Picnic at Hanging Rock, le film de Peter Weir

J'ouvre rapidement un topic à un film en costumes qui devrait vous plaire, Picnic at Hanging Rock du réalisateur Peter Weir adapté du classique australien du même nom (qui a son sujet ici : )
Ce film, sorti en 1975 sur les écrans, a connu un succès publique et critique retentissants. Il n'est malheureusement jamais sorti en DVD en France.

Citation :

En 1900, en Australie. Les élèves d'une école privée pour jeunes filles partent en pique-nique au pied d'un immense rocher ayant été un lieu de culte aborigène. Alors que le soleil est à son zénith et que les filles s'abandonnent à la torpeur de l'après-midi, quatre d'entre elles s'aventurent dans un étroit défilé rocailleux, comme appelées irrésistiblement par le rocher. Hormis une ingénue qui s'enfuit, prise de panique, les trois autres pénètrent dans une cavité et disparaissent, en même temps qu'une de leurs enseignantes. Des recherches et des battues sont organisées pour les retrouver ...

J'ai découvert ce long-métrage il y a des années, bien avant de lire le roman. J'en garde un souvenir très fort.
Adapté du roman de Joan Lindsay publié dans les années 60, il doit beaucoup à son décor de nature sauvage, que Peter Weir filme avec beaucoup de délicatesse, à la fois comme un refuge et un lieu dangereux.

Le directeur photo Russell Boyd a accompli un travail extraordinaire. L'esthétique du film s'inspire notamment de l'impressionnisme australien. Boyd cite notamment parmi ses sources le peintre Frederick McCubbin et ses paysages de forêts.



Le film est très poétique mais aussi étrange, exalté ... Les références artistiques sont nombreuses (Boticelli en tête). Et la citation d'Edgar Allan Poe qui ouvre le film "Tout ce que nous voyons ou croyons voir, tout ceci n’est qu’un rêve dans un rêve" participe grandement à nourrir l'ambiance inquiétante et éthérée du film.
L'adaptation suit fidèlement la trame romanesque de Joan Lindsay, la 2ème partie du long-métrage met en scène la quête de la vérité, une quête obsessionnelle voire même existentielle pour les protagonistes qui chercheront à lever le voile sur ce mystère.

Récit éminemment féminin et raffiné, il met en scène des jeunes filles en mal de liberté. Comme le roman avant lui, le film tend à dénoncer de manière subtile et symbolique, le malaise d'une société cadenassée par ses valeurs morales et un monde sur le point de voir ses valeurs renversées.

Picnic at Hanging Rock a inspiré bon nombre de metteurs en scène. Le Virgin Suicides de Sofia Coppola lui doit beaucoup.

Quelques images pour vous donner un aperçu de l'esthétique du film, un de ses plus grands atouts :












Et vous, avez-vous ce film ? Ou lu le roman ?

Pas encore vu mais vu la qualité du livre on n'a qu'une envie : retrouver tout ce petit monde et ses mystères.

Je viens de visionner le film et je le trouve très fidèle au roman, même s'il y a certaines coupures, qui n'apportaient pas forcément quelque chose de plus, mais qui dans le roman avaient leur place ( la lettre du professeur de dessin à Sara, les mariages à venir, celui de Minnie et de la professeur de français, l'incendie de l'hôtel etc...)
J'imaginais Mike plus âgé qu'il n'est présenté dans le film, mais surtout grâce au film j'ai compris

Spoiler:

, ce que j'ai raté dans le roman, car ce doit être suggéré...
J'ai beaucoup aimé les images, les gros plans sur la nature et les animaux.
Je ne suis pas certaine d'aimer la fin avec la directrice en costume de deuil à son bureau, je trouve que par rapport au livre il manque quelque chose.
Sinon j'ai vraiment beaucoup aimé le film !!!

J'ai enfin pu voir le film (dispo sur OCS si jamais) et j'ai bien aimé. Sans revenir sur ce qui a déjà été dit, j'ai trouvé que ce film avait quelque chose d'hypnotique et de poétique. Le réalisateur a su rendre Hanging Rock central grâce à l'emploi d'une excellente musique accentuée par la mise en beauté de cette nature encore sauvage.

Ayant lu le livre il y'a peu de temps, j'ai été déçu de ne pas retrouver certains éléments comme l'incendie, le mariage. Mais cela ne gêne en rien la compréhension de l'histoire, ni n'en gâche le visionnage.