Charivari (Wigs on the green)

Bonne nouvelle : Wigs on the green, l'un des premiers romans de Nancy Mitford (que Penguin vient d'ailleurs récemment de republier) aura droit à une traduction française ! Il sortira en janvier chez Christian Bourgois

Merci pour l'info, Emjy : j'ai hâte !

J'ai déniché quelques infos supplémentaires sur le prochain roman de Nancy Mitford à paraître
Il s'agira donc de Charivari, la première traduction française du premier roman de l'auteur, Wigs on the green.

Citation :

Paru en 1935, ce roman n'a pas été réimprimé pendant près de 70 ans. Ceci à la demande de Nancy Mitford elle-même, qui souhaitait mettre un terme à la brouille que sa publication avait provoquée avec ses sœurs. Unity et Diana lui reprochaient en effet la caricature à peine masquée qu'elle faisait du mari de Diana sous les traits du charismatique et très nationaliste Captain Jack. Car derrière ce qui est en au premier abord une comédie enlevée, portée par le meilleur de l'humour anglais, transparait une critique mordante des mœurs de la bonne société britannique, sur fond d'avènement du fascisme.
Publié pour la première fois en français, Charivari demeure un régal de lecture et offre un témoignage décalé sur l'atmosphère de l'entre-deux guerres en Angleterre.

« Charivari est un mélange corrosif de mesquineries absurdes et de farce, avec des héroïnes particulièrement enclines à suivre les élans fantasques de leurs envies, des gentlemen distingués et comploteurs, des aristocrates désuets et la sensation périphérique mais néanmoins prégnante de la guerre. » (Emma Sleight, Time Out)

J'aime beaucoup la couverture

Citation :

... Car derrière ce qui est en au premier abord une comédie enlevée, portée par le meilleur de l'humour anglais, transparait une critique mordante des mœurs de la bonne société britannique, sur fond d'avènement du fascisme.
Publié pour la première fois en français, Charivari demeure un régal de lecture et offre un témoignage décalé sur l'atmosphère de l'entre-deux guerres en Angleterre.

Merci pour l'info, Emjy : ce livre m'a lair tout à fait intéressant, et c'est vrai que la couverture est jolie !

Ca donne encore très très très envie, tout ça !

Voilà une très bonne nouvelle!

J'ai terminé hier la lecture de Charivari (Wigs on the green en VO), le 3ème roman en date de Nancy Mitford qui vient juste d'être publié pour la première fois en français chez Christian Bourgois.
Comme à l'accoutumée, Nancy Mitford nous offre une comédie de moeurs enlevée, portée par un humour et une ironie délicieusement british. Mais ce roman est aussi bien plus que cela. En le publiant, elle a attiré les foudres de deux de ses soeurs, Diana et Unity. Il faut dire que sous l'apparence d'une comédie légère et buccolique dans la plus pure tradition woodehousienne, Charivari se révèle être une critique du fascisme anglais. A travers le personnage d'une de ses héroïnes, la fantasque Eugénia (qui figure sur la couverture de l'édition anglaise), elle souligne le non-sens du discours fasciste qui tient même du comique absurde.
Publié en 1935, ce roman ne fut jamais réédité du vivant de l'auteur. Dans une lettre à son cher ami Evelyn Waugh, Nancy Mitford se justifie ainsi : "Il y a eu trop de drames pour que des plaisanteries sur les nazis puissent paraître drôles ou n'être autre chose qu'une manifestation du pire mauvais goût, il n'en est donc pas question". Une décision qui pour moi se défend.
Nancy Mitford y dénonce aussi les frustrations et les désillusions liées au mariage (la pauvre parle d'expérience ) et tourne en ridicule les valeurs archaïques d'une aristocratie qu'elle ne connaît que trop bien.
L'humour et le second degré sont constamment présents tout au long du récit, certaines répliques sont à mourir de rire.
Les personnages sont quant à eux caractérisés de manière peu flatteuse. Ils sont tour à tour lâches, pleutres, mesquins, calculateurs ... Sur ce point, ce roman diffère assez des suivants qui proposaient tout de même un bon nombre de protagonistes attachants et sympathiques.
Pour moi, Wigs on the green est indéniablement le roman le plus corrosif que j'ai lu de l'auteur jusqu'ici !

