Emile Zola

Popila a écrit:

@ Somnambule : c'est amusant, je n'avais pas trop aimé l'oeuvre... mais c'est un roman qui marque, indiscutablement.

Je préfère le terminer et me faire ma propre idée avant que tu ne me répondes, mais je serais curieuse de savoir pourquoi tu n'as pas aimé. Je reviendrai te poser la question une fois que j'aurai fini

Okay !

Voilà ! Je viens de terminer L'œuvre et je suis... scotchée... Contrairement à d'autres avis lus ici, je dois avouer que de tous les Zola que j'ai lu, c'est celui que je préfère. Oui, il est dur, choquant, bouleversant... mais, en même temps, tellement humain dans sa cruauté et son inhumanité justement. Et comme le disait Flaubert : "On peut juger de la beauté d'un livre, à la vigueur des coups de poing qu'il vous a donnés et à la longueur de temps qu'on met ensuite à en revenir." Je n'ai rien d'autres à dire pour l'instant... je n'en suis pas encore revenue...

Cela dit, Popila, je suis prête à lire maintenant tes réticences par rapport à ce livre !

Eh bien, disons que c'était mon énième Zola dans une période où j'en lisais beaucoup, et il y a peut-être eu un sentiment de lassitude...

Le livre commence bien, avec cette scène où le peintre recueille celle qui sera sa femme et son modèle principal. Mais ensuite, j'ai trouvé l'intrigue limitée, avec une alternance de descriptions des oeuvres du peintre, que j'ai trouvées, à force, un peu longuettes.

Ceci dit, cet enfermement dans la folie a quelque chose d'effrayant. Aucune oeuvre n'est achevée, le peintre est victime de son perfectionnisme et de ses limites. Sa famille en souffre. C'est fascinant, mais j'ai trouvé le trait un peu forcé.

J'ai aussi été gênée par le fait qu'on a reconnu derrière le peintre dont il est question dans L'oeuvre un célèbre ami peintre de Zola, qui s'est brouillé avec lui après la parution du livre, parce qu'il se reconnaissait derrière le personnage de ce peintre à la limite entre génie et folie. Le personnage de l'écrivain qui figure dans le livre paraît à côté bien lisse, bien bourgeois, bien "normal"...

Je l'ai lu il y a très longtemps aussi, et dans la foulée de tous les autres Rougon-Macquarts, et je ne l'ai pas aimé non plus. La description de la folie du peintre sombre parfois dans une violence qui m'a mise mal à l'aise. C'est parfois vraiment très très très glauque, sordide.
L'Assomoir était déjà rude, mais L'oeuvre a été de trop.

C'est vrai que, personnellement, j'ai toujours laissé du temps entre les différents Zola que j'ai lus, donc je profite toujours du plaisir de la rédécouverte, comme si je retrouvais d'anciennes connaissances à différentes étapes.

Moi, j'ai été fascinée par cette descentes dans les abysses de la création et de la folie. Je dois avouer que j'ai une véritable passion pour le thème de la folie en littérature - ainsi que pour le deuil, la maternité et la création - et, pour le coup, j'ai été servie (cela dit, il n'est pas rare que ces thèmes soient traités ensemble). Cela me fascine parce que je pense que tout cela est présent au sein de chacun de nous. Certains parviennent à le sublimer ou à s'en accommoder, d'autres sombrent et se laissent noyer. Je suis peut-être barge... Je ne sais pas si le trait est forcé, je crois que la folie ultime peut atteindre une sorte de grotesque, de violence et de cruauté absolue et souvent, presque nécessairement, funeste.

J'ai lu cette histoire du peintre ami de Zola et leur brouille. Mais, cela ne m'a pas gênée. Parce que d'une certaine manière, mais peut-être que j'interprète mal, j'ai eu la sensation que Zola se mettait en scène également dans la peau de Sandoz. Même si, effectivement, celui-ci semble être l'un des plus raisonnables, un peu bourgeois, mais il semble aussi regretter de ne pas avoir le "courage" (la folie) de se donner corps et âme à son œuvre et à ses idées, quitte à mourir de ne pas parvenir à L'ŒUVRE absolue.

Folie et génie,
Maternité, création et deuil,
ce sont des thèmes très riches en littérature !

Je n'ai lu pour l'instant que "Au Bonheur des dames", "Thérèse raquin", "Germinal" et "l'Assomoir". Je n'ai pas aimé le deuxième, mais avec "Au Bonheur des Dames" j'ai commencé à avoir de la sympathie pour ce bon vieux Zola Ma révélation a été avec "Germinal", que j'ai adoré... un livre si vrai, si fort! Et ensuite "L'Assomoir" m'a fait presque le même effet. Je ne sais pas ecore quoi lire de Zola maintenant, j'ai vraiment l'embarras du choix... et tant mieux! Je pensais à "Nana"...

décidément toutes les énergies de la Terre se sont réunies pour me fair lire ce bon vieux Zola!

je 'nai lu qu'un seul roman de Zola, c'était L'oeuvre, et ça m'avait carrément dégoûtée de cet auteur. Avec le recul, je me dis que ce n'était probablement pas la bonne période de ma vie (j'étais très dépressive) mais je n'avais pas trop le choix : il faisiat partie du programme pour le bac de Français

Je n'ai pas lu tous les posts de ce topic, mais vous m'avez donné envie de lire Au Bonheur des Dames, que j'irai emprunter dès la réouverture de la bibliothèque municipale. je reviens donc d'ici un bon mois!

