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 Daisy Miller, d'Henry James.

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Popila
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MessageSujet: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeJeu 1 Avr - 18:51

Je m'aperçois avec horreur que c'est aujourd'hui que je suis censée ouvrir le topic pour les discussions sur cette nouvelle d'Henry James, et que ce n'est pas un poisson d'avril ! Daisy Miller, d'Henry James. 101297

(Ce smiley n'a rien à voir avec ce qui précède, c'est juste que j'avais envie de le mettre). Wink

Alors, en un mot comme en cent : cette nouvelle subdivisée en cinq chapitres ne m'a pas réconciliée avec Henry James. Je l'ai trouvée très bien écrite, mais le sujet m'a paru complètement désuet, et la fin parfaitement ridicule.

Daisy Miller, ou des dangers que peut représenter une promenade dans le Colisée au clair de lune....

Daisy Miller, d'Henry James. Colise10
Malgré tout, j'admets que l'évocation de la Suisse et de l'Italie, et surtout la description des moeurs européennes et américaines sont loin d'être complètement inintéressantes. Et que cette nouvelle qui décrit une jeune fille qui meurt de ne pas vouloir comprendre et appliquer les principes d'une société sectaire qui n'aime rien tant que les carcans prend sans doute une autre résonance dans le contexte de la société iranienne telle que la décrit Azar Nafisi : bienheureuse France du XXIème siècle où les jeunes filles peuvent engager la conversation avec un garçon qui leur plaît sans pour autant être considérées comme des filles perdues, encore que dans certains quartiers... Mais je m'égare dans des considérations oiseuses.

Revenons plutôt à nos moutons : qu'avez-vous pensé de Daisy Miller et de ses deux personnages principaux ? Partagez-vous mon jugement à l'emporte-pièce ? Razz

PS : N'oubliez pas de poster votre avis sur l'adaptation de Gatsby le Magnifique, le topic vous tend les bras ! Very Happy

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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeDim 4 Avr - 20:20

Il me semble que Daisy Miller apparaît comme une jeune fille libre, faisant fi des conventions dans une société engoncée dans celles-ci. Mais malgré cette indépendance apparente, on dirait qu'elle est tout de même touchée par les rumeurs qu'elle suscite. C'est un personnage assez ambigu : on ne sait pas si ce qu'elle fait est fait de façon insconciente et innocente ou si au contraire elle est bien consciente de ses actes et les accomplit pour provoquer son entourage. D'un autre côté,
Spoiler:

Quant à Winterbourne, il semble aveuglé par ses préjugés concernant la façon de se comporter en société : car, s'il semble excuser au début la conduite de Daisy, il la trouve ensuite inacceptable.
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeDim 4 Avr - 20:48

Je n'ai encore jamais lu de longs romans de Henry James. Pour l'instant je ne connais que des récits courts. Je trouve qu'il maitrise le genre de la nouvelle parfaitement. L'intrigue est resserrée, il y a très peu de personnages, et les thèmes sont très simples. Cela n'empêche pas de faire un récit complexe et ambigu.

@ Miss Virginia. Je suis d'accord avec ce que tu as dit. Le comportement de Daisy nous échappe. Est-elle consciente ? Est-elle innocente ?

C'est sans doute dans cette ambiguité que réside l'intérêt de la nouvelle. Les règles de l'Amérique sont-elles trop strictes ? L'Europe est-elle trop libre ?

@ Popila. Tu n'as pas tort. Il y a quelque chose de désuet dans ce récit. Le débat ne nous intéresse plus vraiment. La fin est bien trop tragique, et compassée. D'ailleurs Jane Austen évitait l'écueil en faisant survivre Marianne dans Sense and Sensibility ! On ne meurt pas de ne pas respecter les règles sociales, surtout si l'on n'a fait que flirter. On peut cependant gagner en maturité, et changer.

Mon édition proposait une autre lecture de Daisy Miller en expliquant que c'était aussi une réflexion sur la littérature, et surtout un manifeste. Il faudrait que je relise la préface.

