To Kill a Mockingbird (Du Silence et des ombres) de Robert Mulligan

Ce film, sorti en 1962 et réalisé par Robert Mulligan, est l'adaptation du roman du même nom de Harper Lee.

Citation :

Atticus Finch, un avocat dans le sud des États-Unis des années 1930 doit défendre un homme noir accusé de viol. Le récit, raconté à travers les souvenirs et le regard de ses enfants Scout et Jem, est parsemé de détails sur la vie et les mentalités de l'époque ainsi que d'anecdotes de voisinage (dont certaines inspirées des souvenirs d'enfance de l'auteur du roman à l'origine du film

Gregory Peck a tenu ici l'un des rôles les plus importants de sa carrière, celui d'Atticus Finch. Il d'ailleurs remporté un Oscar pour sa prestation (et le film 3 en tout).

Ce film fait parti de ceux que j'ai toujours eu envie mais jamais l'occasion de voir ... Et vous, vous l'avez-vous vu ? Qu'en avez-vous pensé (en tant que film, mais aussi en tant qu'adaptation) ?

J'aime énormément ce film. C'est sensible, intelligent, ça prend son temps façon Vieux Sud, les acteurs sont tous formidables....
Je l'ai découvert bien avant de lire le livre ... Et, des années après, lorsque j'ai lu le merveilleux livre d'Harper Lee, j'ai revu le film... Qui tenait toujours magnifiquement le coup !
Si tu hésites à l'acheter, je te le prête. Bon , là, va falloir commencer à écrire la liste, car j'oublie les titres des films que je t'ai promis...
J'oubliais, tu sais sûrement que Johnny Cash chante la chanson du générique...? I walked the line...
Faux! Après vérif (soudain un doute...), Country Johnny, c'est dans un autre film avec Gregory Peck, de la même période, qui se déroule lui aussi dans le Old South.... La musique de Mockingbird, c'est Elmer Bernstein, of course, où avais-je la tête, neveu du grand Leonard.

Le plan qui m'émeut le plus, Diana Villiers, c'est quand la petite pose des questions sur la mort de leur mère à son frère, le soir, dans son lit... la caméra panote vers la véranda où est assis leur père qui les écoute en silence... C'est épuré, simple, et le visage de G.Peck à ce moment-là...

Une fois de plus je me rejouis de m'être inscrite à ce forum (même si je ne contribue pas autant que je le voudrais). Je ne savais pas du tout qu'il avait été adapté. J'ai découvert et lu le roman il y a dix ans (c'était un de mes premiers romans lu en anglais), sans savoir ce qu'il represente au USA (un roman lu par tous les ecoliers/lycéens depuis les années 60).
Je m'empresse de reserver le film à la médiathèque !
Merci merci merci !

L'adaptation de To Kill a Mockingbird ? Mais je cours litéralement l'acheter !

Je l'ai vu après avoir lu le livre, et je confirme, c'est une très bonne adaptation.
J'en veux toujours un peu à Gregory Peck d'avoir gagné l'Oscar à la place de Peter O'Toole (pour Lawrence d'Arabie), mais je dois avouer qu'il est parfait dans le rôle.
Il n'y a rien à dire de négatif sur le film.
Les jeunes enfants qui jouent Scout, Jem et leur ami Dil sont parfait, ne cabotinent pas et sont très crédibles. Gregory Peck est également parfait, et la relation entre Atticus et ses enfants, qu'il elève seul, est très bien rendue.
Il y a des scènes marquantes dans ce film, comme la scène où Scout est figée de terreur en voyant un chien qui a l'air mal au point marcher dans la rue. On se rend compte rapidement que le pauvre chien à la rage et son père abat l'animal par pitié et pour proteger les autres.
Les scènes de procès sont très bien aussi.
J'ai un gros faible pour toute l'intrigue sur Boo et la fascination des enfants pour lui.
J'aime tout particulierement la fin du film, avec Scout et Jem qui se font agresser par le père de la prétendue victime du procès d'Atticus, et qui sont sauvés par Boo Radley.
C'est le premier rôle de Robert Duvall, et il est excellent. J'adore le sourire de Scout quand elle le voit chez elle.

Juniper Sling a écrit:

Si tu hésites à l'acheter, je te le prête. Bon , là, va falloir commencer à écrire la liste, car j'oublie les titres des films que je t'ai promis...

Pas la peine de l'ajouter à la liste celui-là (ça en fera déjà un en moins ), je l'ai trouvé à la médiathèque, mais merci quand même !

J'espère le voir ce week end !

J'ai vu le film hier et je n'ai qu'une chose à dire (du moins pour l'instant) : j'ai adoré

Je posterai quelque chose de plus constructif et de plus argumenté plus tard

J'ai très envie de le découvrir aussi!

