Emile Zola

J'ai regardé l'émission et me suis régalée. Elle est tout à fait passionnante! Elle est visible sur le site d'Arte, surtout ne la manquez pas!
J'espère que nous aurons l'occasion d'en rediscuter ensemble.

Si la vidéo reste disponible pendant une semaine, sûrement !

J'ai terminé de regarder l'émission cet après-midi et ce documentaire est franchement passionnant. J'ai appris une foule de choses, les intervenants sont tous intéressants et j'ai aimé la façon dont nous est raconté l'histoire de ces grands magasins, j'ai été comblé par les passages où l'on cite Zola. Et Aristide Boussicault était vraiment un homme intelligent et très avant-gardiste pour tout ce qu'il a fait pour le commerce et le travail, la vente par correspondance, etc... Une plongée dans ce monde vraiment passionnante. L'émission n'est malheureusement plus disponible gratuitement sur Arte et c'est fort dommage.

Sinon, je viens aussi poster mon avis sur Nana que j'ai fini il y a quelques semaines. Je suis plus réservée sur ce tome. Je l'ai beaucoup aimé mais je dois dire que j'ai quand même eu un mal de chien avec Nana que j'ai cordialement détesté tout au long du livre. Cette femme est vraiment juste épouvantable. Mais sinon, la plume de Zola m'a encore une fois de plus bluffé ici (quoique j'ai un peu tiqué parce qu'il réutilise le mot ''débandade'' un peu trop souvent dans ce tome). Bluffé notamment dans la description des charmes féminins et très généreux de Nana et dans la description de l'hôtel particulier où vit Nana, véritable antre qui absorbe tout sur son passage. D'ailleurs, il n'y a pas longtemps, j'ai lu une critique sur Nana sur un blog (mais je ne me souviens plus où par contre) où la personne comparait Zola à Courbet et j'avais trouvé cette relation assez bien vu, je suis assez d'accord au final. Bref, même si je n'ai pas adoré, j'ai beaucoup aimé et je trouve que c'est déjà beaucoup.

Contente que tu aies aimé le reportage, je l'ai trouvé fascinant et très bien fait.
Ce monsieur Boussicault était un génie commercial! Sa manière d'appâter les enfants en leur offrant des images et des ballons ou encore de créer des besoins là où il n'y en a pas, est extrêmement moderne. Notre manière de consommer, encore aujourd’hui, dépend beaucoup de ses innovations.

Merci pour ton avis sur Nana!

Je viens de finir La Fortune des Rougon que j'ai beaucoup aimé. De Zola, j'avais déjà lu Thérèse Raquin, qui m'avait à moitié traumatisée Donc, j'étais un peu craintive avant de commencer ce roman, mais j'avais tort. Comme dit plus haut, j'ai beaucoup aimé, en particulier le verbe de Zola, l'écriture est fluide et belle. J'ai aimé les personnages de Sylvère et Miette, êtres purs dans ce monde sans scrupules...

Spoiler:

En tout cas, on m'avait dit le plus grand bien de cette saga, ça commence bien. J'ai donc hâte de lire La Curée, maintenant

La Curée est un de mes préférés !

J'ai étudié Zola trois fois dans ma vie. J'ai donc lu trois de ses romans. La première fois, ce fut au lycée. J'ai lu La Bête Humaine et j'ai parfaitement détesté. Terminé le roman fut très laborieux et j'étais ravie de le fermer définitivement. J'ai également vu l'adaptation avec Jean Gabin, que j'ai là, par contre, beaucoup aimé.
J'ai ensuite retrouvé Zola à la fac avec L'Assommoir. Cette fois, j'ai adoré. J'ai vraiment été prise de bout en bout et j'ai savouré le style de Zola. Son côté si sombre ne me gêne absolument pas.
J'ai étudié une autre de Zola cette année, L'Oeuvre. J'ai là aussi beaucoup aimé. Pour le peintre avec qui Zola s'est brouillé à la suite de ce roman, c'est Paul Cézanne, qui était un ami de longue date de Zola. Zola s'est toujours défendu que son personnage soit un double de Cézanne. En effet, le peintre a aussi trait de Zola; même si la figure de l'écrivain est ce qui représente le plus Zola. C'est son oeuvre la plus autobiographique. Mais au-delà d'un roman sur la peinture, il faut aussi le voir comme un roman sur l'écriture. Il suffit de lire les descriptions à l'intérieur pour voir comme Zola a voulu démontrer que l'écrit pouvait rivaliser avec la peinture pour décrire le monde.

j'en suis aux 3/4 de Au Bonheur des Dames. Je suis partagée entre la frustration de devoir interrompre ma lecture (pour des choses aussi futiles que dormir, manger, aller travailler... ) et la peur d'arriver à la fin du livre et de devoir me séparer de Denise...