Au final je rejoint Popila. Une lecture qui n'est pas désagréable, un style maitrisé, mais un débat un peu désuet pour nous.
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeLun 5 Avr - 9:18

@ Damien :L'autre lecture dont tu parles semble intéressante. J'ai hâte que tu nous en dises plus!!
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMar 6 Avr - 9:02

@ Miss Virginia et Damien : je suis d'accord avec vous concernant les deux personnages principaux du livre.

Winterbourne m'apparaît vraiment comme le pauvre type, dans l'histoire.

Damien, j'ai lu la préface à la quelle tu fais allusion : son auteur tente de montrer que derrière le destin de Daisy Miller, Henry James établit une réflexion sur l'avenir de la littérature américaine, voulue, comme l'héroïne, novatrice, mais encore prisonnière d'un certain nombre d'usages européens.

J'avoue que si j'ai trouvé cette analyse brillante, je n'ai pas été à 100% convaincue qu'Henry James ait voulu mettre tout ça derrière ses personnages. scratch

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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMer 14 Avr - 15:32

Je suis tout à fait d'accord avec vous et je n'ai pas grand-chose à rajouter. C'est bien écrit, mais dans le genre moralisateur lourd avec une fin bien ridicule effectivement ! Rolling Eyes
Si elle avait été au bout et été enceinte, elle aurait pu mourir en couche, mais là, la maladie qui punit la fille "facile", c'est vraiment trop ! Evil or Very Mad Rolling Eyes

On ne sait jamais si Daisy se rend bien compte de ce qu'elle fait. Personnellement, je préfère penser qu'elle provoque volontairement pour choquer les pudibonds de son époque : ça la rend plus rebelle et moderne que de l'imaginer en oie blanche stupide ! Razz

Quant à Winterbourne, il est aussi rempli de préjugés que les autres, même s'il passe outre à Daisy plus de fantasies à cause de son attirance pour elle ! Surtout qu'il fréquente une femme plus âgée à Genève, c'est un parfait hypocrite ! On sent bien la différence entre les hommes (qui peuvent faire ce qu'ils veulent) et les femmes, prisonnières d'un étroit carcan social ! Mad
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMer 14 Avr - 18:11

JainaXF a écrit:
Je suis tout à fait d'accord avec vous et je n'ai pas grand-chose à rajouter. C'est bien écrit, mais dans le genre moralisateur lourd avec une fin bien ridicule effectivement ! Daisy Miller, d'Henry James. Icon_rolleyes
C'est drôle parce que moi, la fin ne m'a pas parue moralisatrice. Daisy Miller, d'Henry James. Icon_scratch Daisy Miller ne s'est sans doute pas bien comportée selon la société de l'époque et
Spoiler:
mais est-ce que Henry James a pour autant eu envie de nous faire une leçon de morale ? C'est un pas que je ne saurais franchir. Je ne peux pas me faire un avis si tranché à vrai dire.
Et je n'ai pas trouvé la fin ridicule, dramatique certes mais pas ridicule ...

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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMer 14 Avr - 18:47

Je suis loin d'avoir trouvé la fin ridicule! Comme Emjy, je l'ai trouvée dramatique.
Je suis globalement d'accord avec ce qui a été dit plus haut. C'est vrai qu'aujourd'hui, le sujet est un peu désuet mais je trouve le personnage de Daisy Miller très mystérieux et finalement assez fascinant. C'est un portrait de femme qui m'a touché malgré un certain manque d'originalité.
La lecture est agréable et même si cela fait quelques temps que je l'ai lu, j'en garde de belles images.

Quelqu'un a-t-il vu l'adaptation? Emjy, je crois?
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMer 14 Avr - 18:54

Bon, le mot "ridicule" était peut-être un peu fort ... Embarassed

Disons, que j'ai trouvé ça téléphoné : elle ne respecte pas les normes en vigueur dans le "bonne" société et semble recevoir une punition divine (la maladie). Rolling Eyes
C'est ça que j'ai trouvé trop moralisateur et peu réaliste. Suspect
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMer 14 Avr - 18:59

Vraiment, j'ai du mal à trouver quoi que ce soit de moralisateur là dedans. Daisy Miller, d'Henry James. Suspect
Je ne vois pas en quoi l'auteur a souhaité punir son héroïne, au contraire même, je pense qu'il ressent de la compassion pour elle. Pour moi, le dénouement me paraît crédible et pas du tout téléphoné. Il est tragique mais pas pour autant irréaliste.