Merci pour ton avis, Emjy ; je note précieusmeent la référence (et ma liste pour le challenge Vintage s'allonge... mais franchement, qui s'en plaindrait ? Les livres de ce type sont tellement agréables à lire !)

Merci pour ce billet, Emjy ! Encore un nouveau sur la LAL ...

Je ne vais pas tarder à me plonger dedans, moi aussi

Le thème me plait en tout cas.
Ca me fait penser que ma liste pour le challenge ne sera pas à jour, tant pis!

J'ai termine ma lecture de Charivari de Nancy Mitford, que j'ai découvert par la même occasion et c'est un vrai coup de coeur .

L'intrigue est assez simple, deux jeunes hommes distigués Noel Foster et Jasper Aspect cherche fortune dans le mariage (bien sure financiere). Il s'exile a Chalford ou Eugenia Malmains est la plus riche héritière d'Angletterre ,orpheline élevée par sa grand mère Lady Chalford, et représente un partie satifaisant.

Descendu à l'hotel de charme Jolly Roger, les deux amis font connaissance de Miss Jones et Miss Smith. Deux jeunes femmes soucieuses de masquer leur identité, car Miss Smith fuit son mari et Miss Jones fuit son futur mariage. Noel va s'épendre de la beauté locale, Mrs Lace deja mariée au colonel Lace, leur relation prendra une tournure platonique. Jasper va lui succomber à la belle Mrs Smith, qui se revelera être la cousine de Lady Chalford.

Eugenia Malmains milite corps et ame pour l'Union Jackshirts, un mouvement de jeunesse anti-vieux aux idées faschistes et patriotiques! Elle va enroler les quatre protagonistes dans l' Union Jack. Seule Mrs Lace n'adherera pas à ce mouvement.

L'écriture de Nancy Mitford est tres subtile, l'humour de cette histoire repose éssentiellement sur le comique des situations, chacun y cherchant sont intéret personnel et financier surtout. Le mariage est désacralisé, car ne représente qu'un moyen d'améliorer sa condition sociale! Dans ce contexte ou tout le monde dupe tout le monde, le discours fasciste de la belle Eugénia permet l'adhesion facile de tout ce petit monde à ses idées , Eugénia apparait comme un rempart et ligne de conduite solide, qui séduit tout ce petit monde alors que le contenu de son discours est déluré, voire rendu ridicule de part le comportement de la fine équipe (comprennent-ils vraiment ces propos?)!

Deux portraits sont marquants car completement opposés : Eugénia Malmains (prénom qui rappelle l'eugénisme) est la représentante d'une jeunesse facile à enroler, elle se déplace avec son cheval Vivian Jackson et discourt sur la place publique tel Mussolini ou Hitler. Sa grand-mère Lady Chalford est un portrait de la vieille angleterre, dont la seule préoccupation est de bien marier sa petite fille, qui ne comprend pas l'engagement de sa petite-fille et s'imagine qu'elle a intégré une equipe de jeunes scouts, deux generations différentes
Nancy Mitford a également inventé une maison de retraite pour lords anglais, assez comique également.

Inspirée par ses deus soeurs Diana et Unity pro nazi, Nancy Mitford témoigne du climat de cette époque, elle ne fait pas dans la dentelle sans nous noyer dans un discours politique, comme l'a dit Emjy; pourtant paradoxe on rigole pas mal. A vous de voir moi j'ai hate de lire cette auteur à nouveau! Elle m'a beaucoup intéressée de part l'observation du comportement humain en société et sa mise en scène originale...

