Un Autre tambour de William Melvin Kelley

Un Autre Tambour fait figure de classique oublié ou méconnu dans le panorama de la littérature afro-américaine. Publié en 1962, il a été redécouvert grâce à un article du New Yorker en 2018 puis enfin édité en français chez Delcourt l’année suivante. Il est disponible en poche chez 10/18 depuis peu. 

Nous sommes à l’été 1957 dans une petite ville du Sud profond des Etats-Unis. Tucker Caliban, un jeune fermier noir, recouvre ses champs de sel, abat sa vache et son cheval, met le feu à sa maison et quitte la ville avec sa famille sans un mot d’explication. La population blanche assiste alors, choquée et impuissante, à l’exode spontané et progressif de toute la population noire. L’auteur donne la parole à ceux qui restent. Chacun, libéral ou conservateur, jeune ou vieux, observe et raconte. William Melvin Kelley, alors âgé de seulement 24 ans, a écrit une histoire alternative de la « question raciale » et délivré un message puissant sur le pouvoir du libre arbitre. Pour lui, la prise d’initiative individuelle (si modeste soit elle) peut permettre un changement profond de la société. 


Un Autre Tambour est un récit sobre et presque elliptique, aux allures de conte ou de fable. Il s’agit aussi d’une œuvre engagée qui dénonce toutes formes d’aliénation (communautaire, religieuse ...) écrite avec autant de compassion que de rage. Le titre du roman est inspiré d’un superbe poème de Thoreau qu’on peut découvrir en exergue du livre. Une de mes meilleures lectures de l’année 2020, sans le moindre doute ! 

Cà m'a l'air très intéressant. Je le note !

Merci pour cette présentation.

Je ne connais pas du tout cet auteur, le résumé donne envie de découvrir ce livre,  notamment pour cet aspect:  

Citation :

La population blanche assiste alors, choquée et impuissante, à l’exode spontané et progressif de toute la population noire. L’auteur donne la parole à ceux qui restent.

Oui, sur ce point, c'est un livre assez différent de ce que j'ai pu lire sur le sujet. Et j'ai beaucoup apprécié que l'auteur offre des portraits d'homme blancs extrêmement nuancés.