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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMer 14 Avr - 19:02

Eh bien, "we'll have to agree to disagree", alors ! Razz

Tu ne trouves pas que la correspondance entre sa conduite provoquante et sa maladie fait moralisateur (ce n'est pas dit directement, certes, mais c'était assez clair pour moi !).

Bon, la lecture n'était pas désagréable pour autant, hein ! C'était court et bien écrit, et certains thèmes abordés sont intéressants (différences de traitement hommes/femmes principalement) ! Smile
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMer 14 Avr - 19:05

Citation :
Eh bien, "we'll have to agree to disagree", alors ! Daisy Miller, d'Henry James. Icon_razz
Au moins là dessus, on est d'accord ! Daisy Miller, d'Henry James. Icon_wink

Je suis désolée mais j'ai du mal à voir Henry James comme un auteur "moralisateur". Daisy Miller, d'Henry James. Icon_rolleyes Le problème est là, je crois. Je ne dis pas que la fin est dénué de tout mélodrame (et encore, je n'utilise pas ce terme de manière péjorative) mais je ne la vois pas du tout comme "donneuse de leçon". C'est d'ailleurs bien pour ça que je trouve que cette oeuvre est intemporelle.

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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMer 14 Avr - 19:38

Je trouve que la fin est bien trop ambiguë pour qu'on puisse dire qu'elle est moralisatrice. Je suis bien incapable de dire quelle leçon veut me donner Henry James. Selon moi, c'est la preuve que la leçon n'est pas si évidente que ça.

Ce que tu dis sur la différence homme/femme JainaXF est très intéressant, et j'y suis également sensible. Je pense qu'on peut donner une autre signification au dénouement justement ! Daisy Miller est bien trop moderne pour cette société et son destin est une manière d'attirer les lecteurs sur le fait qu'une femme n'est jamais libre au XIXe siècle. Il n'y a malheureusement aucune autre issue possible. James ne cherche pas à donner dans l'angélisme ou l'optimisme. Une femme qui ne veut pas accepter les règles ne peut survivre.

C'est une interprétation possible. Mais encore une fois, est-on bien sûr du message de l'auteur ?
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMer 14 Avr - 20:40

@ Josephinemarch : Je suis d'accord avec toi. Pour ce qui est de l'adaptation, j'en ai vu une de 1979. Je m'attendais à quelque chose d'un peu dépassé mais en fait elle m'a semblée très réussie. Les acteurs sont impeccables et je ne parle même pas des paysages !

Damien a écrit :
Citation :
Je trouve que la fin est bien trop ambiguë pour qu'on puisse dire qu'elle est moralisatrice. Je suis bien incapable de dire quelle leçon veut me donner Henry James. Selon moi, c'est la preuve que la leçon n'est pas si évidente que ça.
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeSam 17 Avr - 10:39

JainaXF a écrit:
Bon, le mot "ridicule" était peut-être un peu fort ... Embarassed
C'est moi qui l'ai utilisé dans mon post d'introduction, et même si j'ai un peu forcé le trait, j'assume entièrement le choix de ce mot. Very Happy

JainaXF a écrit:
Disons, que j'ai trouvé ça téléphoné : elle ne respecte pas les normes en vigueur dans le "bonne" société et semble recevoir une punition divine (la maladie). Rolling Eyes
C'est ça que j'ai trouvé trop moralisateur et peu réaliste. Suspect
Jaina a vraiment bien résumé mon ressenti par rapport à cette fin, qui à vrai dire est assez ambiguë : on ne sait pas trop si Daisy meurt d'un refroidissement suite à cette balade prétendument imprudente, ou si elle meurt de ce que Winterbourne, qu'elle aime peut-être d'un amour fou, après tout, ne la respecte plus.