Après tout ce qui vient d'être dit et écrit, j'envisage de lire "Charivari" en VO, soit d'acheter "Wigs on the green".
Quel est le niveau d'anglais ? Est-ce quand même facile à comprendre ou faut-il avoir en permanence son "Robert & Collins" sous le coude ?
Merci de vos réponses.

Moi je lis pas trop en VO donc je ne peux te répondre Mimi!

Je crois que je vais attaquer le challenge vintage avec Nancy Mitford : tout ce que vous avez écrit sur son oeuvre me donne envie de

plonger dedans la tête la première !

Je viens de me l'acheter !! J'ai trouvé la couverture tellement fraîche et le sujet tellement intéressant que j'ai craqué ! Ma liste pour le challenge Vintage risque aussi de grossir. Pour les autres titres, j'espère les trouver au moins en bibliothèque, ça a l'air trop bien !

J'ai lu un article très élogieux sur ce livre dans la presse hier, ce qui renforce mon envie de lire ce livre apparemment plus politique (apparemment, les deux soeurs de nacy Mitford qui étaient attirées par le nazisme se sentirent visées par ce livre paru en 1935, et à la demande de Nacy, le livre ne fut plus réédité, ce qui fait que dans les années 1950, il était introuvable).

Je ne peux que te conseiller la lecture de ce roman, Popila. Je pense qu'il a beaucoup de chances de te plaire, surtout si tu connais déjà la romancière.

Citation :

[...]ce qui fait que dans les années 1950, il était introuvable).

Oui et il me semble avoir lu quelque part que Nancy n'était pas non plus très à l'aise à l'idée que ce roman soit réédité. Selon elle, il s'était passé tellement de choses douloureuses et tragiques qu'elle craignait que sa satire soit vue comme déplacée. Je comprends ses réserves mais son roman, tout en se moquant rageusement du fascisme en le tournant en ridicule, le dénonce aussi comme l'un des plus terribles travers qui soit. Elle le condamne même si elle le fait avec humour et ironie. C'est ce qui importe le plus selon moi.

J'ai terminé la lecture de ce livre il y a deux jours, et je prends enfin le temps de poster mon avis.

La lecture de ce livre s'est avérée agréable, sans que ce soit non plus un réel coup de coeur pour moi ; cependant, je le place juste en dessous de La Poursuite de l'amour, et au-dessus des trois livres qui constituent la suite du livre le plus connu de Nancy Mitford.

Charivari est un livre bien écrit, dont l'intérêt principal réside pour moi dans la description de l'aristocratie de l'entre-deux guerres et des tiraillements dont elle est l'objet à cette période. Pour traduire cette situation, Nancy Mitford a créé des personnages hauts en couleur qui pour certains, comme Lady Chalford, sont engoncés dans le passé ; d'autres qui tentent, comme Miss Jones et Miss Smith, de s'extirper de mariages / fiançailles douloureuses. Noel Foster et Jasper Aspect, qui sont les deux pendants mâles de ces jeunes femmes, appartiennent eux aussi à un milieu distingué ; l'un étant plutôt gentil et fade, l'autre immoral et drôle. Tous deux courent après la fortune que peut leur apporter un riche mariage. Quant à l'héroïne de ce livre, Eugenia Malmains, elle est inspirée par Diana et Unity Mitford, les deux soeurs de Nancy tentées par le fascisme. Elle apparaît comme quelqu'un de très frais et d'extravagant ; elle a la séduction de la jeunesse, mais tient des discours passablement ridicules. Elle n'a pas été entourée de l'affection dont elle aurait dû bénéficier : ses parents son morts, et sa grand-mère considère que le divorce de sa mère constitue une tache héréditaire qui la rend difficile à marier.