Je vous montre le marque page qui m'accompgne, j'ai craqué dessus à la boutique de souvenirs du chateau de Valençay, du coup ma maman me l'a offert :

Spoiler:

bien sûr il y a 1 siècle d'écart entre ces chapeaux et l'histoire de Denise, mais cette "folie" de matières, de couleurs, de coquetterie me fait penser à celle du magasin du Bonheur des Dames...

J'adore ton marque-pages !

Quelques photos de l'adaptation à venir de Thérèse Raquin (qu'il faut à tout prix que je lise !), avec Elizabeth Olsen, Tom Felton, Jessica Lange ...

Merci pour les photos. Il faudrait bien aussi que je lise ce roman.
Revenir dans ce sujet me fait également constater avec effroi que je n'ai pas ouvert un Zola depuis Novembre et ma lecture de Nana. J'avais essayé de lire Pot-Bouille dans une période de panne assez effroyable mais il m'était tombé des mains comme un peu tous les livres à ce moment-là. J'ai très envie d'en relire un maintenant que ça va un peu mieux. Émile me manque, on a vécu de grands moments de lectures l'année dernière lui et moi et bon... Je vais réfléchir à quel tome je vais choisir pour les jours prochains peut-être...

Séverine a écrit:

Merci pour les photos. Il faudrait bien aussi que je lise ce roman.
Revenir dans ce sujet me fait également constater avec effroi que je n'ai pas ouvert un Zola depuis Novembre et ma lecture de Nana. J'avais essayé de lire Pot-Bouille dans une période de panne assez effroyable mais il m'était tombé des mains comme un peu tous les livres à ce moment-là. J'ai très envie d'en relire un maintenant que ça va un peu mieux. Émile me manque, on a vécu de grands moments de lectures l'année dernière lui et moi et bon... Je vais réfléchir à quel tome je vais choisir pour les jours prochains peut-être...

Pour une réconciliation avec mon cher Emile (les ayant tous lus), je peux te conseiller "L'assomoir" ou "Germinal" pour les grandes fresques ou "La conquête de Plassans" pour un début plus tranquille.

Et bien MIMI23, figures toi que j'hésite depuis hier entre, précisément, Germinal et La conquête de Plassans, sans avoir pu les départager pour le moment...

Quand Germinal rencontre OSS 117 ! J'ai trouvé ça sur la page Facebook d'un de mes contacts, j'ai trouvé ça trop chou !

OSS 117, pour vous servir! En tout cas, voilà un professeur qui ne manque pas d'humour!

Jo !

moi je n'ai lu que l'assommoir étant ado et j'avais été très émue.

Je poursuis, tranquillement mais sûrement ma lecture des Rougon-Macquart, entamée l'été dernier. Après la découverte de Au Bonheur des Dames, de Pot-Bouille et une relecture de Germinal, je me suis attaquée au Ventre de Paris.

Florent, après cinq ans de bagne s'enfuit de Cayenne et revient à Paris où il retrouve son frère, Quenu, devenu un prospère charcutier tenant boutique dans les Halles, en compagnie de son épouse, la Belle Lisa. Florent découvre un monde qui lui est étranger, fait de commérages et de calomnies, où seules les apparences "honnêtes" comptent.

Le Ventre de Paris met en scène la "guerre" entre les Gras et les Maigres (dixit Claude Lantier qui fait là, son apparition). Une guerre perdue d'avance pour Florent, Lantier et Gavard, le clan des Maigres, animé par des idéaux (politiques pour Florent et Gavard; picturaux pour Lantier) qui tentent de s'opposer au clan des Maigres dont la digne représentante est sans nul doute, la Belle Lisa: appétissante, grasse...elle ne vit que pour son confort et n'apprécie guère ce beau-frère rêvant de progrès sociaux et davantage intéressé par la politique que par l'argent.

Les Halles sont également au coeur du roman de Zola: les marchands formant un monde fait de petitesse, de rivalité (entre la Belle Lisa la charcutière et La Belle Normande, poissonnière), de commérages fielleux, de liens rongés par la jalousie, l'hypocrisie ou l'intérêt. Nul ne semble épargné par l'atmosphère encombrée d'odeurs et délétère de ce lieu dédié au Ventre car concentrant la nourriture dont se gorgent les habitants de Paris.