Je vais sans doute paraître froidement cynique, mais qu'Henry James fasse mourir son héroïne d'un banal refroidissement et / ou d'amour m'a plutôt fait sourire : c'est très romantique, mais ça sent le déjà vu, et honnêtement, même si je ne m'attendais pas à ce procédé un peu brutal, je n'ai pas été touchée plus que cela. J'espère que ceci ne fait pas de moi un monstre ! Very Happy

Pour ce qui est du conservatisme, je le vois plutôt dans la société décrite par Henry James que chez Henry James lui-même. Il me semble, comme Emjy que l'auteur éprouve un minimum d'empathie pour son héroïne, sinon, il ne prendrait pas la peine de la décrire par le biais d'un homme amoureux ; ceci dit, la fin s'apparente quand même au couperet de la guillotine, puisque Henry James fait le constat froid et implacable qu'une femme qui défie les conventions n'a pas sa place dans cette société et sera forcément amenée à le payer chèrement.

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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeSam 17 Avr - 11:15

Popila a écrit:
J'espère que ceci ne fait pas de moi un monstre ! Very Happy

Pas à mes yeux en tout cas Very Happy. Je n'ai pas été touché par la mort de l'héroïne non plus. Quant à la manière d'interpréter la fin, je suis totalement d'accord avec toi. C'est une fin symbolique qui "punit" une femme qui n'a pas respecté les règles d'une société conservatrice.
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeSam 17 Avr - 12:01

Damien a écrit:
Popila a écrit:
J'espère que ceci ne fait pas de moi un monstre ! Very Happy

Pas à mes yeux en tout cas Very Happy.
Thanks, brother. Wink

Sinon, je souscris entièrement à ton interprétation de la fin. Very Happy

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois où Henry James peint une femme victime de la société qui l'entoure, et je pense que cette nouvelle - Daisy Miller - doit prendre une autre dimension quand on connaît mieux son oeuvre.

Dans Washington Square, on a aussi la peinture d'un héroïne (à moins qu'il ne s'agisse d'une anti-héroïne ?) assez différente de Daisy, mais qui vit elle aussi dans un milieu assez rigide.

Celle-ci effectue d'ailleurs un voyage en Europe, ce qui n'est pas inintéressant dans la mesure où les aventures de Daisy Miller prennent place en Suisse, puis en Italie.

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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeSam 17 Avr - 13:47

J'ai moi aussi lu Daisy Miller la semaine passée, et j'ai plutôt apprécié cette courte nouvelle. Very Happy

Comme Damien, je n'ai jamais encore lu de roman "long" de Henry James. D'ailleurs, la seule autre œuvre que j'ai lue est Le Tour d'écrou. Dans ces deux nouvelles d'ailleurs, je retrouve la même caractéristique : une incroyable ambiguïté ! Shocked tongue En effet, lorsqu'on se met à chercher des indices, on n'arrive pas à trancher en faveur d'une hypothèse ou d'une autre, ici la question que vous avez soulignée : est-elle innocente ou est-elle consciente de son comportement, consciemment provoquante ?
D'ailleurs, c'est une des choses que j'ai préféré ! On referme le roman et on continue à se poser des questions... Et on peut essayer de retourner le problème dans tous les sens, on trouvera plein de petits indices à droite à gauche, mais aucun ne permet d'affirmer définitivement une chose ou l'autre. Et finalement, on se met à douter de tout ! C'est très fort ! cheers


J’aurais plutôt tendance à penser que Daisy est innocente, et que son attitude est plutôt inconsciente. En effet, comme le souligne Winterbourne au début du roman, ce n’est pas une jeune femme sophistiquée, que ce soit dans son comportement ou dans sa manière de s’exprimer.
Même Winterbourne n'arrive pas à saisir son comportement et hésite, lui aussi.
Citation :
He thought it very possible that Master Randolph's sister was a coquette; he was sure she had a spirit of her own; but in her bright, sweet, superficial little visage there was no mockery, no irony.

J’ai l’impression que Daisy est livrée à elle-même, tout comme son frère d’ailleurs, que leur mère n’a pas d’autorité sur eux (et n’essaie pas particulièrement d’en avoir). Le père semble totalement absent. J’ai l’impression que Daisy n’a pas été habituée à régler son comportement sur les normes de la société. Qu’elle ne les comprend pas, ne souhaite pas les comprendre, et ne comprend pas à quel point ces normes sont vitales pour qui veut évoluer dans cette haute société.