Miss Virginia a écrit:

J'ai très envie de le découvrir aussi!

Alors, fonce, Miss Virginia ! Ce film est une merveille ! Je l'ai tellement aimé que je le classe maintenant volontiers parmi mes films préférés. Je le reverrai avec plaisir et je pense même que je m'offrirai le DVD à l'occasion.

J'ai lu le roman de Harper Lee il y a des années mais je suis à peu près certaine que si je prenais le temps de le relire et de revoir le film ensuite, il tiendrait encore très bien la route. Je trouve qu'en plus d'être une adaptation remarquable, c'est un film formidable. Il est humain et terriblement attachant. On a envie de faire les 400 coups avec Jem et Scout, de vivre (du moins le temps du film) dans cette ambiance vieux Sud et surtout de crier notre admiration à Atticus, de lui dire à quel point il est un type génial, et de se rebeller, de s'engager à ses côtés pour défendre Tom Robinson.

Dès les premières minutes, j'ai su que ce film me séduirait. Il est drôle et émouvant de manière sensible et pudique. Il appuie là où il faut quand il faut sans jamais en faire des tonnes. Il n'est jamais utile de faire vibrer la corde sensible car la beauté des personnages parle d'elle-même. Il n'y a pas de violence (du moins, pas à l'écran) et aucune romance, et pourtant il est absolument palpitant. En évoquant les évènements sur une année, il prend son temps. La trame principale est passionnante (le procès de Tom Robinson, le mystère autour de Boo Ridley ...) mais ce sont aussi tous les petits détails de la vie quotidienne de cette famille qui rendent ce film aussi merveilleux. La scène où Atticus fait la lecture à Scout, où celle-ci lui pose des questions au sujet de sa montre, où elle invite bon gré mal gré un petit camarade de sa classe à déjeuner, ou encore celle où Jem imite la démarche des Egyptiens de l'Ancienne Egypte en rentrant de l'école car il vient de les étudier en classe ... autant de petites séquences qui ne paient pas de mines mais qui pourtant ont quelque chose d'exceptionnel .

Lorsqu'on suit les aventures de Jem et Scout (et de leur ami Dill), on pense à Tom Sawyer et à Huckleberry Finn. J'avais déjà un peu ressenti l'influence de Mark Twain à la lecture du roman mais la mise en scène du film fait écho encore davantage à ces deux personnages. Comme les 2 héros de Mark Twain, Jem et Scout s'amusent comme des fous, sont épris d'aventure et de liberté et ont des imaginations débordantes.

Il y a deux ans, une rétrospective autour de ce film et La Nuit du chasseur avait été organisée aux cinéma Grand Action à Paris. Le thème, si je me souviens bien, était l'innocence et le regard de l'enfance. Dans ce film, c'est à travers les yeux de ces deux gamins turbulents qu'on prend part à cette aventure humaine.

Je me demande bien ce que Harper Lee a pensé de cette adaptation ...



Je proposerai bien ce film pour un visionnage en commun ! Est-ce que certains d'entre vous seraient partants ?

Oui Avec un avis aussi enthousiaste on ne peut que dire oui!!

Emjy a écrit:

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Je me demande bien ce que Harper Lee a pensé de cette adaptation ...

Oh je crois qu'elle l'a beaucoup aimée. Gregory Peck était venue la voir, pour évoquer son père , afin de mieux s'imprégner du personnage. Ils ont lié, semble-t-il de vrais liens d'amitié qui ont perduré bien au-delà du film, et jusqu'à la mort de G. Peck . Je pense qu'il a eu bien conscience de tenir là un de ses très grands rôles, et sans doute le meilleur de sa maturité d'acteur.
J'aime beaucoup le choix de Scout avec son joli minois de renardeau. Et celui de John Megna dans le rôle du petit voisin Dill aux dents envahissantes.
Robert Mulligan a un don miraculeux pour les castings.

Car il faut parler de lui, le réalisateur Robert Mulligan qui, dans les années 60 et 70, a fait partie de cette nouvelle vague de cinéastes américains (dans la veine des Arthur Penn, des Sidney Lumet, Sydney Pollack, des Pakula -également producteur de ce film-, des Coppola, etc etc) qui ont insufflé ce nouvel élan au cinéma américain après la chute du système des studios. La plupart étaient issus de la télévision. Mulligan en est l'exemple-type.

C'est un cinéaste modeste, pudique, à l'image de son cinéma, il ne la ramène pas. Le modeste est un "genre" que j'aime particulièrement bien, le genre qui me donne envie de suivre les oeuvres et le talent.