Florent lui, tente de s'intégrer à ces Halles qui depuis le début, le rejette:

Citation :

Paris, pareil à un pan du ciel étoilé tombé sur un coin de la terre noire, lui apparut sévère et comme fâché de son retour.

et son retour, considéré comme une malédiction, mettra en péril la tranquillité de ces Halles en pleine expansion.

Enfin, comme Au Bonheur des Dames, Le Ventre de Paris est un roman "sensoriel" qui joue sur les

sensations du lecteur: la nourriture (comme les tissus dans le Bonheur) devient un sujet vivant: parfois poétique:

Citation :

les harengs, légèrement tordus, montraient tous, sur leurs robes lamées, la meurtrissure de leurs ouïes saignantes ; les dorades grasses se teintaient d’une pointe de carmin, tandis que les maquereaux, dorés, le dos strié de brunissures verdâtres, faisaient luire la nacre changeante de leurs flancs, et que les grondins roses, à ventres blancs, les têtes rangées au centre des mannes, les queues rayonnantes, épanouissaient d’étranges floraisons, panachées de blanc de perle et de vermillon vif.

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parfois répugnant, comme cette description détaillée de la préparation de la charcuterie: cette scène est marquante car elle met en lumière le contraste saisissant entre Florent, évoquant son expérience du bagne tandis que, indifférent et uniquement préoccupé par son travail, son frère Quenu prépare ses produits. Le discours de Florent, homme brisé par le bagne, suscite moins d'intérêt pour les Quenu et leurs employés que la charcuterie. Leur seule réaction sera une réaction de dégoût lorsque Florent évoque sa vision d'un cadavre:

Citation :

Un murmure de répugnance échappa à Lisa et à Augustine. Léon, qui préparait des boyaux de porc pour le boudin, fit une grimace. Quenu s’arrêta dans son travail, regarda Auguste pris de nausées. Et il n’y avait que Pauline qui riait. Ce ventre, plein d’un grouillement de crabes, s’étalait étrangement au milieu de la cuisine, mêlait des odeurs suspectes aux parfums du lard et de l’oignon.

Le Ventre de Paris reprend tous les thèmes chers à Zola: l'hypocrisie, le souci des apparences, l'importance de l'argent dans un monde, celui des Halles, qui se révèle impitoyable pour celui qui refuse de rentrer dans le rang.

Désormais, il ne reste que quelques tomes des Rougon-Macquart à découvrir, je pense poursuivre avec Une Page d'amour. Pour le moment, les deux tomes que je n'aime pas sont Le Rêve et La Terre, j'ai également beaucoup d'a priori sur La Débâcle et L'Argent mais je les lirai pour voir si mes préjugés étaient justifiés ou non.

Bon, pour arrêter de pourrir le topic Que lisez-vous en ce moment? je vais lâcher mon inspiration ici ^^ !
Tout d'abord, j'ai commencé à lire Zola quand j'étais au lycée avec La Bête Humaine qui m'avait énormément plu. L'intrigue psychiatrique (les pulsions de Jacques Lantier) m'a particulièrement intéressé étant donné que je voulais déjà à ce moment faire des études de psychologie. J'ai adoré découvrir cette ligne ferroviaire d'un autre temps qui m'est familière aujourd'hui puisque j'habite Rouen.
J'ai tout de suite enchaîné avec Germinal qui est un peu plus difficile à lire mais que j'ai adoré quand même. Encore une fois, c'est l'Histoire (avec un grand H !) qui m'a particulièrement plu. Zola sait nous emmener dans son époque!
Donc je me suis décidée à lire la série entière des Rougon-Macquart. J'ai commencé par le tome 1 La Fortune des Rougon , j'ai bien aimé la mise en place des personnages en sachant que j'allais me familiariser à leur lignée pendant 20 bouquins. Cette idée de généalogie me plaît beaucoup ! L'intrigue principale ne m'a pas particulièrement emballé, mais j'ai adoré l'histoire de Miette et Silvère !

Spoiler:

Ensuite, j'enchaîne avec La curée, qui se lit très bien, j'ai adoré Renée dès les premières pages quand elle dit qu'elle s'ennuie au milieu de cette fortune. J'ai tout de suite su qu'elle allait rendre l'intrigue intéressante ! Je m'attendais à une fin pas très joyeuse cette fois-ci mais le contraire aurait été hollywoodien XD. J'ai hâte de retrouver Maxime dans un autre tome !
Et maintenant, je suis entrain de lire Le ventre de Paris que je pense finir ce soir. Je ne m'attache à aucun des personnages. Contrairement à vos commentaires et aux descriptions de la bête humaine, je reste de marbre devant cette métaphore qui finit par m'ennuyer à la moitié du livre... J'espère que les 150 dernières pages vont me faire rebondir ! Enfin, de lire votre enthousiasme pour ce petit monde des Halles va peut-être me faire voir le livre d'une autre façon quand j'y retournerai ! (Je suis en tout cas un peu plus motivée )
En tout cas, moi qui était vraiment bien parti avec les deux premiers tomes, me voilà refroidie et j'hésite à entamer La Conquête de Plassans au risque de faire une indigestion de Zola en quelques jours... Quelqu'un a-t-il lu le quatrième tome ? Peut-il me dire, si, d'après mes remarques ci-dessus, je vais l'apprécier? Ou me conseillez-vous de faire une pause?