Je plussoie d’ailleurs totalement Popila sur son excellente synthèse :
Popila a écrit:
cette nouvelle qui décrit une jeune fille qui meurt de ne pas vouloir comprendre et appliquer les principes d'une société sectaire […]


Un autre aspect dont nous n’avons pas encore parlé je crois est le nom du personnage : Daisy Miller. C’est le frère de Daisy, le jeune Randolph, qui prévient Winterbourne au début de l’histoire :
Citation :
‘Her name is Daisy Miller!’ cried the child. ‘But that isn’t her real name; that isn’t her name on her cards.’
[…]
‘Her real name is Annie P. Miller’, the boy went on.
Je ne sais pas jusqu’à quel point je peux conjecturer le choix de ce nom… « Daisy » est une pâquerette, une marguerite. Et voici ce que dit mon dico :
Citation :
ORIGIN : Old English daeges eage ‘day’s eye’ (because the flower opens in the morning and closes at night)
Pourquoi le choix de ce nom ?
Cela me fait penser aux fleurs, à quelque chose de frais, au printemps, à l'innocence et à la jeunesse...

A certains moments, j'avais l'impression de voir une enfant qui se frottait à la réalité, mais qui refusait de la voir, qui se cachait les yeux et courait continuer ses jeux malgré les remontrances des "adultes", comme si elle ne comprenait pas pourquoi il fallait respecter certaines règles. Comme si une telle jeunesse, une telle innocence étaient impossibles et ne pouvaient pas exister dans le monde dans lequel évolue Winterbourne.

Cependant, si j'ai le sentiment que son attitude ne respectant pas les normes de cette société rigide n'est pas une déclaration d'indépendance de pensée, à la fin du livre, sa manière de se comporter avec l'italien pourrait être lue comme une provocation envers Winterbourne, comme si elle souhaitait le rendre jaloux. D'ailleurs, tout au long du livre qui est du point de vue de Winterbourne, on a l'impression que celui-ci s'attache à Daisy mais devant son incertitude sur son attitude, le fait qu'il ne sache pas si elle lui est sérieusement attachée, l'impression que Daisy est indifférente à lui, et le mécontentement répété de la haute société à l'égard de Daisy et sa famille, il reste sur ses gardes.
Finalement, j'ai l'impression que l'ensemble de ce roman est une suite de rencontres manquées (si on pense aux dernières pages du livre)...

Mais pourquoi, lorsqu'elle aperçoit Winterbourne au Colisée lors de ce soir fatal dit-elle ceci
Citation :
'Well, he looks at us as one of the old lions or tigers may have looked at the Christian martyrs !'
Daisy Miller, d'Henry James. 597596
La réaction de Winterbourne est finalement logique...
Citation :
[...]
Winterbourne stopped, with a sort of horror; and, it must be added, with a sort of relied. It was as if a sudden illumination had been flashed upon the ambiguity of Daisy's behaviour and the riddle had come easy to read. [...] He felt angry with himself that he had bothered so much about the right way of regarding Miss Daisy Miller.


Je dois avouer que j'ai eu le même sentiment que Popila lors de sa mort. Je n'ai pas été touchée plus que ça non plus, car finalement je n'arrive pas à comprendre son attitude, et donc à ressentir de l'empathie par rapport à ses choix.
Popila a écrit:

Je vais sans doute paraître froidement cynique, mais qu'Henry James fasse mourir son héroïne d'un banal refroidissement et / ou d'amour m'a plutôt fait sourire : c'est très romantique, mais ça sent le déjà vu, et honnêtement, même si je ne m'attendais pas à ce procédé un peu brutal, je n'ai pas été touchée plus que cela.
👍 Je plussoie !

Comme Emjy et josephinemarch, je n'ai finalement pas l'impression que Henry James est moralisateur, dans cette fin dramatique.


