La guerre des mondes : chapitre 12 à 17 de la première partie

Poursuivons notre lecture commune autour de ce grand classique de la littérature britannique et de la science-fiction.

A lire : Partie 1, chapitres 12 à 17 inclus entre le 25 novembre et le 4 décembre.

A vos claviers!

Citation :

- What are these martians?
-What are we?

J'ai bien aimé cette deuxième partie de la lecture commune qui montre l'avancée inexorable des martiens qui détruise petit à petit toute résistance des humains en raison de leur supériorité technologique.

Je me posais quelques questions et j'aimerais bien avoir l'avis d'autres lecteurs

Le fait que le narrateur reste anonyme et semble observer de loin l'attaques de martiens amène-t-elle une distanciation du lecteurs?
Le long chapitre sur le frère du narrateur (encore une fois non nommé) vous a-t-il paru plus vivant que ce qui se passe avec le narrateur?
Le sentiment d’excitation du narrateur face à l'attaque des martiens  plutôt que la peur est-il suprenant?
L'absence de communication (articles de journaux assez court et peu révélateurs, rumeurs plutôt que faits ) n'est t-elle pas une des causes de la supériorité des martiens ?

Merci pour ton message Diana. Je vais me faire un plaisir de répondre à tes interrogations.

J'ai repéré une citation assez drôle : "La pauvre femme semblait s'imaginer que les Français et les Martiens étaient de la même espèce". Venant d'anglais, cela ne m'étonne qu'à moitié.

Cette partie concerne principalement l'invasion des Martiens et la fuite éperdue des humains. Elle possède comme un goût d'anticipation sur les deux futurs conflits mondiaux en terme de colonisation et de guerre technologique.

1. Pour ta première question Diana, j'avoue que la distanciation ne me gêne pas. L'ensemble est écrit à la manière d'un témoignage voire presque d'un reportage. Les détails sont finalement très précis et permettent d'avoir une bonne vue d'ensemble. Le récit du frère est un peu étonnant. J'imagine que la fratrie va finir par se retrouver et échanger sur leur expérience, permettant ainsi ce récit.

2. Je ne pense pas que le récit du frère soit plus vivant, par contre il prend clairement le pas sur l'autre. Il est différent et ressemble davantage à une aventure. Le personnages fuit Londres, rejoint deux jeunes inconnues, se bat et s'embarque sur un bateau. Ce n'est pas rien!

3. Le narrateur semble avoir un esprit scientifique et observateur. Il est curieux et s'interroge sur les motifs de l'invasion. C'est clairement déroutant comparé à la frayeur du reste de la population.

4. A la fin du XIXe siècle, les télécommunications ne font pas encore parties du quotidien d'une grande partie de la population. Les nouvelles n'arrivent que très lentement par les différentes éditions des journaux. Une confusion totale règne et donne un net avantage aux Martiens qui semblent bien plus organisés.

J'aime toujours ma lecture. Je suis curieuse de lire la suite vu le titre de la seconde partie "La terre au pouvoir des Martiens".

@Fanny

Citation :

Je ne pense pas que le récit du frère soit plus vivant, par contre il prend clairement le pas sur l'autre. Il est différent et ressemble davantage à une aventure. Le personnages fuit Londres, rejoint deux jeunes inconnues, se bat et s'embarque sur un bateau. Ce n'est pas rien!

J'aime bien ce système de parler de son frère sans le nommer et de lui laisser une grande partie de l'intrigue et s'effaçant completement de l'histoire.
C'est surprenant mais plus vivant, le frère du narrateur semble avoir compris le menace martienne et cherche à fuir alors que le narrateur, conscient des dangers, reste très curieux.

Citation :

A la fin du XIXe siècle, les télécommunications ne font pas encore parties du quotidien d'une grande partie de la population. Les nouvelles n'arrivent que très lentement par les différentes éditions des journaux. Une confusion totale règne et donne un net avantage aux Martiens qui semblent bien plus organisés.

C'est ce qu'apprécie dans ce roman. Il est moderne quant à l'arrivée de martiens, mais le manque de communication est révélateur. C'est très juste et réaliste, car à part les journaux qui donnent des informations aux comptes gouttes et le bouche à oreille, les habitants de Londres et de ses environs n'ont pas de moyen d'informations.
Et je suppose que les martiens communiquent entre eux, même si ce n'est pas compréhensible à l'oreille humaine.

La deuxième partie avance un peu plus. J'ai aimé suivre les chapitres avec le frère du narrateur mais je n'ai pas compris pourquoi ils étaient glissés là comme ça sans prévenir

Autrement, j'ai trouvé cette deuxième partie redondante avec la première. Je pourrais presque résumer les deux en une phrase. C'est une fuite en crescendo. Et voilà

Soit je ne comprends pas, soit ce n'est pas mon truc Cette lecture me laisse assez en déroute. Le manque de dialogue et les descriptions à rallonge m'ennuient. Il se passe toujours la même chose de chapitre en chapitre. Je ne dois pas le lire avec le bon œil car vous remarquez des choses très justes qui pour moi, seule quand je lis, ne m'effleurent même pas. C'est assez dérangeant

Concernant tes questions Diana, voilà mon avis :

1. Clairement oui. Je ne me projette absolument pas dans ce personnage. Le fait qu'il soit anonyme pourrait permettre à n'importe quel lecteur de s'en rapprocher, un peu comme s'il était monsieur tout le monde puisqu'il n'a pas de nom. Mais sa façon de penser l'empêche. Donc je pense que son anonymat ajouté à son caractère personnel amène une distanciation.