J'ai lu les RM il y a longtemps. Je n'ai plus de souvenirs exacts de la Conquête, à part que j'avais bien aimé - sans plus. Donc je te conseille peut-être de faire une pause avant de t'en dégoûter !

hinala a écrit:

j'hésite à entamer La Conquête de Plassans au risque de faire une indigestion de Zola en quelques jours... Quelqu'un a-t-il lu le quatrième tome ? Peut-il me dire, si, d'après mes remarques ci-dessus, je vais l'apprécier? Ou me conseillez-vous de faire une pause?

A mon avis Hinala , la réponse est dans la question.
tu nous tends la perche là, pour qu'on te dise d'arrêter un peu
parce que tu n'as pas envie de te le dire toute seule.
eh bien on te le dit : Hinala, stoop, tu as droit à une pause !

MisterQuilt a écrit:

A mon avis Hinala , la réponse est dans la question.
tu nous tends la perche là, pour qu'on te dise d'arrêter un peu
parce que tu n'as pas envie de te le dire toute seule.
eh bien on te le dit : Hinala, stoop, tu as droit à une pause !

Oui ! Tu as raison MisterQuilt ! A moins que quelqu'un me ventait La Conquête de Plassans, j'avais envie de faire une pause ! Merci .
D'ailleurs je l'ai fini, j'ai préféré la fin même si elle ne m'a pas transporté !

Hinala, il vaut mieux faire une pause plutôt que de faire une indigestion de Zola! Il ne me reste plus que quelques tomes des Rougon-Macquart à lire depuis que j'ai entamé mon marathon (l'été dernier) mais pour ne pas faire une overdose, j'ai espacé mes lectures/relectures. Je me souviens qu'après le détestable Le Rêve , je n'ai pas lu un Zola pendant un moment. Idem lorsque j'ai achevé le pénible La Terre. Ces deux romans ont failli m'arrêter dans mon marathon tellement je les ai trouvés indigestes!

Je garde également un horrible souvenir du Rêve... Je me demandais souvent lors de ma lecture si c'était bien un Zola.

Je viens de terminer La Terre et même si je n'ai pas détesté, on ne peut pas dire que j'ai adoré comme on adore Au Bonheur des Dames ! Ma lecture s'est étalée sur plusieurs semaines donc j'avais un peu de mal à resituer les personnages. En tout cas j'ai détesté la fin...

Je pense que je l'ai préféré cependant à La Bête Humaine qui m'avait assez ennuyée par moment.

Je vous trouve dures avec Le Rêve, qui n'est certes pas le roman le plus intelligent ni passionnant de Zola, mais qui, je trouve, a son charme. Il marque une petite pause de fraîcheur dans la série noire des Rougon-Macquart.

Pour moi, La Terre a été une lecture assez pénible car je me suis sentie terriblement "mal à l'aise" face à la description du monde paysan par Zola. Ce roman m'a fait le même effet que les nouvelles "paysannes" de Maupassant: je ne les aime pas car je trouve la peinture du monde paysan terriblement caricaturale: les atrocités commises, l'avarice...j'ai conscience que le monde paysan à la fin du dix-neuvième siècle était un monde "dur" mais de là, à en faire un monde uniquement préoccupé par l'appât du gain et l'appétit de la chair, il y a une marge! J'ai l'impression que le regard de Zola manque d'objectivité à ce sujet...

Et la fin de ce roman, comme Kary, fut très éprouvante à lire et assez "détestable" dans le sens où l'horreur atteint son point culminant. De bout en bout, j'ai détesté ce roman et la fin m'a fait que confirmer tout le mal que je pensais de La Terre.

Le Rêve, je ne l'ai pas aimé pour des raisons totalement différentes: l'histoire n'est guère passionnante et le récit mystico-lyrique de la vie d'Angélique me fait davantage penser à du Paul Claudel (peut-être l'un des écrivains que je déteste le plus au monde...) qu'à du Zola!