Je suis à présente curieuse de découvrir si Washington Square contient également cette part d'ambiguïté ! alien
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeSam 17 Avr - 14:15

Merci pour cette analyse très détaillée et très intéressante, Artemis ! cheers

Miss Artemis Holmes a écrit:
Est-elle innocente ou est-elle consciente de son comportement, consciemment provoquante ?
C'est effectivement la question, impossible à trancher, et qui donne à cette nouvelle tout son intérêt et son ambiguïté. Wink

Citation :
J’ai l’impression que Daisy est livrée à elle-même, tout comme son frère d’ailleurs, que leur mère n’a pas d’autorité sur eux (et n’essaie pas particulièrement d’en avoir). Le père semble totalement absent. J’ai l’impression que Daisy n’a pas été habituée à régler son comportement sur les normes de la société. Qu’elle ne les comprend pas, ne souhaite pas les comprendre, et ne comprend pas à quel point ces normes sont vitales pour qui veut évoluer dans cette haute société.
Je souscris tout à fait à cette analyse : l'absence du père et la démission de la mère sont très importants pour comprendre la personnalité de Daisy. Very Happy

Citation :
Un autre aspect dont nous n’avons pas encore parlé je crois est le nom du personnage : Daisy Miller. [...]
Pourquoi le choix de ce nom ?
Cela me fait penser aux fleurs, à quelque chose de frais, au printemps, à l'innocence et à la jeunesse...
Peut-être que ce nom signale d'emblée le caractère léger et éphémère de l'héroïne ?

Citation :
A la fin du livre, sa manière de se comporter avec l'italien pourrait être lue comme une provocation envers Winterbourne, comme si elle souhaitait le rendre jaloux.

C'est possible : cela ferait d'ailleurs d'elle une coquette.

Citation :
Je suis à présente curieuse de découvrir si Washington Square contient également cette part d'ambiguïté ! alien
Je me réjouis d'en discuter prochainement avec ceux qui l'auront lu. Wink

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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeSam 17 Avr - 14:27

@ Artémis. Ton analyse du titre est très intéressante ! J'avais oublié que Daisy n'était pas le vrai nom de l'héroïne. Finalement ça donne un côté peut-être artificielle à son personnage. Le fait que la paquerette se ferme la nuit m'interpelle également.

Je retiens la même chose que toi de cette nouvelle : son ambiguité. C'est ce qui m'a intéressé. La fin ne m'a pas convaincue, et je ne me suis pas attachée à l'héroïne, mais cela n'empêche que j'ai été envouté par l'ambiguité du récit.

D'ailleurs à ce propos le comportement de l'héroïne a fait l'objet de débats à l'époque de la publication (déjà). Il y avait des pro-Daisy et des anti-Daisy. Finalement la question des règles sociales passionnaient beaucoup les lecteurs de James.
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeSam 1 Mai - 14:29

J'ai pris du retard sur la lecture de groupe et je n'ai finalement lu Daisy Miller qu'aujourd'hui :S. Je ne sais pas encore si je vais lire Washington Square avant Pride and Prejudice finalement ou plus tard.

Comme vous, je ressors de la nouvelle avec l'impression d'un sujet désuet (Why such a fuss?), d'un personnage principal ambigu, d'une fin téléphonée et qui ne m'a pas touchée (Ah bon ? Alors ça se finit comme ça, elle meurt ?), ça me paraît trop facile de mourir comme ça, en plein milieu de l'histoire, du coup on se souviendra de ses flirts comme un erreur de jeunesse, et on songera encore à elle comme une jolie petite fleur qui venait d'éclore et ne savait pas encore se refermer la nuit (d'accord avec vous aussi sur l'interprétation du nom Daisy d'ailleurs). Mais au final, non je ne crois pas que Henry James soit moralisateur. Pour moi, il se place en observateur des mœurs et de la société, il constate que le comportement de Daisy peut être vu comme un outrage alors que celui de Winterbourne fera juste sourire, c'est ce que remarque d'ailleurs la tante de celui-ci : "Of course a man may know every one. Men are welcome to the privilege!" si lui peut fréquenter Daisy, elle ne le peut pas car les autres penseraient qu'elle juge la conduite de le jeune fille acceptable, or Mrs Costello se soucie encore de son image, contrairement à Miss Miller. Je ne peux pas dire que la nouvelle m'ait déplu mais, comme dans The Europeans, je trouve Henry James trop lisse. Si ça se finit bien, c'est bien, si ça finit mal c'est triste. La peinture sociale est intéressante, avec le personnage de Mrs Walker par exemple, le style est bon, mais je trouve que la force dramatique du texte n'est pas très puissante, on n'est pas forcément touché par l'histoire. Je verrai si mon avis sur Henry James change lorsque je lirai Washington Square et si je lis The Portrait of a Lady un jour, mais pour l'instant je le trouve trop peu "impliqué" dans ses histoires pour moi, la peinture sociale prédomine et l'histoire reste gentille, conventionnelle.
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMer 5 Mai - 18:08