Je n'ai pas réussi à complètement aimer ce roman, parce que je le trouve un peu verbeux et que j'ai du mal à éprouver de l'empathie pour les personnages, mais on retrouve bien, par endroits, l'humour pic à glace de Nancy Mitford ; on reconnaît d'ailleurs la personnalité de l'auteur derrière la femme mal mariée qui finit par épouser Jasper Aspect - du moins, je crois.

Le fascisme est condamné par l'auteur à travers les discours qu'elle fait tenir à Eugenia, mais on comprend qu'a posteriori, avec tous les drames survenus dans sa famille et en Europe à cause du nazisme, elle ait jugé ce livre peut-être un peu trop léger au regard de ce qui s'est produit après 1939.

J'ai en tout cas eu plus envie de découvrir la famille Mitford en lisant ce livre, et j'ai bien envie de me plonger dans la biographie d'Annick Le Floc'hmoan.

Je suis d'accord avec toi sur de nombreux points, Popila. J'ai beaucoup apprécié Charivari pour son humour, sa satire sociale féroce et sa critique politique mais je ne le considère pas comme un coup de coeur. Il est moins attachant que le dyptique La Poursuite de l'amour / L'Amour dans un climat froid. Il faut dire que la plupart des personnages qui y sont représentés ne sont pas très sympathiques.
Mais le talent et la plume caustique de Nancy Mitford sont déjà bien présents. Ce roman se lit avec beaucoup de plaisir car il brille d'intelligence.

Citation :

J'ai en tout cas eu plus envie de découvrir la famille Mitford en lisant ce livre, et j'ai bien envie de me plonger dans la biographie d'Annick Le Floc'hmoan.

Je te conseille vraiment de te jeter dessus. C'est une excellente biographie. En plus d'avoir une vraie valeur documentaire et historique, elle se lit comme le plus passionnant des romans

Je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis ; j'y ai réfléchi et je crois que cela vient du point de vue adopté, qui est extérieur : on reste à la surface des personnages, on ne sait jamais ce qu'ils ont dans le ventre. C'est un peu dommage, parce que certains gagneraient à être connus. Mrs Lace, la beauté du village, et Eugenia échappent heureusement un peu à cela : leur portrait psychologique est assez fouillé ; ce sont les deux figures que je retiendrai du roman, ainsi que la maison de fous réservée aux Lords, qui est une bonne trouvaille, je trouve.

Emjy a écrit:

Je te conseille vraiment de te jeter dessus. C'est une excellente biographie. En plus d'avoir une vraie valeur documentaire et historique, elle se lit comme le plus passionnant des romans

Je l'ai commencée hier soir ; elle est sur ma PAL depuis des années (mon père nous l'avait déniché dans une brocante).

J'ai fini ma lecture ce matin et je ne sais pas encore quelle tournure va prendre mon avis... J'étais hyper impatiente de le lire et une fois que j'ai réussi à l'emprunter je me suis presque jetée dessus. J'ai aimé l'histoire et l'humour des personnages même si quelque fois j'avais du mal à savoir où cela allait m'emmener et je pense que c'est cette non connaissance qui ne m'a fait que très rarement rentré dans l'histoire. Je pense le relire en VO dans quelques temps et peut-être que mon avis se changera en réel coup de coeur.

J'ai fini ce roman, et j'ai bien aimé. Je l'ai trouvé assez incisif sur certains passages.

Pour moi, l'un des thèmes majeurs de l'intrigue est le mariage. La question du divorce est plusieurs fois soulevée, et ce roman comporte beaucoup de phrases ironiques à ce sujet. (A ce propos, j'ai lu dans le préface de Charlotte Mosley que Nancy Mitford était déçue par son récent mariage avec Peter, qui ressemblait à Jasper).
Les passages sur MMe Lace m'ont fait très souvent sourire.

Charivari sort en poche le 19 avril!

Oui, j'ai vu ça ! J'espère que la couverture sera jolie !

Miss Virginia a écrit:

Charivari sort en poche le 19 avril!

Je viens de tomber sur le visuel ! Je trouve la couverture super jolie