De lui, j'avais beaucoup aimé Une certaine rencontre (avec Mc Queen et Natalie Wood), The Nickel Ride, et énormément l'Autre (un film que je n'ai pas revu depuis au moins trois décennies mais dont je garde un souvenir de très grande, très profonde étrangeté, d'habileté scénaristique et de mise en scène diaboliquement fine). Son grand succès a été Un été 42, très fin, très tendre, autour d'adolescents durant la guerre. Je l'avais beaucoup aimé.

J'avais été également épatée , à l'époque de sa sortie, par Les Liens du sang (ce titre est à vérifier?) avec Richard Gere (peut-être le 1er film de Gere, à vérifier là aussi?).
En résumé, je le trouve particulièrement juste, particulièrement subtil, pour parler de l'enfance,d e l'adolescence, bref de la jeunesse en général.
Mockingbird est d'autant plus étonnant que Mulligan avait une carrière cinéma encore jeune à cette époque-là, c'est pourtant un film très mûr, très maîtrisé.

Pour terminer, il est à noter que c'est lui qui a découvert Reese Witherspoon, pas encore blonde évaporée (quoique je la trouve fort drôle, très distanciée, dans ces rôles). Elle sait être une excellente comédienne. Ce 1er film de Reese W réalisé par Mulligan était Un été en Louisiane. Un joli film en retenue, très pudique. Comme il sait faire.

Ah, j'oublie Daisy Clover, Natalie Wood encore, et Redford, oeuvre qui tient bien le coup, je trouve, malgré des longueurs et un de ces sujets "mise en abyme" plutôt casse-gueules.

Il paraît, enfin, que j'ai bel et bien vu Baby, the rain must fall, avec Lee Remick et Mc Queen. On me l'assure, mais il m'en reste zéro image, zéro souvenir, et je le regrette beaucoup, notamment parce que je raffole de ce titre...

Double post pour cause de " sujet tangent et adjacent" dont je veux parler depuis le début de ce topic :

Ce livre et ce film ont eu des précédents... Il s'agit d'un livre de Faulkner appelé Intruder in the dust (L'Intrus) dont Clarence Brown a tiré un film éponyme.

Outre le fond ségrégationniste et social du Sud profond, le roman a également une fraternité avec celui d'Harper Lee : il relate, pour une grande partie, l'accusation et le procès d'un fermier noir accusé (et prêt à être lynché) du meurtre d'un riche distilleur blanc. Tout cela (autre similitude avec Harper Lee) à travers le regard d'un jeune garçon blanc. Faulkner conte leur amitié (progressive et difficile) , et finalement les efforts du jeune garçon blanc pour que la vérité soit reconnue, avec l'aide d'une de ces vieilles filles étonnantes et touchantes qu'on trouve si souvent dans la littérature du Sud, comme chez Truman Capote par exemple.
C'est un des livres de Faulkner que je préfère.
Le film, lui, est excellent. Un beau noir et blanc, qui joue beaucoup avec la Lumière et les ombres (déjà!) là aussi. D'une écriture cinématographique à la grande limpidité, manichéenne comme je les adore (quand c'est bien fait), très symbolique, mais néanmoins subtile.

Lorsqu'on me demande, toujours avec l'air ahuri que je déteste, comment un avocat peut défendre un coupable (comme si qui que ce soit était coupable avant d'avoir été défendu), je cite ce roman de Faulkner. Un accusé doit être défendu pour éviter que la justice ne se transforme en vengeance, c'est aussi simple que cela. C'est ce que montre Faulkner plus brillamment que je ne saurai l'exprimer.

Merci William.

Pickwick a écrit:

Merci William.

Yeah... Or I dare say : Thanks, Bill !

Je l'ai enfin vu et adoré. C'est une adaptation très fidèle du roman.
Ce film est à la fois drôle et émouvant. Le trio des enfants fonctionne à merveille.
Certaines scènes m'ont particulièrement frappée ( à scène devant la prison), et émue (la scène finale entre Scout et Bo, magnifique!!).
Le cinéaste à su retranscrire l'atmosphère de l'enfance avec les facéties et les remarques rigolotes des enfants, ainsi que leur apprentissage de la vie, du monde adulte...

Ravie de lire un autre avis aussi enthousiaste sur ce film Il est devenu l'un de mes préférés

Citation :

Certaines scènes m'ont particulièrement frappée ( à scène devant la prison), et émue (la scène finale entre Scout et Bo, magnifique!!).

Elles sont superbes, en effet. La jeune actrice qui joue Scout est exceptionnelle de naturel.

La scène finale entre Boo et Scout est superbe. Boo apparait très peu de temps et fait une très forte impression.

Spoiler:

En effet, l'actrice qui joue Scout est excellente et si naturelle.