Merci d'avoir posté ton avis, Lise. Wink

Finalement, j'ai l'impression qu'Henry James ne fait guère l'unanimité. Je en sais pas si je le qualifierais de lisse, mais Daisy Miller ne fait assurément pas partie des ouvrages de lui que je prèfère, même s'il faut bien reconnaître que c'est superbement écrit.

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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeDim 24 Mar - 17:24

Je viens de finir Daisy Miller et je viens participer aux échanges avec seulement 3 ans de retard.
Comme toujours avec Henri James, c'est difficile de dire si j'ai aimé ou pas ma lecture. Il me laisse toujours dans cet état où je suis certaine d'avoir lu un grand livre, mais où je me sens stupide car j'ai l'impression de ne pas avoir tout compris.
Mon avis sur l'héroïne a changé au fur et à mesure du récit, au rythme de celui du narrateur : j'ai été séduite par sa fraicheur au début, me suis demandé quel jeu elle jouait à Rome, avant de me réconcilier avec elle au Colisée. Je ne pense pas que sa mort soit une punition de la société et de l'auteur pour son comportement hors-norme. Je l'interprête plus comme une preuve que cette jeune femme ne peut exister que dans la fraicheur de la jeunesse et de l'innocence. Imagine-t-on Daisy Miller mariée ? mère ? grand-mère ? Le personnage qu'elle est ne peut que mourir au sommet de sa jeunesse et de son insouciance. Et qu'est ce qui est plus daisy-esque que de se promener en pleine nuit au bras d'un homme, dans un endroit malsain ?

J'ai aussi eu l'impression d'un pacte à la Achille, où Daisy préfère vivre une vie pleine, mais courte qu'une vie longue et ennuyeuse. Comme si cette fièvre était le prix du bonheur qu'elle a eu dans sa jeunesse...
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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeMar 26 Mar - 12:41

Je n'avais pas vu les choses comme ça ; c'est un point de vue intéressant. J'avoue pour ma part avoir été très peu séduite par cette nouvelle de James.

J'ai relu Lire Lolita à Téhéran récemment, et ça m'a aidé à remettre les choses en perspective ; cette nouvelle parle davantage à des femmes qui vivent dans une société où s'afficher en public avec un homme peut conduire à des sanctions.

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MessageSujet: Re: Daisy Miller, d'Henry James.   Daisy Miller, d'Henry James. Icon_minitimeVen 29 Mar - 8:59

Ce qui est agréable dans cette nouvelle, c'est son côté typiquement jamesien : on ne sait pas du tout ce que pense l'auteur lui-même de son personnage pendant qu'il nous ballade d'hypothèse en hypothèse (d'ailleurs, je me tenterais presqu'à faire un parallèle entre cette nouvelle et Lolita : c'est la même subjectivité qui est à l'oeuvre, avec un narrateur qui ressent des sentiments mêlés d'attirance/répulsion pour une jeune fille dont on ne connait rien, si ce n'est ce qu'il voit en elle). Mais l'attrait de cette nouvelle, c'est sa longueur. James peut devenir fatiguant sur des grandes longueurs !

Citation :
J'ai relu Lire Lolita à Téhéran récemment, et ça m'a aidé à remettre les choses en perspective ; cette nouvelle parle davantage à des femmes qui vivent dans une société où s'afficher en public avec un homme peut conduire à des sanctions
J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de points communs entre ce que peuvent vivre les femmes dans ces pays et ce qu'elles ont vécu en Europe au XIXème ! Il y a un vrai décalage entre ce que nous, femmes occidentales du XXIème siècle, pouvons penser du comportement de Daisy (c'est une coquette un peu aguicheuse, ok, mais rien de plus) et la manière dont son comportement est vu par la société. Je ne pense pas que James l'ait écrit dans cette perspective : à l'époque, c'est le comportement de Daisy qui devait choquer, mais maintenant, c'est la réaction de la société qui nous surprend.
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