Généralement considéré comme l'un des meilleures séries de tout les temps, je me permets d'ouvrir un topic dédié à la série. Comme HBO max va débarquer sous peu en Europe et donc permettre d'accéder à son catalogue de série, cela permettra peut être à un plus grand nombre de découvrir cette série exigeante et fascinante qui a connu une très faible audience pendant sa diffusion avant de devenir culte.
Ci-dessous la présentation de Trillian de la série
The wire datant de 2010
. J'ai juste rajouté les photos.
The wire est ce que l’on pourrait appeler une série sociale, révélant tout les rouages du fonctionnement d’une ville industrielle. La série met en scène des policiers, les hauts fonctionnaires, les juges, les procureurs, les maires, les dealers, les journalistes, enfin tout les acteurs de la vie sociale.Série HBO qui est écrite par David Simon, un ancien journaliste de Baltimore, d'où le réalisme des situations.
La série se déroule dans la ville de Baltimore, où l’on suit le quotidien de policiers de la criminelle et en particulier un certain Macnulty, qui sait remuer la merde quand il en trouve. Persuadé qu’un dénommé Barksdale, dont personne n’a jamais entendu parler, est devenu le nouveau roi de la drogue à West Baltimore, Macnulty remue ciel et terre pour obtenir un détachement spéciale et une mise sur écoute. Après avoir mis au pied du mur les dirigeants de la police, ces derniers se voient contraints et forcés d’accéder aux demandes de Macnulty. Sous la direction du lieutenant Daniels, un groupe de policiers est détaché. Mis à part Macnulty qui dit au revoir à son partenaire habituel, Bunk, le groupe est composé de Kima Greggs de l’anti drogue et de deux de ces collègues, Herc et Carv, habitués au travail de la rue, Freamon, un ancien inspecteur mis au placard plusieurs années auparavant pour avoir dérangé des politiques, Prez, un jeune flic qui ne se sent pas du tout à sa place pour ce qui est des enquêtes de terrain, et deux autres flics sur le point d’être mis à la retraite. La "fine" équipe et son lot de bras cassés va tout mettre en œuvre pour prouver l’existence de ce Barksdale et de son rôle dans le deal de drogue. On découvre ainsi toute l’organisation des dealers de drogue au sein de quartiers dits difficiles, entre les maisons et les cités, les guetteurs se mêlent aux drogués et clochards.
Macnulty peut apparaitre comme un héros, en tentant de mettre un terme aux agissements de ce Barksdale, mais en réalité il ne le fait que pour satisfaire son égo, pour s’éviter un ennui mortel et pour faire chier son monde, sport dans lequel il excelle. La force de la série se trouve donc dans ces personnages que l’on verra évoluer ou pas mais aussi et surtout dans le réalisme social de la série. La saison 1 nous montre les cités et l’organisation sociale des dealers de drogue, bien plus complexe qu'il n'y parait, leur hiérarchie, la gestion de l’argent, le recrutement, les codes pour éviter la police, les cachettes, les comportements sociaux, les guerres intestines, du grand chef, au guetteur en passant par le dealer du coin.
Ici, la police ne roule pas dans de superbe SUV, ne surfe pas en 5 secondes sur le net avec leurs écrans derniers cris, c’est à peine si on leur donne des machines à écrire, les locaux de la police n’ont pas l’air tout droit sortit du cerveau du dernier architecte à la mode. Les personnages sont vrais, les histoires sont vraies et les décors sont vrais. Pas de flic à courir toutes les deux minutes le revolver à la main.
La saison deux reprend en arrière plan le combat pour faire tomber Barksdale et surtout Stringer Bell, son bras droit, ou le cerveau qui pense à la reconversion et à l’avenir en faisant blanchir son argent. Mais le thème central de cette saison es
t le milieu des docks sur le port industriel de Baltimore, le travail des ouvriers et leur difficulté à vivre avec le peu de travail qu’on leur donne, le port étant en crise. La saison deux nous parle des syndicats et de leur inefficacité, la corruption et les marchandises légendairement appelés « tombé du camion ».
La saison trois se concentre sur l’aspect politique en décrivant les premiers mouvements des candidats à la mairie. Corruption, argent sale, la filière de l’argent de la drogue, et surtout le duel quasi shakespearien entre Stringer Bell et Barksdale, frères autrefois, ennemi aujourd’hui chacun ayant des objectifs divergeant. La saison 3 est aussi l’occasion pour un major de police de faire une petite expérience en légalisant la vente de la drogue dans un quartier bien particulier où plus personne ne vit, si ce n’est les clochards. En obligeant tout les dealers à vendre dans ce lieu précis et sous la surveillance et protection de la police, le major Colvin a réussi à faire baisser le taux de criminalité et le nombre de cadavres de manière spectaculaire. La légalisation de la drogue serait elle la bonne et unique solution à ce problème ? C’est la question soulevée par les scénaristes.
La saison 4 nous montre le fonctionnement de l’éducation nationale et du système scolaire public américain, ou comment l’école n’est que le terrain d’entraînement des futurs dealers de drogue. On y apprend beaucoup de chose mais pas ce qu’une école est censée enseigner. Professeurs blasés ou démissionnaires, élèves déjà perdu malgré leur jeune âges, échec d’un système d’apprentissage hypocrite et défectueux qui n’a pas su évoluer avec les changements sociaux économiques.
La saison 5 nous présente le journal local et la manière dont les journalistes présentent ce qui se passe au quotidien à Baltimore. Ce qui est dis et ce qui n’est pas dis, les manipulations aussi bien des politiques et des flics que des journalistes qui écrivent ce que bon leur semble, peu importe la véracité des faits. Mais comme tous les personnages et situations mis en scène par la série, rien n’est tout blanc ou tout noir, aucun manichéisme. Personne n’est entièrement mauvais ou bons, chacun à son passé.
Tous les personnages de
The Wire sont incroyablement humains, d’une complexité réelle, rendant les personnages aussi vrais que s’ils existaient. Que se soit les policiers de la crim, les supérieurs, les politiciens, les dealers, tous sont forts, attachants, profonds.
Les épisodes ne sont jamais légers aussi bien en intrigues qu’en temps forts, même si l'humour ne manque pas! Ou encore en dialogue, car
The Wire, mis à part son analyse extrêmement fine et quasi documentaire des différentes strates sociales et des différents problèmes sociaux, reste la série télévisée la mieux écrite que je n’ai jamais vu depuis que je regarde la télé. Un bijoux de l’épisode pilote jusqu’au dernier, sans exception aucune.