Fanny Hill-John Cleland.

Fanny, une jeune orpheline de 15 ans, se laisse convaincre par une amie de quitter la campagne anglaise pour partir chercher fortune à Londres (quelle bonne idée!). Une fois arrivée à Londres, l'amie en question laisse Fanny sur le carreau et voilà notre pauvre, jeune, fraîche et naïve orpheline seule et désemparée. Cherchant du travail, elle rencontre Mrs Brown qui lui propose de devenir sa "servante". Fanny accepte et se retrouve dans une maison de passe. Tombant sous le charme d'un jeune et fringuant client, Charles, Fanny décide de fuir avec lui mais les deux amants se retrouvent séparés et Fanny est obligée de se prostituer à nouveau...

C'est un roman assez court (constitué de deux lettres-confessions de Fanny) mais qui a fait couler beaucoup d'encre. Publié en 1748, ce roman sera rapidement interdit et son auteur emprisonné. Il ne sera republié de façon officielle en Angleterre qu'en 1963. Voilà pour l'anecdote...qu'en est-il de l'histoire? Et bien...il ne se passe pas grand chose et Fanny n'a pas la verve d'une Moll Flanders, ni sa délicieuse "immoralité".

Au début du récit, Fanny est une héroïne assez stéréotypée: elle est naïve, un peu idiote et succombe très rapidement au charme de Charles qui a autant de charisme qu'une huître. De plus, bien que prostituée, Fanny se montre assez moralisatrice. Il lui arrive bien souvent de faire preuve de voyeurisme et de zieuter ce qui se passe derrière un rideau ou un mur. Ainsi, dans une auberge, elle surprend deux jeunes hommes en plein acte et après regarder la scène du début à la fin, elle se permet de porter un jugement critique alors qu'à ses débuts, Fanny a été initiée...par une femme. En cela, le roman bien que sulfureux dans les détails, assez crus par moments dans la description de l'acte d'amour, se montre sur certains points très moralisateur, notamment en dénonçant les sexualités sortant des sentiers battus. Coquine la Fanny, mais pas trop. La morale sera sauve à la fin...

Je pense que le roman, qui peut nous paraître bien innocent à nous, lecteurs du XXIème siècle, a choqué car il décrivait une jeune fille devenant une jeune femme et découvrant (et appréciant!) le plaisir, notamment dans les bras de son premier amour.

Au final, c'est un roman qui n'a pas suscité un grand enthousiasme de ma part, il se lit très rapidement (encore heureux!) mais ne laisse pas un souvenir impérissable. C'est mieux écrit qu'un Fifty Shades of grey mais c'est tout aussi inintéressant...

Merci pour ce topic, qui manquait dans cette partie du forum

J'ai lu ce roman il y a des années et j'en garde un souvenir assez proche du tien. Je ne regrette pas de l'avoir lu, j'étais curieuse de découvrir cette œuvre qui a une réputation sulfureuse. Au final, elle reste assez moralisatrice. D'un point de vue littéraire, je la trouve assez inintéressante. Ce n'est pas une lecture dont on se souvient ... Je n'ai même pas eu particulièrement envie de voir l'adaptation BBC.

Il fait combien de pages Seirên ?

Ton avis me donne envie de le découvrir, je le rajoute dans ma wish-list

Dans mon édition, trouvée à un euro, Les Grands classiques de la littérature libertine (collection proposée par Le Monde), le roman fait 240 pages et en bonus, j'ai dix pages d'illustrations assez...libertines.