2. Encore une fois, oui J'ai préféré les passages avec le frère car, bien qu'il soit lui aussi anonyme, il réagissait de façon plus humaine, en tous cas comme la plupart des gens pourraient le faire. Je ne pense pas que le lecteur lambda puisse s'imaginer agir comme le narrateur. De mon point de vue, je ne le ferais pas. En revanche, je me sens plus proche du frère et des péripéties de fuite et de survie qui me paraissaient plus concrètes et plus réalistes que celles du narrateur. Donc plus vivant.

3. Je dirais que venant de lui... non. Mais pour le lecteur, oui. Son excitation pouvait être compréhensible au début quand les Martiens arrivent. Mais une fois qu'ils attaquent, qu'ils tuent, et que le narrateur le voit de ses propres yeux, en est témoin plusieurs fois et en est victime... Là oui ! A ce moment-là, il aurait dû avoir peur. Donc pour moi lectrice, ça m'a surprise puis à mesure que je lisais et voyait comment le narrateur prenait les choses, ça ne m'a plus surprise. Si je l'avais vu aller à la rencontre des Martiens, je n'aurais pas été plus choquée

4. Là j'avoue que je ne sais pas trop quoi répondre. Je pense que non car les gens avaient dû mal à quitter leur foyer en dépit des policiers qui criaient que le danger arrivait.

@Ursula des mers

Citation :

J'ai préféré les passages avec le frère car, bien qu'il soit lui aussi anonyme, il réagissait de façon plus humaine, en tous cas comme la plupart des gens pourraient le faire. Je ne pense pas que le lecteur lambda puisse s'imaginer agir comme le narrateur. De mon point de vue, je ne le ferais pas. En revanche, je me sens plus proche du frère et des péripéties de fuite et de survie qui me paraissaient plus concrètes et plus réalistes que celles du narrateur. Donc plus vivant.

C'est mon avis aussi. Les chapitres avec le narrateur sont plus dans le mouvement que dans l'observation, et il parait plus "humain" que le narrateur.

Je viens de finir le livre, mais je partagerai ici seulement mes impressions concernant la deuxième partie  

@ Diana : merci pour tes questions, c'est chouette d'avoir quelques directions pour échanger nos opinions

1. Je pense effectivement que l'anonymat du narrateur met une certaine distance avec le lecteur. On a finalement l'impression de si peu le connaître, et l'empathie n'opère pas tellement (en tout cas me concernant). Mais comme l'a dit Fanny :

Citation :

L'ensemble est écrit à la manière d'un témoignage voire presque d'un reportage. Les détails sont finalement très précis et permettent d'avoir une bonne vue d'ensemble.

Ce que je rejoins entièrement. C'est très factuel et clair. Mais un peu sec à mon goût...

2. Sur ce point, je suis d'accord avec Ursula des mers :

Citation :

J'ai préféré les passages avec le frère car, bien qu'il soit lui aussi anonyme, il réagissait de façon plus humaine, en tous cas comme la plupart des gens pourraient le faire.

Le narrateur a l'air tellement peu humain, finalement, alors que son frère est plus facile à comprendre. Aussi, son récit est plus palpitant, comme l'a souligné Diana.

C'était intéressant d'avoir un autre point de vue sur les événements, et ça m'a fait penser que le livre aurait été très efficace en ayant plusieurs voix. On aurait ainsi pu voir ce qui se passait à différents endroits, selon différents points de vues. Je trouve que l'aspect très "local" du livre lui fait perdre en envergure : on est censé avoir affaire à une invasion mondiale par les martiens, et on a l'impression de lire quelque chose qui se passe uniquement en Angleterre, et vue par un seul homme...

3. J'ai été assez surprise par les réactions du narrateur. Sans doute que sa vision est celle d'un scientifique, plutôt que d'une personne quelconque. Après, la peur le gagne quand même, et il décrit le sentiment de frayeur avec beaucoup de réalisme. Le problème, je pense, c'est toujours cette façon de s'exprimer très journalistique et sèche, qui ne laisse pas trop passer les émotions du personnage au lecteur.

4. Les martiens semblent avoir plusieurs points de supériorité sur les humains. De nouveau, plusieurs comparaisons sont faites avec la supériorité des humains sur les animaux. L'auteur semble beaucoup insister sur cette humilité forcée : d'un seul coup, les humains ne sont plus les maîtres du monde.

Dans l'ensemble, cette deuxième partie m'a laissé la même impression que la première.

Ursula des mers a écrit:

Autrement, j'ai trouvé cette deuxième partie redondante avec la première. Je pourrais presque résumer les deux en une phrase. C'est une fuite en crescendo. Et voilà

Comme toi, Ursula des mers, je trouve qu'il se passe un peu tout le temps la même chose. J'ai aussi du mal à me sentir vraiment prise par les événements et à sympathiser avec le narrateur.

@LilyBart

Citation :

1. Je pense effectivement que l'anonymat du narrateur met une certaine distance avec le lecteur. On a finalement l'impression de si peu le connaître, et l'empathie n'opère pas tellement (en tout cas me concernant).

C'est que je ressens également, alors qu'on s'attache plus au frère du narrateur qui n'est pourtant pas nommé.

Citation :

Je trouve que l'aspect très "local" du livre lui fait perdre en envergure : on est censé avoir affaire à une invasion mondiale par les martiens, et on a l'impression de lire quelque chose qui se passe uniquement en Angleterre, et vue par un seul homme...

Déjà que dans les journaux, les articles sur l'invasion des martiens sont assez peu explicites, alors le reste du monde, effectivement, on n'y pense même pas!
D'où peut être l'impact du manque de communication à l'époque.

@LilyBart : je ne suis donc pas seule à penser que c'est un peu redondant. J'avais un peu peur d'être seule sur ce coup-là ! Je ne suis pas très fan de science-fiction et cette redondance ne m'a pas aidé à apprécier le livre. Je l'ai fini aussi. Je vais aller commenter la fin.