Pour Au bonheur des dames, je pense qu'il n'y a pas à hésiter. Ce roman est vraiment très frais et très agréable à lire, totalement atypique par rapport au reste de sa production, rien à voir avec L’œuvre (je pense, je ne saurais pas me prononcer, n'ayant toujours pas remis la main dessus. Hum!). Mais je comprends que Zola puisse faire peur, il n'est pas très drôle avec ces personnages qui souvent finissent mal mais il a indéniablement un truc qui me charme (maintenant, parce qu'avant, lui et moi étions très, très, très fâchés) et un style inimitable qui me comble.
Tout ça pour dire que, oui, Laly, j'espère que tu emprunteras ce livre et que tu aimeras ta lecture et que même si tu n'es pas enthousiasmée par celle-ci, tu viendras nous dire pourquoi.

"Au Bonheur des Dames est un joli livre, et j'ai bcp aimé la fin. Mais il faut néanmoins savoir garder son sang-froid tout au long du livre, surtout au milieu. Moi la première fois j'ai failli faire une crise de nerfs car l'auteur n'arrêtait pas de faire des descriptions de dix pages UNIQUEMENT sur les différentes sortes de tissus qui existaient. Mortel. Mais si on tient bon, on est largement récompensé après, surtout avec une deuxième lecture. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai trouvé que, des quatre livres de Zola que j'ai lus, celui-là est le plus barbant au niveau des descriptions...

Une adaptation du roman La Joie de vivre sera diffusée mardi 4 octobre à 20h35 sur France 2. Elle est réalisée par Jean-Pierre Améris (Les Emotifs Anonymes) et c'est la jeune actrice Anaïs Demoustier, primée lors du dernier Festival de la Rochelle, qui incarne Pauline, la jeune orpheline recueillie par une famille bourgeoise. Le téléfilm a été tourné en Normandie

une très jolie photo :

Spoiler:

Ah tiens intéressant! Bon, je n'ai pas la télé mais j'espère qu'on pourra le voir en sur le site de replay. J'ai beaucoup aimé ce roman lu cet été. Je m'aperçois que je n'ai pas donné mon avis dans le sujet d'ailleurs. Je reviendrais le faire quand j'aurais fini Nana mais en ce moment, je n'ai guère le temps de lire ou venir sur le forum. Voilà 4 jours que je n'ai pas lu une seule page de mon livre et je ne supporte pas cette situation. Inutile de préciser que je suis donc à prendre avec des pincettes... Bref, merci pour l'info Emjy.

Ah oui, j'ai vu l'info l'autre jour !

J'ai lu La joie de vivre il y a longtemps ; c'est un beau livre, mais par certains aspects, c'est assez sombre...

La photo est très belle, en tout cas.

Germinal et L'Assommoir sont mes deux œuvres préférées de ce cher Émile

Vous avez regardé La joie de vivre hier soir? J'ai été déçue. J'ai trouvé les acteurs très moyens et certaines scènes ridicules. Heureusement que les paysages sont somptueux car sinon je crois que je n'aurais pas pu rester jusqu'au bout. Dommage car malgré tout, l'ensemble était plutôt soigné.

josephinemarch a écrit:

Vous avez regardé La joie de vivre hier soir? J'ai été déçue. J'ai trouvé les acteurs très moyens et certaines scènes ridicules. Heureusement que les paysages sont somptueux car sinon je crois que je n'aurais pas pu rester jusqu'au bout. Dommage car malgré tout, l'ensemble était plutôt soigné.

Zut ! Je l'ai raté

Cathy, tu peux le revoir sur Pluzz pendant 7 jours si tu veux. Je vais le regarder par ce biais mais ce le deuxième avis déçu que je lis sur ce téléfilm. Je ne m'attendais bien sur pas à voir un chef d'oeuvre, cela dit. Bref, je verrais bien.

Je l'ai raté aussi ...

Séverine a écrit:

Cathy, tu peux le revoir sur Pluzz pendant 7 jours si tu veux. Je vais le regarder par ce biais mais ce le deuxième avis déçu que je lis sur ce téléfilm. Je ne m'attendais bien sur pas à voir un chef d'oeuvre, cela dit. Bref, je verrais bien.

Merci pour le tuyau !!

Pour la fac j'ai dû lire "La Bête humaine", je n'ai pas spécialement accroché, et la fin m'a laissée sur ma faim lol, j'avais des tonnes de questions et aucune réponses, cela m'a perturbée ^^
Sinon, son style n'est pas mal, et j'aime sa manière d'écrire, et je vais sûrement me lancer dans l'un ou l'autre de ses Rougons-Maquart ^^

Arté diffuse ce soir à 20h40 un programme qui devrait plaire aux fans d' Au bonheur des dames. Il s'agit d'un documentaire français datant de cette année et qui porte le même nom que le roman d'Emile Zola.

Citation :

L'Invention des grands magasins : En métamorphosant, en 1852, l'enseigne "Au Bon Marché", Aristide Boucicaut a révolutionné les pratiques commerciales et la condition des femmes.

Emjy a écrit:

Arté diffuse ce soir à 20h40 un programme qui devrait plaire aux fans d' Au bonheur des dames. Il s'agit d'un documentaire français datant de cette année et qui porte le même nom que le roman d'Emile Zola.

Citation :

L'Invention des grands magasins : En métamorphosant, en 1852, l'enseigne "Au Bon Marché", Aristide Boucicaut a révolutionné les pratiques commerciales et la condition des femmes.

ça a l'air pas mal comme sujet

Ah oui, ça avait l'air sympa !