Les beaux mariages d'Edith Wharton

Ondine Spragg est une jeune fille très ambitieuse, et cherche à s'introduire dans le meilleur milieu afin d'y susciter l'admiration. Elle pense arriver à ses fins en faisant un "beau mariage".

Wharton nous dresse ici le portrait d'une enfant gâtée qui obtient toujours ce qu'elle veut de ses parents, ses amis, son mari. L'héroïne est obnubilée par les possessions matérielles, les soirées du gratin, etc, et n'a aucune conscience de la valeur de l'argent. Dans son code, c'est simple, soit le mari fait tout pour satisfaire son épouse, soit cette dernière divorce.

Ondine, c'est le portrait de l'éternelle insatisfaction, elle détruit tout autour d'elle pour satisfaire ses désirs et provoque beaucoup de souffrances chez ses proches. C'est un narcissisme absolu qui nous est décrit dans ce roman.

Spoiler:

La majorité des scènes se passe en public (dîners, théâtre,...) car toute la vie d'Ondine tourne autour de sa vie sociale. Son intimité est très peu dévoilée, si ce n'est lorsqu'on assiste aux disputes suscitées par le manque d'argent.

Wharton établit un parallèle entre la société américaine et la société européenne, qui, bien qu'elles ne soient pas régies par les mêmes valeurs, reposent toutes deux sur le culte des apparences. Elle critique également la classe des nouveaux riches avec beaucoup d'ironie.

Merci pour ton avis ! Il me donne envie de découvrir ce roman que j'ai dans ma PAL depuis déjà quelques semaines.
Au regard des autres ouvrages que tu as lus de cet auteur, tu peux dire qu'il fait parti des meilleurs ou pas ?

Je dirai qu'au niveau stylistique, ce n'est pas son meilleur, mais au niveau du contenu, c'est pas mal.

:face: ce livre est en tête de ma liste de livre à commander !

Tu me donnes très envie, Miss Virginia !!

Contente d'avoir attisé votre curiosité!!

Bonjour,

J'ai lu que Scarlett Johansson allait porter à l'écran une adaptation du roman. Elle jouera Ondine Spragg.

L'info date un peu mais peut être que comme moi vous la découvrez aujourd'hui sur ce site.

Salut Liz !

Shelbylee avait ouvert un topic à cette future adaptation ici : J'espère qu'on en saura plus bientôt

Le roman est réédité aux Belles lettres le 19/09 :

@ Miss Virginia et Emjy: Merci pour cette info! Je suis actuellement plongée dans The House of Mirth et j'aime presqu'autant que The Age of innocence (même si souvent j'ai envie de secouer Lily. Dans le genre "je me sabote moi-même mieux que mes pires ennemis ne le pourraient", elle mérite la palme d'or!). J'aime beaucoup la plume d'Edith Wharton et j'ignorais tout des Beaux mariages, donc merci encore!

@Simply Jane, je suis tellement d'accord avec toi concernant Llily Bart !!!

Moi aussi, j'aime beaucoup Edith Wharton et je ne connaissais pas ce titre, je le note. En plus, j'aime beaucoup la couverture des Belles Lettres.

J'ai lu The House of Mirth il y a pas mal d'années maintenant, mais à mon souvenir j'avais énormément de sympathie pour Lily Bart (d'où mon pseudo évidemment ). J'avais plutôt l'impression qu'elle était victime de la société dans laquelle elle évoluait, et qu'elle représentait les désastres qui peuvent suivre quand on s'obstine à poursuivre un chemin tout tracé vers le bonheur. L'héroïne des Beaux mariages, quant à elle, éveillait plus de la pitié en moi. Elle court après un statut qui lui échappe constamment car dès qu'elle atteint une place un peu plus prestigieuse qu'avant, elle voit une place encore un peu plus élevée qu'elle veut atteindre. Elle est comme un enfant qui pleure pour un jouet et puis une fois qu'il le possède, s'en lasse et aspire au suivant. Je trouve que c'est un message qui reste pertinent à travers les âges, car on peut se demander si nous-mêmes nous ne nous gâchons pas la vie comme Ondine Spragg, à toujours placer le bonheur un peu plus loin et à courir après sans arrêt...

J'ai eu aussi beaucoup de sympathie pour Lily Bart, voilà pourquoi j'avais envie de la secouer, j'avais tellement envie que tout se finisse bien pour elle ! Pour moi, elle est à la fois victime de la société et de ses mauvais choix...
Ce que tu dis des Beaux mariages me donne encore plus envie de le lire.

J'ai eu l'occasion de lire ce roman grâce à la masse critique Babelio et j'en suis ravie!  

Publié en 1913, Les beaux mariages est le sixième roman de la romancière américaine Edith Wharton. Je garde un très beau souvenir de son tout premier récit Chez les heureux du monde, roman lu il y a plusieurs années à la chute pour le moins tragique. Nous retrouvons ici la même plume fine et détaillée. Le ton est clairement ironique. Le lecteur rie jaune à tous ces faux-semblants, ces jeux de séduction et ces défilés de beaux partis dont l’intérêt se situe uniquement au niveau du porte-monnaie. Les tractations vont bon train tout comme les intrigues amoureuses. Les réputations se font et se défont en un rien de temps dans le New-York aristocratique du début du XXe siècle. La romancière pose ainsi un regard acéré sur ses contemporains et sur sa classe sociale.

La publication de ce roman intervient l’année du divorce d’Edith Wharton, ce qui n’est surement pas anodin. En effet, le sujet et ses conséquences sont développés tout au long du récit. Les mariages et les divorces sont utilisés pour arriver à ses fins et grimper dans l’échelle sociale. La condition des femmes de cette époque est également prégnante et plus particulièrement l’intransigeance des convenances envers le « sexe faible ». L’héroïne, Ondine, et son destin ne sont d’ailleurs pas sans rappeler La foire aux vanités de William Makepeace Thackeray. Edith Wharton déroule une comédie de mœurs entre New-York, la France et l’Italie. J’attendais particulièrement l’écrivaine sur la chute de son roman. Force est de constater qu’elle est assez plate car trop sage à mon goût.

Je me suis plongée avec délice entre les pages des Beaux mariages. La plume d’Edith Wharton et son ton mordant sont toujours aussi impressionnants et agréables à redécouvrir. La romancière n’hésite pas à écorcher l’aristocratie américaine, milieu dont elle est issue. Je regrette simplement la chute qui m’a paru quelque peu légère.

A noter, la jolie édition proposée par Les Belles Lettres.

Merci pour ton retour Fanny !
Dommage pour la fin, parfois j'ai envie d'arrêter de lire un livre avant la fin parce que j'ai peur que la fin ne soit pas celle qui me satisfera pleinement.

Merci pour ton avis ! Je pense que ce sera mon prochain Wharton! Et je suis d'accord, la couverture des Belles Lettres est très belle (c'est un tableau de Sorolla il me semble)