Bright Star de Jane Campion

Je viens enfin de parcourir tous les messages sur ce post et j'aimerais réagir à plusieurs choses en vous faisant part de mon impression.

Au départ, je suis sortie de ce film en étant touchée (j'ai pleuré à la fin!)(je ne suis pas une pleureuse devant les film en général), tout en n'étant pas complètement emportée. C'était un beau film qui m'avait surtout parlé esthétiquement mais dont la temporalité parfois lunatique m'avait refroidie. J'ai en plus vu Agora juste après (et quand je dis juste après, c'est 30 minutes plus tard ^_^), et l'impression très forte que ce second film m'a faite a estompé "l'effet Bright Star".

Mais maintenant que l'impact d'Agora commence enfin à se réduire, je me suis surprise à repenser à Bright Star et à l'apprécier de plus en plus, à tel point que c'est une image de ce film qui squatte mon bureau, que j'ai râlé comme une malade quand j'ai appris que le recueil des lettres de Keats à Fanny annoncé sur le site de la Fnac ne serait publié qu'à la mi-avril et que je me suis déjà repassé plein de fois la vidéo du superbe premier baiser de ce film qui frôle la perfection à mes yeux (il serait parfait sans le mouvement des yeux de Fanny quand elle demande à Keats si c'est de ses lèvres dont il a rêvé...):


J'en arrive maintenant à avoir envie de le revoir (quel que soit le moyen ^_^). Un film qui arrive à me travailler ainsi une semaine après l'avoir vu est définitivement un film marquant pour moi. J'apprécie d'autant plus les films qui me prennent par surprise, dont l'impact n'est pas voulu, qui s'imposent en fait à moi.

Je voulais aussi parler de Ben Whishaw. Je dois dire que je n'avais vu le monsieur que dans Le Parfum, film que j'avais trouvé un peu trop risible pour réellement faire attention à son acteur principal. Mais ici, il m'a littéralement bluffée. Là, je ne partage pas l'avis d'Emjy et Miss Artemis Holmes. Pour ma part, j'ai trouvé son jeu délicat et touchant. C'est lui qui m'a réellement emportée dans l'histoire. Le Keats qu'il dépeint m'a complètement séduite. Du coup, je vais me mettre à surveiller sa carrière, parce que j'ai rarement vu d'acteurs aussi subtils. J'ai bien envie de mettre la main sur Brideshead Revisited...

Si ça vous intéresse, voici mon fond d'écran:

(image en taille réelle ici - attention, c'est une image pour écran widescreen)

Toutes les semaines, j'achète une revue de programme TV que j'adore parce qu'elle est beaucoup moins condescendante que les autres et propose des enquêtes de fond intéressantes (elle a par exemple osé critiquer ouvertement Mgr Léonard, que vous ne connaissez peut-être pas mais qui va devenir le plus haut représentant du pape en Belgique alors qu'il a osé comparer les homosexuels à des anorexiques - ils souffriraient donc d'une forme de maladie -, qu'il continue à condamner le préservatif parce qu'il serait poreux et que ce serait donc du suicide de le mettre et de même pour l'avortement parce que, voyons, que dira le fœtus à sa mère lorsqu'il la rencontrera au paradis - mais je croyais que les enfants baptisés n'allaient pas au paradis...)(bref, pardon pour cet écart, c'est un sujet brûlant pour moi). Par contre, chose incroyable, je ne suis JAMAIS d'accord avec les critiques ciné de cette revue. A tel point que s'ils n'aiment pas un film, je vais le voir. Et cette semaine, il y a une critique de Bright Star. Je vous mets la conclusions:

Beau dans la forme, son sixième film est néanmoins trop long, peu vivant et, disons-le, un peu rasoir. Aussi émouvant et passionné que long et répétitif. Réservé aux romantiques et aux amoureux de l'amour.

Bon, est-ce que c'est moi, ou est-ce que vous lisez aussi "réservé aux bonnes femmes qui lisent des romans à l'eau de rose" ou un truc dans le style?