie de Beauty et ses questionnements.
L'auteur arrive à faire de Beauty un personnage auquel on s'identifie facilement, dans lequel on entre facilement, alors que l'histoire et le monde dans lequel elle vit ... sont des mondes de contes de fées.

Je continue ma découverte des romans de Robin McKinley avec Spindle's End, qui raconte de façon légèrement modifiée l'histoire de la Belle au Bois Dormant.
Dans un royaume envahi par la magie, le roi et la reine peinent à avoir un enfant. Quand, 15 ans après leur mariage, la reine donne naissance à une petite fille, la Princesse, tout le royaume est invité à venir partager la joie de la famille royale, lors du baptême. Pour éviter que trop de monde ne se déplace, chaque village envoie un délégué pour le représenter. A Foggy Bottom, c'est Katriona, une jeune fille qui habite avec sa tante, Aunt, la meilleure fée de la région, qui est choisie.
Mais, le jour du baptême, la méchante fée Pernicia, furieuse de ne pas avoir été invitée et choisie comme marraine, maudit la Princesse : avant ses 21 ans, elle se piquera le doigt sur un fuseau et mourra. Pour sauver la Princesse et la cacher de Pernicia, Sygil, la fée de la reine, la confie à Katriona avec comme mission de l'élever comme une enfant ordinaire...

Encore une fois, et même si l'histoire n'est pas très originale, j'ai adoré l'ambiance de ce roman et son style. Je ne sais pas comment Robin McKinley se débrouille, mais ses personnages, l'ambiance de ses romans est toujours délicieusement cosy et j'ai eu un pincement de regret en refermant celui-là.